Le groupe
Biographie :

Draugnim est un groupe de blackened pagan metal progressif finlandais formé en 1999 (reformé depuis 2004) et actuellement composé de : Turms (basse), Morior (guitare / clavier), Chimedra (chant / Crimfall, ex-Thyestean Feast, ex-Twilight Ophera). Draugnim sort son premier album, "Northwind's Ire", sort en Septembre 2008 chez Spikefarm Records, de "Horizons Low" en Octobre 2010 chez Spikefarm Records, "Vulturine" en Mars 2016 chez Debemur Morti Productions.

Discographie :

2008 : "Northwind's Ire"
2010 : "Horizons Low"
2016 : "Vulturine"


La chronique


En voyant le nom Draugnim, et pour je ne sais quelle raison, je m'attendais à du black metal pur et dur dans la tradition norvégienne, sauf qu'en fait si le black est bien présent, c'est dans un mélange pagan mélodique et assez épique. "Vulturine" est donc le troisième album du groupe et devrait vous permettre de ressortir votre drakkar du garage.

D'entrée de jeu, on comprend que les ambiances vont avoir leur mot à dire puisque l'album dure dans les 46 minutes pour seulement six morceaux, autant dire tout de suite que si vous recherchez de la violence pure, vous êtes à la mauvaise adresse. Et pourtant la musique de Draugnim sait se faire belliqueuse quand elle le veut, même si les ambiances épiques se taillent la part du lion. On repense parfois à Moonsorrow à travers certains leads et pour la faculté d'allier à la perfection des mélodies mélancoliques à des riffs guerriers, ou dans une moindre mesure à Primordial pour les mêmes raisons d'ailleurs. Pour autant, Draugnim n'est pas qu'un simple mélange de ces deux influences et arrive à créer son monde, un univers évidemment froid, mélancolique, sombre et pourtant émaillé de passages fédérateurs et guerriers qui filent la chair de poule. Ces Finlandais (comme beaucoup de groupes finlandais d'ailleurs, je ne sais pas ce qu'ils prennent là-bas) ont un talent de composition indéniable et savent s'y prendre pour vous choper à la gorge et vous tenir en haleine. Les morceaux font quasiment tous dans les 7 ou 8 minutes et on ne sent jamais la moindre longueur, ce qui n'est pas à la portée du premier venu et nombre de groupes se perdent en chemin en étirant des riffs jusqu'à l'écœurement. Pas de ça chez Draugnim puisque les 46 minutes de "Vulturine" passent à une vitesse folle, à tel point qu'on est bien tenté de relancer l'engin à peine terminé.

Ces types doivent avoir une vocation d'équilibristes parce que si je parlais d'un univers sombre tout à l'heure, il faut avouer qu'il est tout de même régulièrement émaillé de mélodies plus lumineuses, pourtant le groupe ne tombe jamais ni dans les ambiances plombées à outrance ni dans le metal à boire à la Finntroll et autres joyeusetés. "A Passage In Fire" est une très bonne carte de visite pour qui voudrait entendre de quoi est capable le groupe, c'est bien simple tout y est : les mélodies mélancoliques et poignantes, les riffs guerriers et rageurs, les blasts pour la petite dose de violence syndicale et une ambiance générale à vous hérisser les poils ! Autrement dit, les amateurs de pagan à biniou sont mal tombés, il n'y aura pas de chansons à boire ici. Draugnim balance un black pagan viril, sombre et poignant. Bon, j'avoue que c'est sûrement le morceau le plus virulent de l'album, le reste tape plutôt dans le mid tempo mais ça donne quand même une bonne idée de l'ensemble. Des nappes de clavier en fond soutiennent régulièrement les mélodies, pas de quoi agresser l'oreille cependant puisque le mix les rend aisément audible tout en évitant de les laisser envahir l'espace. La production est plutôt typée black metal d'ailleurs, avec des guitares acérées et un son globalement froid mais de très bonne qualité.

Un troisième album aussi prenant qu'efficace, on ne voit pas le temps passer et les six morceaux sont tous des hymnes guerriers et mélancoliques qui trouveront toujours un moyen de vous donner quelques frissons. Si vous aimez votre metal teinté de black épique et mélodique, que vous aimez Moonsorrow et Primordial, vous devriez trouver votre compte chez Draugnim.


Murderworks
Mai 2016


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.draugnim.fi