Il y a des noms de groupes qui décrivent le style de musique dont ils font partie sans trop de subtilité. C’est clair qu’avec Drown In Sulphur personne ne s’attend à entendre du Simon & Garfunkel. Drown In Sulphur n’affiche pas ses couleurs seulement que par son nom, mais également assez rapidement dans les premières minutes en ouverture de ce deuxième album.
En effet, en près de six minutes, le groupe étale devant nous la panoplie de ses influences, allant des guitares graves et acérées aux sections de batterie déjantées et aux breakdowns gras et lents. Cet ensemble plutôt deathcore black vient appuyer la voix d’outre-tombe de Chris Lombardo. Celui-ci possède tout de même un assez large éventail vocalement, passant du grave aux aigues aisément.
Du deathcore donc aux influences black metal, avec en arrière-plan des arrangements de clavier qui ajoutent une légère touche mélodique dans un ensemble plutôt froid et robotique. Rien de symphonique à proprement dit par contre.
La production s’avère plus qu’importante avec un style de la sorte, et celle-ci sur "Dark Secrets Of The Soul" répond aux attentes. C’est épique, puissant, avec une profondeur incroyable. Les instruments sont bien balancés dans le mix et ça ne sonne pas du tout brouillon comme certains autres albums du genre. Le son est moderne sans pour autant dénaturer le style.
Peu importe le style, il est souvent difficile de départager les vétérans des nouveaux venus et faire la comparaison entre ceux-ci paraît inévitable. Pourtant, il faut toujours garder à l’esprit que les vétérans ont été des recrues eux aussi à leurs débuts et n’ont fait que suivre les traces de leurs mentors. Cette longue prémisse n’est en fait qu’un prétexte pour dire que Drown In Sulphur, bien qu’il témoigne d’un indéniable talent, devra tenter dans le futur de se démarquer des groupes qu’il émule, comme Dimmu Borgir ou bien Lorna Shore et Cattle Decapitation.
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