"Reader Of The Runes - Luna"
Note : 16/20
Troisième chapitre pour Elvenking. Trois ans après leur dernière publication, Aydan (guitare / chant / clavier), Damna (chant, Hell In The Club), Lethien (violon), Symohn (batterie), Jakob (basse, Moonlight Haze) et HeadMatt (guitare, Chaos Factory) proposent "Reader Of The Runes - Luna", chez Reaper Entertainment.
On retrouve presque immédiatement le son martial et ses orchestrations dès "Season Of The Owl", le premier morceau, qui propose principalement du chant clair pour accompagner la course, mais qui sait également se transformer en chorale motivante. Les racines folk metal se mêlent parfaitement aux passages les plus furieux, mais également à la joie de vivre du power metal comme sur "Luna" qui se montre beaucoup plus lumineuse et plus rapide que le morceau précédent, laissant place à "Gone Epoch" où les influences heavy reviennent à la charge. Le violon reste également présent dans la composition entraînante qui finira par rejoindre "Stormcarrier" après un dernier refrain, nous accordant deux secondes de répit avant d’attaquer à nouveau avec une rythmique efficace, mais également les hurlements d’Aydan qui remplacent et se mêlent au chant de Damna.
On trouve une part de mystère sur "Starbath", le titre suivant, mais l’instrumentale reste relativement entraînante et cette teinte plus sombre reste assez discrète sur les refrains fédérateurs avant de revenir hanter "On These Haunted Shores" et son approche plus directe, tout en conservant les patterns motivants sur les refrains. Le morceau emprunte beaucoup au metal symphonique avant un final brut, mais "The Ghosting" prend rapidement le relai pour assombrir une fois de plus le paysage, qui se révèle tout de même assez doux jusqu’à ses derniers moments. "Throes Of Atonement" prend immédiatement le relai avec des riffs enjoués sur lesquels les voix fleurissent de temps à autre, puis c’est à nouveau le calme qui se fait ressentir sur "The Weeping", création assez ténébreuse qui prend le rôle de balade, avec tout de même ses quelques moments plus intenses. L’album prendra fin avec les onze minutes de "Reader Of The Runes - Book II", sorte de point d’orgue en matière de sonorités épiques et de mélange d’influences majestueuses du groupe, qui finiront par devenir plus violentes lors du solo avant le final.
Elvenking a utilisé l’enseignement des runes pour faire de son album un véritable ouvrage épique aux riffs acérés et motivants. "Reader Of The Runes - Luna" complète l’héritage du groupe et lui permettra aisément de fédérer son public !
"Reader Of The Runes - Rapture"
Note : 16/20
Lorsque l’on fait une chronique, il est toujours bon de relire celles du passé, question de ne pas trop se répéter. Donc, exercice oblige, je suis allé prendre connaissance de ma dernière chronique d’Elvenking, pour le premier album de la trilogie "Reader Of The Runes". Sorti en 2019, cet album m’avait clairement laissé une très bonne impression à l’époque.
Ce groupe me laisse toujours un peu perplexe. Beaucoup plus folk metal à leur début, ils ont évolué dans un style encore proche du folk certes, mais avec une multitude d’influences diverses, allant du power metal, au metal mélodique en passant par des growls avec parcimonie et quelques arrangements un peu plus agressifs (que dire du petit passage "black metal" en milieu de parcours sur "To The North" ? Audacieux pour du power metal). Je dirais à titre comparatif qu’ils sont tout aussi difficiles à catégoriser qu'Ordan Ogan par exemple.
Le groupe propose sur "Rapture" sans doute ses pièces les plus puissantes comparées à ce qu’il propose depuis ses débuts. L’essence au final demeure la même, à savoir une espèce de folk metal déjanté porté à nouveau par l’unique voix de Damna. J’apprécie comment ils parviennent à faire évoluer leur musique sans se dénaturer pour autant. C’est peut-être plus mainstream, même si c’est plus violent parfois, mais l’on reconnaît toujours le son "Elvenking" dans l’ensemble. "Rapture" est d’ailleurs l’exemple parfait d’un album dont les meilleurs moments ne se retrouvent pas dans les singles, mais bien dans le reste du matériel, beaucoup moins mainstream et plus recherché. Produit par Acott Atkins (Cradle Of Filth, Behemoth), nous avons droit à un résultat final punché, clair et moderne.
Encore une fois Elvenking poursuit sur sa lancée et prouve depuis 1997 qu’il est un groupe qui sait se renouveler, tout en gardant à l’esprit d’où il vient et pourquoi ses fans l’apprécient de prime abord.
"Reader Of The Runes - Divination"
Note : 18/20
Qui aurait cru, malgré le talent déjà en place, qu’Elvenking et son metal "Helloween rencontre Mägo De Oz", serait encore présent, de manière aussi grandiose, et ce depuis maintenant 1997 ? Étant fan de la première heure, l’on m’aurait affirmé ceci que j’en aurais douté un peu. En effet, le début des années 2000 furent certes faste pour les groupes de power metal italiens, mais combien existent encore aujourd’hui ? Je ne sais trop, n’étant pas dans le secret des dragons.
Toujours est-il qu’Elvenking nous présente ici son dixième album en carrière. À ce jour, mon album préféré de la formation demeure "The Scythe" et je suis heureux d’affirmer que ce "Reader Of The Runes - Divination" est un agréable retour à cet album phare, les albums ayant suivi "The Scythe" présentant un Elvenking plus "doux". Sans pour autant trahir ses origines folk, le groupe se plaît à proposer un metal fort puissant, appuyé par une production sans faille, les guitares étant le point fort ici. Les riffs sont paradoxalement agressifs et mélodiques à la fois, et les solos sont à incisifs et accompagnent avec brio les parties de violons rappelant ici le véritable visage de la formation.
Damna au chant est encore une fois magistral. J’ai toujours apprécié cette voix unique qui ne fait rien comme les autres. Sans jamais vraiment visiter la stratosphère comme la plupart des formations de power italiennes, il s’appuie plutôt sur une approche mélodique, au falsetto expérimenté, le tout combiné à une agressivité tout en contrôle. Mais cette performance ne serait rien sans le reste de la formation, qui ne contient que de grosses pointures. Clairement, les membres d’Elvenking n’ont plus rien à prouver, et ils démontrent pièce après pièce, leur incroyable savoir-faire.
La musique du groupe n’a rien de complexe, mais elle demeure d’une efficacité inégalée. Le secret réside dans leur capacité à concocter des morceaux addictifs, qui laisse l’auditeur pantois, dans l’attente du prochain et de ce qu’il aura à offrir. "The Misfortune Of Virtue" en est l’exemple remarquable, combinant tout ce qui fait d’Elvenking l’une des meilleures, sinon la meilleure des formations de power metal / folk. Là où Mägo De Oz flirte avec le rock and roll, Elvenking ne se gêne pas à incorporer à sa musique toute sorte d’influence, allant du metal traditionnel jusqu’au death (un soupçon, ça ve soi) et quelques passages plus recherchés, proches du prog.
C’est donc face à une formation complète sous tous les angles dont nous avons affaire ici, "Reader Of The Runes - Divination" venant tout simplement confirmer la suprématie d’Elvenking.
"Secrets Of The Magick Grimoire"
Note : 16/20
Elvenking roule sa bosse depuis déjà l’an 2000, nous proposant bon an mal an un album assez régulièrement. Fer de lance italien du folk / melodic metal, Elvenking peut se targuer d’évoluer de manière plutôt unique comparé à ses comparses les plus connus tels Labyrinth, Secret Sphere et Rhapsody. En effet, la musique du groupe a toujours possédé cette facette personnelle le différenciant des autres, ne serait-ce déjà que par la voix reconnaissable entre toute de Damna.
En ouverture d’album, les hostilités sont immédiatement lancées avec l’épique "Invoking The Woodland Spirits", avec un refrain digne des plus grands hymnes power folk. Le son est immense, les guitares acérées et les orchestrations, sans être imposantes, assurent une profondeur au groupe. On ne ressent pas que le tout est forcé ou faux. Nous sommes bien loin d’un certain Skylark, qui a longtemps cru qu’un clavier à 10 euro pouvait servir à ajouter une touche symphonique à un album (je demande pardon d’avance à Eddy Antonini que je ne connais pas personnellement mais qui aurait gagné à écouter sa mère qui lui disait qu’une production, c’est comme une bonne sauce à spaghettis, ça se prépare…).
L’ajout de growls sur certaines pièces ajoutent une touche encore inexplorée dans le son d’Elvenking, ce qui n’est pas une mauvaise chose, n’en déplaise aux puristes du power metal. Et l’une des pièces qui en fait le meilleur usage est la puissante "A Grain Of Truth" qui, avec son refrain mi-voix clair / mi-voix agressive (rien de nouveau ici, mais à la sauce Elvenking, c’est divin), démontre que la combinaison entre les deux approches vocales est toujours aussi efficace. Et pourquoi ne pas y ajouter une chanteuse tant qu’à "beurrer épais" comme on dit par chez nous! C’est pour moi le morceau qui propose une facette des plus modernes du son d’Elvenking.
On ressent tout de même qu’Elvenking tente une approche plus mainstream que par le passé. En effet, on est loin du côté folk à la Skyclad, mais nous sommes plutôt près d’un power metal commun, sans pour autant diminuer le travail du groupe qui s’efforce, album après album, de peaufiner avec soin son son. Et pourtant, je fais mention de cette information et Elvenking trouve quand même le moyen de me faire mentir avec l’excellente "The Horned Ghost And The Sorcerer" et son interlude acoustique qui n’aurait pas du tout déplu à Mägo de Oz.
On a affaire ici avec "Secrets Of The Magick Grimoire" à un manifeste clair du groupe quant à ce qu’il désire présenter à ces auditeurs : du power folk de qualité, qui se distance des autres de par son originalité et le véritable sentiment qu’Elvenking ne tourne pas les pouces lorsque vient le temps d’écrire un nouvel album.
"The Pagan Manifesto"
Note : 16/20
Nouvel essai gagnant pour les Italiens de Elvenking qui sortent en ce moment leur nouvel opus "The Pagan Manifesto", deux ans après "Era". Huitième album depuis leur création en 97 et leur premier vrai effort en 2001 avec "Heathenreel", cette nouvelle mouture renoue avec les premières heures, celles justement qui ont fait la force et la renommée du groupe (avec également une patte que l’on croyait perdue depuis "Wyrd" et "The Winter Wake")en y incluant bien évidemment un son résolument plus moderne, proche parfois des groupes de power metal à la Freedom Call ou encore Stratovarius (sans le côté virtuose).
N’oubliant pas pour autant ses racines folkloriques, Elvenking nous propose, sur fond de ritournelles pagan, des titres comme "Moonbeam Stone Circle" ou encore "Towards The Shores" avec sa belle intro qui rappelle les fêtes d’antan. Histoire de marquer le coup, nos chers Italiens se sont payés le luxe de faire venir en guest sur le puissant et guerroyant "King Of The Elves", un morceau de 13 minutes tout de même, la grande Amanda Somerville. Une réussite en tout point que ce morceau ! Apres la Kiss Army, voici l’"Elvenlegions", titre de l’album composé par le groupe en l’honneur de son vivier de fans toujours grandissant, c’est dire la relation qui les unit depuis si longtemps (le power metal, style trop souvent laissé à part, compte un nombre de groupes à la longévité impressionnante qui, même après 20 ans de carrières et plus, continuent d’envahir les scènes et de rassembler les foules).
Entre moments épiques mêlés à du folklorique (l’intro "The Manifesto", "Witches Gather"), des instants pagan, et une grosse dose de power metal à en faire plier un dragon, cet album, aux voix toujours un peu trop doucereuses à mon goût, reste un excellent opus et une valeur sûre pour les amateurs du genre.
"Era"
Note : 10/20
Deux années après "Red Silent Tides", le groupe italien Elvenking est de retour avec "Era". Au programme, un folk power metal avec un chant anglais masculin clair. Dès les premiers accords de "The Loser", on tombe sur un metal assez rapide accompagné temporairement d'instruments folkloriques jouant à la même vitesse. L'ensemble est très homogène malgré des compositions classiques même si à mon goût le solo est un peu long. Le gros problème est le chant que je trouve assez gavant me rappelant celui du groupe The Rasmus. Mais ce n'est que la première piste, passons à la suite.
Pour "I Am The Monster", changement total de registre, le fond de piano et le chant par moments me rappelle le groupe Him. Et quand ça revient sur du style The Rasmus, on tombe sur un accent anglais pas tout à fait juste. Et c'est sans parler de la tentative d'essayer de dire "Je suis le monstre" (si si, c'est dit en français) avec un accent vraiment à revoir. Allez, j'essaie de poursuivre cette chronique avec un gros effort. Pour "Midnight Skies, Winter Sighs", j'ai l'impression que certains passages pourraient coller à une publicité de pâte à tartiner ou de biscuits avec un petit prince dessiné dessus. Et côté refrain, là c'est sûr, on sent bien que le groupe vise une tranche d'âge de marmots boutonneux avec des appareils collés aux dents. Après une interlude de ballade folklorique avec chant féminin bien mais là aussi qui ne casse pas des briques, nous tombons toujours sur ce folk power metal dont les riffs à la guitare ont été entendus plus d'une fois (c'est pas possible, c'est une société vendeuse de compos déjà prêtes à l'emploi qui les vend ou quoi ?). Bon, j'arrête de me défouler sur cet album.
Je dirais dans l'ensemble que ce n'est pas en rajoutant un côté folk sur un power metal classique qu'on peut arriver à quelque chose. En effet, n'importe quel groupe plus réputé dans le power metal aurait pu composer cet album (Firewind, Machinae Supremacy, Steel Attack...) mais avec une touche de personnalité en plus.
"Red Silent Tides"
Note : 13/20
Après plusieurs écoutes c'est toujours le même constat qui revient : le rythme musical est pas trop mal, mais, dommage, c'est un peu toujours la même chose, à part certains titres qui sortent du lot, c'est relativement redondant.
Je m'explique : loin de dire que c'est désagréable, bien au contraire, la mélodie est bien trouvée, enjouée, et le violon est bien pensé. Mais... qu'est ce qui cloche ? La voix du chanteur ? Les riffs de grattes ? La musicalité ? Pourtant lorsque j'écoute l'album il est fluide et s'écoute tout seul, c'est vrai à la première écoute je me suis dit : mais le nouveau Elvenking c'est du bon. Et pourtant il y a un petit truc qui fait que je n'accroche pas à tout. Un petit côté "too much", une légère touche pop / folk, alors c'est vrai ça reste du Elvenking, avec des accords, sans oublier les solos caractéristiques du power metal, mais les refrains se la jouent un peu trop pop rock à mon goût. Bien sûr j'ai sans doute tendance à exagérer. Parlons de la voix, trop aigüe, ça en devient limite insupportable, en matière de chant Damnagoras nous avait habitué à mieux dans les albums précédents, ce qui ne veut pas dire qu'il chante mal, pas du tout, au contraire il chante bien je ne peux pas lui enlever ça mais je comprends qu'elle peut vite devenir insupportable, sa voix ne me pose pas de problème mais après écoute, réécoute et ré-réécoute de l'album je la trouve moins agréable.
Bon cessons de dénigrer cet album qui reste quand même très bon. A mon goût les parties symphoniques sont les mieux réussies, le violon prend une place majeure qui n'est pas pour me déplaire, de bons accords à la limite de l'émouvant, cet instrument apporte vraiment le petit plus au groupe, cette petite touche qui me permet de mieux apprécier l'album. Certains titres sortent quand même du lot comme : "The Cabal", "Possession", ou encore "The Play Of The Leaves", très jolis titres, j'avoue quand même que j'accroche bien à ces trois là et plus particulièrement à "Possession".
Faut le dire quand même cet album me fait bouger la tête, il reste entraînant je regrette juste la petite ballade parce qu'ils auraient pu faire quelque chose de bien, mais tant pis. Je reste contente d'avoir découvert cet opus et je ne vais pas hésiter à le mettre en évidence dans ma discographie. Il ne devrait pas repousser les fans, ça vaut tout de même le coup d'oreille.
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