Le groupe
Biographie :

En Minor est le nouveau projet de Philip Anselmo (Pantera, Down) dit de "depression core". Il a su s’entourer de nombreux artistes (ils sont huit au total avec lui) pour tenir guitares, basse, batterie mais aussi clavier et violoncelle. Le premier album "When The Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out" est sorti en Septembre 2020 sur le label Housecore Records (USA) et Season Of Mist.

Discographie :

2020 : "When The Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out"


La chronique


Parfois, le rédac’ en chef t’envoie un mail accompagné d’une pièce jointe avec pour seul message "Tu vas voir, ça va changer". Parfait, j’aime bien être surpris en ce moment. J’ai de l’appétit pour les curiosités musicales ou tout du moins j’ai envie de sortir des sentiers que je connais.

Il fait chaud aujourd’hui, d’habitude j’étouffe chez moi, mais là j’étouffe sous mon masque. Sale période. Je vais rentrer, m’ouvrir une bière, créer un grand courant d’air et découvrir un album. J’avais oublié à quel point la musique peut aussi fortement influer sur l’esprit mais aussi sur le corps. "When The Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out" est absolument misérable. Non pas dans la forme parce que la musique d’En Minor est finement aboutie, détaillée, précise, mais parce qu’elle est dans le fond, la BO d’un seul homme dont le poids sur ses épaules le voûte de douleur. Voilà comment on pourrait résumer ce premier album. L’ambiance léchée s’articule avec intelligence et le rythme lancinant qui domine se retrouve parfois cassé pour mieux revenir. Décrit comme un album de "depression core", les ingrédients sont pertinemment choisis. Des guitares folk comme trame de fond, quelques sons saturés en tête pour jeter un froid sur une musique finalement très chaude, ne serait-ce que par la chant très grave. En Minor se révèle surtout être une musique hybride allant puiser ce qu’il y a de plus mélancolique dans divers styles. Il y a une chose qui saute aux oreilles à l’écoute de cet album, c’est la sensation que ces chansons, ces mélodies existent depuis longtemps tellement elles sont abouties, tellement elles se suffisent à elles-mêmes. Bien évidemment il y a eu un travail de création pour cet opus mais la genèse est bien plus profonde, plus ancienne. Ceci explique peut-être d’ailleurs pourquoi les percussions se font assez discrètes, voire sont complètement absentes, elles n’étaient peut-être pas là quand ces titres tournaient dans la tête de Philip Anselmo.

Sans surprise, c’est quelque chose de très fataliste, de très sombre qui se dégage de cet album où la mélancolie est omniprésente. Là où ça devient extrêmement surprenant et habile, c’est que l’ambiance de l’opus et même le ton narratif n’est pas à la colère. Philip Anselmo paraît plutôt spectateur de son propre désastre, en fait le constat tristement, mais sans réaction ou très peu. Cette fatalité, au-delà des mélodies majestueuses, est forcément très appuyée par le chant du narrateur dont la voix invariable ou presque, est détachée et en devient attachante.


Kévin
Septembre 2020


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/enminorofficial