Je ne crois pas que personne viendra me contredire si je déclare que Nightwish, surtout avec "Oceanborn", son deuxième album, mettant de l’avant la grande Tarja Turunen, a bougé les choses lors de sa sortie, propulsant du même coup à l’avant-plan le metal symphonique. S’en est suivie une pléthore de formations que je n’énumérerai pas futilement ici. Depuis les années Nightwish donc, je croyais en connaître quand même beaucoup au sujet de ce type de metal, mais c’est encore avec surprise que je découvre du nouveau, cette fois-ci en la personne d’Everdawn, formation américaine, qui comptait en son sein nul autre que Mike LePond (bassiste, Symphony X).

L’album s'ouvre sur "Cassiopeia", de manière fort éclatante, ce qui laisse présager une énième version de tout ce qui a déjà entendu dans le genre, et laisse plutôt place à une rythmique groovy, accompagnée d’arrangements orchestraux servant de faire-valoir à la voix puissante et claire d’Alina Gavrilenko. Sur la pièce suivante, "Century Black", le tout se rapproche plus d’Edenbridge, une formation sous-estimée à mon avis. En effet, tout comme elle, Everdawn propose un metal symphonique certes imposant, mais dans la rythmique plus médiane, alliant du même coup l’aspect agressif du metal et le côté éthéré de la voix.

Cela ne veut pas dire que le groupe ne se tourne pas du côté rapide de la force, avec par exemple cette ouverture à la Sonata Arctica, ère pré "Unia", sur "Silver Lining". Cette accélération du tempo permet également de mettre en lumière le petit côté "shred fest" de Richard Fischer à la guitare. Everdawn ne se limite donc pas à un seul créneau, préférant combiner différents aspects du style qu’il présente dans son ensemble. Sur "Karmic Partner", par exemple, le groupe se permet une introduction de clavier limite AOR, tout en continuant dans le même moule de metal symphonique mid-tempo pour retourner à nouveau dans un interlude instrumental aux guitares furieusement rapides. S’ensuit une portion tout en finesse, acoustique, qui déboulera sur un retour au rock / metal pour finir à nouveau sur les claviers, tout cela en 3:31 !

Everdawn, avec maintenant deux albums à se mettre sous la dent, s’ajoute à la longue liste de groupes de ce vaste style qu’est le metal symphonique. Je crois qu’il sera difficile pour plusieurs d’entre eux de subsister, mais qui sait ce que l’avenir nous réserve ?