Eyeless c'est le doux mélange des sonorités mélodiques et thrash du metal extrême. Un peu ce qui se fait de mieux chez nous en se croyant dans les pays Scandinaves, mais... Français ! Si si, on vous dit que c'est possible. Impressionantes de tranchant, les grattes sont vraiment le moteur métallique d'Eyeless. Ajoutez à cela une bonne dose de technique et là... c'est orgasmique. Entre plans blast, mid tempo, groovy avec des harmoniques en veux-tu en voilà. Le chant n'est pas en reste avec de la satu qui atteint le (très) haut niveau et voila vous avez en résumé "The Diary". On va rentrer plus profondément dans les entrailles de la bête. Eyeless c'est pour moi un honneur de faire la chronique de leur dernier CD. On va pas dire que j'ai suivi depuis le début mais avec le recul, je vois l'évolution des choses. Le dernier album très orienté thrashcore laisse place à, pour faire simple, tout ce qui peut se faire de mieux au niveau deathcore chez nos maîtres Scandinaves ! Rien que cela ! A l'écoute de "The Diary", bluffé par la maîtrise technique je me demandais si finalement Eyeless n'entrait pas dans la cour des groupes de death technique... mais non, trop thrash pour rester dans le death technique, trop technique pour rester sur du thrashcore... un deathcore technique serait plus approprié. Les compositions sont superbes, avec des parties à faire headbanguer un chauve, les compositions regorgent de parties techniques et de subtilités, mais attention, pas balancées dans tous les sens, juste le saupoudrage qui fait que. Un chant par là dessus d'une veine d'un DevilDriver, une production tout simplement monstrueuse (juste le regret à basse puissance de ne pas entendre la basse mais c'est le jeu). Le son des grattes est metalique et tranchant, pire qu'une lame, la basse nous arrondit l'ensemble, et la batterie ultra précise nous fait suivre la marche. Petite préférence pour "Mindcell" et le bien nommé "Fuck You", mais mon choix aurait véritablement été l'ensemble du disque. La barre est véritablement placée très haut, impressionant de puissance et de précision ! Quand est-ce que je me prends un Eyeless dans un "pit" ?!

"The Game Of Fear"
Note : 15/20

Eyeless s’est engouffré avec "The Game Of Fear" dans le sillon du thrashcore, déjà peuplé de grosses pointures du monde entier telles que Chimaira pour les USA, The Haunted pour la Suéde ou Dew Scented pour l’Allemagne. Et il faut dire qu’ils ne s’en sortent pas trop mal. Pas mal du tout même à l’écoute de ces compositions puissantes et directes dont ce groupe n’a pas à rougir. La production de cet album est bien entendu très bonne et n’oublie rien. Les solos de guitare sont même parfois mis plutôt en arrière par rapport aux riffs principaux, comme pour qu’un mélodie s’insinue d’elle même dans nos oreilles avant que le tout revienne à des effets vraiment thrash. La section rythmique joue d’une manière complémentaire ce qui donne une impression très globale à l’ensemble des titres qui sont tous taillés dans le même rock…global, mais attention à la linéarité ; car si les titres sont tous de la même trempe, peu de choses les différencient vraiment. La voix quand à elle hésite entre voix écorchée propre à ce style, cri plus saturé et chant mélodique mais viril. Elle a parfois du mal à coller au style et devrait plus laisser parler la musique, privilégier la puissance et concéder plus de place aux harmonies de grattes. "The Game Of Fear", titre phare de cet album porte en lui la puissance de cet album et témoigne à lui tout seul des capacités du groupe. Mais "Cursed", "Hate Over Me" ou "Crushing All My Enemies" sont également de bien bonnes compositions de thrashcore résolument moderne ; qui effectivement se rapproche de ce qui existe déjà, et on pense de suite aux sus-cités The Haunted et Chimaira, voire à Lamb of God de temps en temps ; mais la puissance, le son et la crédibilité sont là. Que vouloir de plus ? Une jolie petite tournée dans nos contrées pour tester tout ça dans le pit.

La Patte de l'Ours Mars 2007

"Path To The Unknown"
Note : 16/20

Amateurs de gros son, cet album est fait pour vous ! Eyeless arrive avec un énormissime premier album qui fait suite à deux premiers maxis. Niveau production, c'est la claque, Ken Ploquin (Lofofora, Oneyed Jack) a fait du bon boulot. Niveau compos, pour ceux qui connaissent déjà, c'est du Eyeless pur et dur, cet album est dans la parfaite continuité de "When Shadows Seduce", la maturité et l'expérience en plus. On n'est donc pas déçu une seule seconde. Eyeless fait partie de ces rares groupes qui savent mettrent d'accord tous les fans de hardcore et de metal. Dans l'ensemble, ce qui ressort le plus, c'est un gros metal à la Pantera, des breaks hardcore et des passages typiques death metal surtout dans les vocals. Les morceaux paraissent un peu moins complexes que par le passé mais détrompez vous, ils sont encore loin d'être simplistes et basiques. Chaque titre apporte à la fois sa dose de brutalité et sa dose de variété. Un morceau comme "Pathetic" illustre très bien cela, il contient une bonne dose de gros hardcore et un dose de metal à la In Flames. Sur "War Of Words" on entend une voix si caractéristique que tout le monde la connait, c'est celle de Reuno de Lofofora. Si cet album fait avant tout preuve de puissance et de brutalité, il n'en demeure pas moins quelques passages plus posés auxquels Eyeless ne nous avait pas vraiment habitué par le passé comme sur "Burning". Un avant goût de la future orientation musicale du groupe ? L'avenir nous le dira, en attendant on profite tous de ce "Path To The Unknown" et on ne rate pas les prochaines prestations lors du Sriracha Tour 2004 !

Petebull Septembre 2004