Le groupe
Biographie :

Firtan est un groupe de pagan / black metal allemand formé en 2010 et actuellement composé de : Oliver König (basse, chant / Finsther Thron, Maersung), Phillip Thienger (chant, guitare, clavier / ex-Anwar), David Kempf (batterie / Algetic, Profanity, Leyd, ex-Dimorph, ex-Dysfunction, ex-Grotesque Impalement, ex-Dawn Of Anger, ex-Atras Cineris, ex-Zerfall), Chris S. (guitare / ex-Ichorid) et Klara Bachmair (violon). Firtan sort son premier album, "Niedergang", en autoproduction en Mai 2014, suivi de "Okeanos" en Juillet 2018 chez AOP Records, de "Marter" en Septembre 2022, et de "Ethos"

Discographie :

2013 : "Wogen Der Trauer" (EP)
2014 : "Niedergang"
2016 : "Innenwelt" (EP)
2018 : "Okeanos"
2022 : "Marter"
2024 : "Ethos"


Les chroniques


"Ethos"
Note : 19/20

Nouvelle percée pour Firtan. Deux ans après sa dernière production, le groupe composé de Phillip Thienger (chant / guitare / clavier, ex-Anwar), Oliver König (basse / chant, Finsther Thron, Maersung, Finsterforst en live), David Kempf (batterie, Profanity, Algetic, ex-Zerfall), Chris S. (guitare, ex-Ichorid) et Klara Bachmair (violon) dévoile "Ethos", son quatrième album. Markus Stock (Empyrium, The Vision Bleak…), responsable du mix et mastering, y joue également du dulcimer en plus de faire quelques choeurs.

C’est avec "Hrenga" que les musiciens nous laissent pénétrer dans leur noirceur, d’abord avec une introduction brumeuse, puis avec une rythmique lancinante où ils accueillent J.J. (Harakiri For The Sky, Karg) pour un duo vocal viscéral. Le son nous étouffe jusqu’à une courte accalmie qui ne sert qu’à tempérer l’oppression qui revient avant de céder sa place à "Zores" et à sa fureur immédiate d’où sortent les rugissements intenses, mais également des harmoniques inquiétantes mais mélodieuses qui tempèrent l’atmosphère avec l’aide du violon. "Contra Vermes" dévoile une touche de dissonance aérienne qui s’allie parfaitement à la déferlante, mais également une pointe de douceur bienvenue qui nous permet de respirer avant que le son ne devienne plus imposant, puis c’est dans la quiétude que "Arkanum" nous autorise à continuer notre chemin pour rencontrer des riffs majestueux. Bien qu’extrêmement lourds, ils restent mélancoliques même lorsque les vociférations puissantes sont à l’oeuvre avant que le violon ne fasse s’embraser la rythmique pour un final explosif, puis c’est avec une approche old school saisissante que "Wermut Hoch Am Firmament" nous surprend en déboulant à toute allure, accueillant L.G. (Ellende).

On notera tout de même un moment plus lent complété par des murmures avant de reprendre sa vitesse morbide initiale en rejoignant "Moloch" qui reste sur une dynamique relativement similaire tout en créant plus de moments apaisants, rendant la charge assez mystérieuse. Le final confirme cette aura obscure que l’on retrouvera sur "Ruakh" et ses premiers instants envoûtants qui se transforment en ouragan violent, mais qui sait également proposer des passages plus aériens ou mêler les deux pour alimenter son ambiance unique, qui devient à nouveau plus brumeuse sur "Komm Herbei, Schwarze Nacht". La composition s’oriente naturellement vers des teintes pesantes mais entêtantes que l’on doit aux guitares dissonantes bien que relativement douces, si bien que la progression finale devient terrifiante avant que "Wenn Sich Mir Einst Alle Ringe Schließen" ne referme l’album entre claviers et violon mélodieux.

La magie sombre de Firtan opère à nouveau sans mal sur "Ethos" qui n’hésite pas à nous envelopper dans les ténèbres pour nous émerveiller. Les musiciens savent exactement quoi faire pour capter notre attention tout en délivrant une performance intense à chaque instant.


Matthieu
Septembre 2024




"Marter"
Note : 19/20

Firtan revient. Créé en 2010 en Allemagne, le groupe composé de Phillip Thienger (chant / guitare / claviers, ex-Anwar), Oliver König (basse / chant, Finsther Thron, Maersung, Finsterforst en live), David Kempf (batterie, Profanity, Algetic, ex-Zerfall) et Chris S. (guitare, ex-Ichorid) annonce la sortie de "Marter", son troisième album, chez AOP Records.

L’album débute avec la mélancolie abrasive de "Fadir", rapidement complétée par des hurlements massifs et bruts. Le tempo effréné rend le titre agressif et très direct, avec notamment ces parties vocales aux inspirations pagan suivies de blast, d’harmoniques entêtantes et de cris viscéraux intenses, mais on remarque également quelques parties plus douces comme le break ou le final mélodieux qui nous mène à "Amor Fati" et son introduction envoûtante, rattrapée par la saturation et les hurlements furieux. Les claviers envoûtants et les guitares claires apportent ce contraste à la rage brute, créant une dualité saisissante au sein de ce long titre qui sait également laisser les rênes à un blast ravageur avant de s’apaiser pour le final, mais "Labsal" fera s’embraser la rythmique à nouveau. Le vocaliste laisse la fureur la plus brute du poète allemand Hugo Ball s’exprimer avant que les riffs saturés ne disparaissent au profit d’un doux break mélodieux et envoûteur, puis la rythmique finit par exploser avant de laisser place à "Lethe", un titre au son plus sombre.

On ressent également cette noirceur dans les interventions vocales de ce morceau dissonant, parfois lancinant ou entêtant mais toujours oppressant qui laissera place à "Parhelia" et son introduction mystérieuse suivie par un sample vocal en allemand, puis par des mélodies mystiques. Le titre saura laisser la rage sombre et viscérale parler, mais il reste ancré dans ces sonorités aériennes et mélancoliques avant que l’atmosphère ne s’apaise avec "Odem", une composition mélodieuse surmontée par des hurlements sauvages. L’ambiance reste ancrée dans cette dualité entre la douceur et la violence avant de laisser place au silence qui nous conduit à "Menetekel" et ses racines old school. Le morceau profitera d’une dissonance brute, mais également d’orchestrations apaisantes pour laisser les différentes parties vocales créer une diversité intéressante tout en conservant les influences pagan épiques avant la douce outro qui sera brisée par "Peraht", la dernière composition, qui reste dans les sonorités old school dissonantes tout en créant une vague de fureur brute et inattendue. Les choeurs renforcent cette atmosphère imposante et agressive qui finira par mourir dans la douceur de ce final apaisant.

L’univers de Firtan est fait d’un somptueux contraste entre black metal old school, influences pagan majestueuses et hurlements bruts, créant une véritable tornade viscérale mélodieuse, intense et agressive qui se canalise en une heure sur "Marter", leur dernière oeuvre en date. Impossible de ne pas être conquis.


Matthieu
Novembre 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/firtanofficial