Je vous prierai de ne pas rire du nom de Flat Earth Society, n’ayant pas réussi à savoir si
le nom du groupe est humoristique ou non. Quoi qu’il en soit, Daniel Correa (chant), Carlos
Gonzalez-Aller (guitare), Guillem Rodríguez (guitare), Jesús Espinosa (basse) et
Alejandro Castro (batterie) n’ont pas mis de limites à leur style ni à leur créativité, alors
attendez-vous à quelque chose d’explosif avec "Friends Are Temporary, Ego Is Forever", leur
premier album !
On démarre sur les chapeaux de roues avec "Pray", une petite bombe qui mêle prog,
metalcore, mathcore, hurlements, harmoniques folles et rythmique efficace. Ca part dans
tous les sens… mais c’est accrocheur ! Les Espagnols remettent rapidement le couvert avec
"Ligma", un morceau plus calme, dont le refrain aux sonorités dissonantes est rapidement
rattrapé par des hurlements et une rythmique massive truffée de notes rapides.
Probablement le titre le plus simple à appréhender de l’album ! On repart dans les
hurlements avec "Danko", qui flirte légèrement avec un deathcore barré sur le côté leads,
mais qui reste très massif niveau rythmique saccadée. Et le titre explose, revenant sur une
rythmique calme, puis partant d’un coup en break entraînant. Je ne savais absolument pas à
quoi m’attendre avec les premières notes enchanteresses de "Legfist", et c’est finalement une
composition violente qui frappe, mais qui sait passer par des étapes calmes pour donner
une ambiance particulière au morceau.
La folie vous manque ? Attendez "CC Chain" pour retrouver une nuée d’harmoniques sur des
riffs groovy et truffés de bends, mais aussi de passages plus axé metal alternatif, voire
grunge… tout y est. On saute le pas de la lourdeur avec "Disarray", un morceau au groove
entraînant qui va faire remuer des têtes, voler des cheveux et mosher des fosses ! Ce titre
possède une énergie communicative assez incroyable et va finalement se calmer. Mais
maintenant nous sommes habitués, et après ce discours qui dégénère vocalement arrive
l’ouragan qui nous balaye d’un seul coup. Le constat est presque le même sur "The Gravity
Paradox", qui ajoute une bonne dose de technicité et de leads planants sur cette rythmique
lourde. Le mathcore et ses riffs fous refont surface et progressent vers un refrain dissonant
que j’apprécie énormément, sous des cris ni trop lourds, ni trop faibles… Mais voici déjà
l’heure du dernier titre. "Tortuga", qui n’est pas sans nous faire penser à une certaine île (ou
un certain port pour les aficionados de pirates), le morceau du poing dans la gueule. Je ne
sais pas comment le décrire autrement. Après une intro toute douce, c’est un véritable mur
de son qu’on nous projette dans la face.
Une très belle découverte que Flat Earth Society. "Friends Are Temporary, Ego Is Forever"
est un album très riche et extrêmement varié, qui va pouvoir contenter les amateurs de
prog, deathcore, mathcore, metalcore, metal alternatif, post-hardcore… La fureur côtoie la
quiétude en permanence, et ce postulat fait plaisir à entendre.
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