"Painted Paradise"
Note : 16/20
2025 marque le retour de Fleshbore. Michael McGinley (guitare, ex-Into The Divine), Cole Daniels (basse, Nigh Ungodly, Demon King), Cole Chavez (guitare, ex-Into The Divine) et Michael O'Hara (chant, The Green Leaves) signent avec Transcending Obscurity Records et font appel à Robin Stone (batterie, Ashen Horde, Chestcrush, Norse, ex-The Amenta…) pour donner vie à "Painted Paradise", leur second album studio.
Ils sont accompagnés par Joseph Palmer (batterie, Into Pandemonium) sur scène.
"Setting Sun" attaque à pleine vitesse avec une rythmique solide et saccadée qui conserve les pointes complexes du premier album en les poussant plus loin encore, sans jamais empiéter sur sa brutalité. Les harmoniques dissonantes sont également de retour, tout comme les leads perçants entre deux éruptions vocales complétées par une batterie dévastatrice, puis c’est avec "The World" que le groupe nous piétine avec la même intensité. Le chant est aussi chaotique que les riffs sont précis, autorisant guitares et basse à des parties lead travaillées, puis "Target Fixation" surprendra avec une intro complétée par quelques choeurs, mais l’approche effrénée est rapidement de retour, mise en valeur par une rythmique frénétique aux guitares enflammées. "Wandering Twilight" nous autorise à peine quelques instants de répit avant de reprendre l’assaut, offrant une touche de groove bienvenue pour nuancer le blast quasi continu, mais également des parties lead qui s’affrontent et se répondent.
On revient à la violence pure avec "Inadequate" qui rivalise sans mal avec les poids lourds de la scène brutal death, mais les touches de complexité refont aussi surface comme ce passage où le bassiste mène la danse. Le final brutal est sans doute l’un des plus lourds avant que "The Ancient Knowledge" ne nous roule à son tour dessus avec les éléments habituels, mais également quelques vagues plus abrasives. Bien que le morceau soit court, il reste très efficace et est suivi par "Painted Paradise" qui propose une introduction assez apaisante et progressive avant de nous projeter au sol et de jouer à une vitesse toute aussi impressionnante, laissant parfois les musiciens devenir véritablement impressionnants. La fin de l’album nous arrive avec "Laplace's Game", qui continue dans l’absence totale de douceur, couplant aussi habilement rage et maîtrise des instruments pour chacun des cinq membres, et qui nous permet de secouer frénétiquement le crâne une dernière fois.
Alors que leur premier album était déjà plus que solide, Fleshbore a mis les bouchées doubles pour faire de "Painted Paradise" un successeur qualitatif. Leur approche effrénée et ultra complexe n’est pas sans rappeler une formation canadienne dont ils s’inspirent déjà sûrement !
"Embers Gathering"
Note : 18/20
Fleshbore sort son premier album. Créé aux Etats-Unis en 2017 après la dissolution d’Into
The Divine, le groupe est aujourd’hui composé de Michael McGinley (guitare, ex-Into The
Divine), Cole Daniels (basse, Nigh Ungodly), Cole Chavez (guitare, ex-Into The Divine),
Tyler Mulkey (batterie) et Michael O'Hara (chant, The Green Leaves). Après un premier
EP en 2018, voici "Embers Gathering".
On débute avec "Momentum", une introduction qui place les bases dissonantes mais lourdes
d’un death metal technique. Côté chant, la violence est de mise, et elle colle parfaitement à
cette rapidité agressive, sans oublier ces racines de death mélodique. Le groupe enchaîne
avec "Careless Preacher", une composition enragée qui laisse à chaque instrument un
créneau d’expression. Parfois tranchante, parfois aérienne, mais toujours précise, la
rythmique est accrocheuse, tout comme "Cynicism" et ses touches old school. Le titre pioche
dans des éléments de brutal death tout en gardant cette extrême technicité avant de laisser
place à "The Scourge", une composition plus sombre et mystérieuse que les autres. La
violence et la rapidité ne sont pas oubliées, alors qu’"Embers Gathering", le morceau suivant,
met plutôt l’accent sur la technicité. Le tapping et les mosh parts s’enchaînent sur un clip en
pleine nature, et une fois de plus des mélodies entêtantes se glissent dans la lourdeur.
"Revivified" prend la suite avec cette dimension aérienne qui se développe avec la
dissonance et la technicité. Le morceau est accessible mais tout de même assez pesant,
puis "One Thousand Hands" vient clore l’album avec un mélange de cette agressivité
technique et de parties mélodieuses accrocheuses. La rythmique explosera soudainement
avant de finir sur une mosh part.
Avec ce premier album, Fleshbore nous ouvre les portes d’un univers violent et technique.
Pourtant, "Embers Gathering" n’est pas une pure exhibition de talent, c’est un album certes un
peu court mais qui reste très cohérent, et qui n’hésite pas à piocher dans ses différentes
racines pour placer mélodies, rage et lourdeur.
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