"Age Of Manipulation"
Note : 17/20
Vingt ans, ça se fête chez Fractured Insanity ! Pour l’occasion, Stefan Van Bael (basse / chant), Jeroen Buysse (guitare, Gore Force 5), Dieter Daems (guitare) et Ignace “Hammerman” Verstraete (batterie, Darkest Mind, Gotmoor) signent avec Xtreem Music et sortent quelques mois plus tard leur cinquième album, "Age Of Manipulation".
Le groupe attaque d’abord avec un premier riff dissonant, mais "Exaltation Of A Fallen Glory" est un titre violent, brutal, et il va rapidement nous le faire comprendre. Les riffs sont rapides et imposants, le chant est puissant, la technicité se retrouve dans tous les instruments, tout comme sur "Divide And Conquer", le morceau suivant, qui ne cache pas sa sauvagerie ni ses prises de risques comme avec les leads et le tapping hypnotique. On passe rapidement à "The Hangman's Lair" qui reste sur une approche similaire avec des harmoniques pesantes qui complètent le son brutal et lourd, puis "Age Of Manipulation" vient apporter sa touche de rage avec des passages parfois très saccadés et qui explosent sans mal. Le titre finit de manière presque apaisante, mais "Bezoar" nous replonge vite dans sa violence pure et nous matraque à coup de double pédale et de riffs torturés avant de passer à "Fear, The Ultimate Weapon", où on sent que les influences américaines effrénées sont de mise.
La rythmique est intransigeante, même dans les moments lents et imposants, puis "Divine Honour" vient briser la dynamique avec des moments explosifs qui me font à nouveau penser à des passages plus massifs. L’atmosphère obscure et mystérieuse de "Slumber In The Deep" me rappelle un groupe américain bien connu qui n’hésite pas à passer des influences doom au black alors que "Psy-K.O" nous dévoile une facette pesante et inattendue de la musique du groupe. Le morceau est long, et il se permet des expérimentations étranges, il reste assez cohérent avec la noirceur de "We All Die In The End" qui va également proposer des vagues de furie incontrôlables puis des passages lents, macabres et véritablement pesants, même pour du death metal, qui confirment leurs racines old school.
Si Fractured Insanity s’assume comme un groupe de death metal technique et brutal, le groupe s’inspire clairement de beaucoup plus d’influences. On sent des mélodies et de la dissonance chez eux, mais "Age Of Manipulation" reste vraiment cohérent !
"Mass Awakeless"
Note : 13/20
C’est parti pour un peu plus de 30 minutes de brutalité étalée sur ce 10 titres qu’est "Mass Awakeless", démarrant avec un côté un tantinet épique sur le titre "Echoes Of Dispair" nourri de tubulaires avec une sauce de percussions orchestrales, tout cela avant d’annoncer la couleur de Fractured Insanity avec le morceau "Mass Awakeless", c’est lourd, ça enchaîne sec à coup de gros riffs et de blasts à la batterie. La voie gutturale de Fafa est un peu dure à assimiler, mais dans le style brutal death, ça colle, le tout agrémenté de légers mais très légers passages pseudo-mélodiques à la guitare, disons que c’est pour la forme.
On appréciera les breaks de "Infected The Blind", avec cependant une batterie que l’on trouvera légèrement répétitive et avec un son de caisse claire assez particulier dirat-t-on, les riffs à la guitare sont accrocheurs mais hélas ne durent pas assez longtemps afin de les apprécier à leur juste valeur, il faut dire que la musique de Fractured Insanity est comme un train, c’est bref, rapide, ça envoie du lourd mais reste assez rectiligne dans la forme.
Petite introduction assez décalée, voire dérangeante sur les bords, sur le titre "Insanity’s Haze", morceau de quasi 7 minutes à finir le crâne en pastèque, mais il faut l’avouer ça fait du bien à nos petites oreilles où l’on ressentira l’influence de groupes tels que Nile et Behemoth au travers de leurs compositions. S’en suit "Breed Of Nothingless", morceau le plus à part de cet album, du piano empli d’émotion, et oui même si on fait du brutal death on sait faire parler un piano chez Fractured Insanity et c’est réussi, à condition bien sûr d’accepter ce brusque décalage au sein d’un album empli de brutalité et d’aimer le son au piano cela va de soi.
"The Rise Of The Nameless Aeon" jonglant entre les mid-temp et les riffs saccadés en fait un titre des plus appréciable de cet album et cela nous feraient presque oublier la monotonie de titres tels que "The Damned" ou la structure éparse de "Forsaken Redemption".
Le dernier morceau "Toward Nihility And Anhiliation" est sûrement le morceau à la structure la plus travaillée de cet album et le plus posé, à l’exception bien sûr de "Breed Of Nothingless", on passe d’un son clair à du gros drive, avec une batterie qui nous emporte progressivement au fil du morceau suivi d’une guitare solo posée et entraînante à la fois, ce titre sonne comme une break avant que les messieurs renvoient la sauce, hélas étant le dernier titre ce cet album il faudra se contenter de cette brève montée d’adrénaline pour finir l’écoute de "Mass Awakeless".
De cet album en ressortira une impression hélas de déjà vu, il est ma foi difficile de sortir des rangs dans le style death et de taper dans l’originalité sans rentrer dans les clichés brutalistique du genre. "Mass Awakeless" n’est pas un album révolutionnaire mais plus une mise en bouche sur le potentiel de Fractured Insanity qui au fil des albums nous montrent une évolution continuelle de leur compositions et espérons-le, nous en montrera encore plus au fil des années. Affaire à suivre !
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