Question quiz : Quel résultat aurait-on obtenu si Iron Maiden était resté dans son ère "Killers", mais avec Blaze au chant ? La réponse est un peu plus simple : Gauntlet Rule. Je mentionne Blaze de manière très positive car, pour moi, c’est un chanteur d’exception, qui n’était juste pas le mieux approprié pour Maiden à l’époque, et Teddy Möller (Loch Vostok) en est le parfait émule ici.

Sa voix est un parfait mélange entre l’agressivité et la mélodie. Elle sied à merveille à la musique de Gauntlet Rule. Mention spéciale cependant à la présence de Frederica De Boni (White Skull), une chanteuse que je respecte énormément de par son approche heavy metal qui diffère de l’offre habituelle des groupes plus ancrés dans le metal symphonique. Parlons-en donc de leur musique justement. Gauntlet Rule est solidement ancré dans le metal traditionnel old school sans aucun artifice. Bien que cela s’éloigne, entre autres, du style de Möller par exemple avec son groupe Loch Vostok, certaines pièces incorporent tout de même un léger niveau de progressif.

L’on retrouve également quelques influences power metal US ainsi que de thrash metal comme dans le frénétique riff de guitare de "Empire Maker". "After The Kill" demeure somme toute un album de metal traditionnel dans son ensemble. Mais comme bien des albums du genre récemment, celui-ci est également propulsé par une production moderne, rendant la musique tout autant actuelle que nostalgique. On ressent d’ailleurs sincèrement la passion des musiciens pour ce genre de metal tout au long de "After The Kill". Certes, les codes du genre sont respectés et tendent vers les clichés habituels, mais le tout est plus fait avec respect des classiques que par simple copie.

On peut dire que ce deuxième effort du groupe en vaut le coup. Clairement, les musiciens s’amusent comme des petits fous, en dehors de leurs groupes respectifs. Espérons que le projet n’en restera pas là et que nous pourrons écouter dans le futur à nouveau leur vision du genre.

Originaire du sud de la Suède, Gauntlet Rule est un groupe de heavy metal traditionnel relativement récent puisque formé en 2019. Signés sur un label danois (Target Records), ils sortent leur premier LP en 2022, "The Plague Court". Même s’il n’est pas incorrect de dire que le heavy metal est un genre qui n’évolue plus beaucoup depuis de nombreuses années, cela n’empêche pas certains groupes de sortir de très bons albums remarquablement bien produits.

Le trio suédois en est la preuve vivante. Leur album est en effet d’une qualité étonnante. Forgé dans un acier bien trempé, le heavy metal de Gauntlet rule ferait pâlir même des locomotives du genre comme Manilla Road ou Mercyful fate. L’artwork typiquement heroic fantasy ne trompe pas, on a bien affaire à un groupe qui porte haut les couleurs du heavy metal dans la plus plus pure tradition du genre. Après une brève intro, le premier morceau ("The Caneham House") démarre, dévastant tout sur son passage, le groupe assène ses riffs épiques agrémentés de solos virtuoses, le tout sur une voix haut perchée. Vient ensuite le morceau "Run The Gauntlet", véritable hymne à la gloire des dieux du metal. Plus mid-tempo, le titre "The Well Of Shadows" est bientôt suivi par un morceau bien speed avec des rythmiques thrashisantes, "Runes Of The Autumn Witch".

Enfin, place à la mélodie avec le morceau "Dying For My Dreams" qui rappelle étrangement Manilla Road. Alors qu’il démarre comme une ballade, le titre "Valley Of Thorns" surprend l’auditeur en adoptant assez rapidement un rythme bien speed et agressif, ce qui n’empêche pas le refrain d’être bien entraînant. On a presque envie de chanter en chœur en même temps que le chanteur Teddy Möller. Suit enfin le titre éponyme de l’album, "The Plague Court", c’est un des moments les plus intenses de l’album. Ode barbare à la gloire du metal lourd, le titre "By The Gods Who Are Not" en remet une couche avec ses riffs implacables et son refrain entêtant. Dans la foulée, une chanteuse de session prend le micro sur le morceau suivant, "A Choir Of Angels", ce qui apporte un peu de diversité à l’album.

Pour enfoncer le clou, le morceau "Death Will Be Ours (And Ours Alone)" qui clôt l’album représente l’apogée de l’art de Gauntlet Rule, le tout servi par une production irréprochable. En conclusion, "The Plague Court" est un album indispensable à tous les nostalgiques des grandes heures du heavy metal des années 80. Culte et magistral !