Le groupe
Biographie :

Gorebringer est un groupe de death metal mélodique anglais formé en 2017 et actuellement composé de : Carrion (batterie), Stench (guitare / basse) et Blood Worm (chant / Axxen Conners, Booze Serpent, Crimson Lotus, Daelkyr, Wrathfist). Gorebringer sort son premier album, "A Craving For Flesh", en Août 2019 chez Gate Of The Silver Key, suivi de "Terrified Beyond Measure" en Mars 2022 chez Great Dane Records, et de "Condemned To Suffer" en Octobre 2024.

Discographie :

2019 : "A Craving For Flesh"
2022 : "Terrified Beyond Measure"
2024 : "Condemned To Suffer"


Les chroniques


"Condemned To Suffer"
Note : 17/20

Nous avions déjà parlé du deuxième album de Gorebringer sorti chez Great Dane Records, voilà donc l'occasion d'en remettre une couche avec "Condemned To Suffer" sur le même label. On y retrouve donc le death metal particulier du groupe puisqu'il est à cheval entre la patte mélodique de la scène historique suédoise de Göteborg et un côté bien plus violent et sale que ces derniers hérité du death metal pur et dur.

D'ailleurs, "Under The Full Moon's Pale Light" ne se prive pas de nous accueillir à grands coups de blasts d'enrtée de jeu avec des riffs très typés black metal qui distillent des mélodies froides. On pense carrément à Dark Funeral tant l'intensité de ce premier morceau nous attaque ! Voilà une entrée en matière glaciale et très brutal qui confirme ce qui a été dit plus haut, à savoir que Gorebringer ne suit pas la mouvance des groupes de Göteborg qui se faisaient bien plus doux et mielleux que ça. On en sent l'influence certes mais ces britanniques se font bien plus intenses, brutaux et sans agressifs. Pour autant, ce premier morceau ne sombre pas dans le bourrinage intensif non plus, sur plus de six minutes il ménage quelques respirations et envoie justement ces fameuses mélodies accrocheuses de la scène suédoise pour rendre le tout plus digeste. Le morceau-titre enchaîne avec des riffs plus death old school et toujours une bonne dose de blasts et de brutalité frontale qui déboîte bien la mâchoire. Impossible de rester en place et de ne pas headbanguer sur des morceaux aussi nerveux, accrocheurs et dynamiques ! Gorebringer maîtrise son sujet et les morceaux de ce nouvel album sont un équilibre très bien trouvé entre mélodies, violence débridée et ambiances plus sombres et malsaines ou carrément glaciales. On trouve d'ailleurs un peu plus de black metal sur ce "Condemned To Suffer" avec pas mal de mélodies plus froides qu'auparavant et des riffs très typés pandas qui piquent. Le groupe joue donc intelligemment avec ses multiples influences et varie les plaisirs d'un album à l'autre, une très bonne idée qui permet de ne jamais savoir ce qui nous attend à chaque sortie.

D'autant que c'est du bon et que Gorebringer sait exactement ce qu'il fait, il se sert de plusieurs influences certes mais les a suffisamment digérées pour qu'elles ne soient jamais gênantes. Ce qu'on peut remarquer c'est que la brutalité aussi est montée d'un cran, ça blaste encore plus qu'avant et si le groupe nous laisse régulièrement respirer avec des mélodies accrocheuses, il n'empêche que ce troisième album est très intense. Pas le temps de s'ennuyer par ici, le groupe enchaîne les tueries et jongle très bien avec les mélodies et les passages ultra brutaux. Tout ça est donc très efficace et cette quarantaine de minutes passe très vite, ce qui toujours bon signe et la confirmation que les compositions tiennent la route. Pour ça on peut faire confiance à Gorebringer, les membres savent clairement comment composer des morceaux directs et extrêmement efficaces. "Condemned To Suffer" est un char d'assaut qui vous roule sur la gueule sans se poser de questions, il n'y aura aucun survivant et le groupe s'assurera d'achever tout ce qui a le malheur de bouger encore ne serait-ce que le petit doigt. "Lady Midday" est un des rares morceaux à lever un peu le pied et à proposer un tempo moins nerveux, un peu plus lourd mais toujours aussi mélodique et percutant. "Théâtre Of The Grotesque" fait quant à lui penser à une version sur-vitaminée des débuts de Dark Tranquillity ou d'In Flames avec ces mélodies typiquement suédoises. Bref, il y a de quoi se faire plaisir sur "Condemned To Suffer" et même s'il faut aimer la brutalité et la violence il y a tout de même largement de quoi contenter les amateurs de mélodies et de morceaux accrocheurs. Voilà un groupe qui soigne ses compositions, les équilibre finement et dose intelligemment la violence et la subtilité.

"Condemned To Suffer" est donc une fois de plus un grand cru et Gorebringer confirme tout le bien que l'on pensait déjà de lui. Peut être plus froid, plus black, moins sale et plus frontalement violent cette fois mais toujours aussi efficace et accrocheur. On est à cheval entre le death et le black et l'intensité de la bête ne faiblit jamais malgré quelques respirations et pas mal de mélodies, attendez-vous donc à un tour de montagnes russes bien secoué !


Murderworks
Janvier 2025




"Terrified Beyond Measure"
Note : 16/20

Encore un nouvel arrivant chez le label Great Dane Records décidément très actif (et tant mieux !) avec les Anglais de Gorebringer qui y sortent leur deuxième album "Terrified Beyond Measure". Et contrairement à ce que le nom du groupe pourrait laisser penser, nous ne somme pas en présence d'un groupe bien dégueulasse mais d'un groupe de death mélodique inspiré par la fameuse scène de Göteborg !

Bon, il est vrai que Gorebringer reste bien brutal et si ses mélodies sentent effectivement le In Flames de l'époque "Jester Race" ou le vieux At The Gates, ces Anglais blastent bien plus fort et "The Bottomless Pit" qui ouvre l'album se charge très vite de nous le faire savoir. En plus de cette brutalité et de ces mélodies issues de la scène suédoise, Gorebringer ajoute un léger feeling black metal dans certaines ambiances plus froides et certaines parties de chant. Un mélange à la fois brutal, groovy et accrocheur qui permet au groupe de développer une personnalité reconnaissable et de balancer un album très efficace. On ne dépasse pas les trente-quatre minutes et le groupe ne perd pas de temps en palabres, ça blaste, ça balance des riffs de bûcheron ou du trémolo, quelques soli mélodiques et presque heavy metal au passage, bref ça frappe fort ! Certains morceaux s'approchent des six minutes mais malgré cela, Gorebringer ne perd jamais son objectif de vue, à savoir vous en mettre plein la gueule. "Terrified Beyond Measure" ne baisse jamais en régime et quand les blasts se calment comme sur le début de "Man To Beast", ce sont les gros coups de double grosse caisse qui prennent le relais sur fond de leads très heavy metal là encore. En gros, si ce n'est pas du blast, c'est du up-tempo énergique, le groupe ne relâche jamais la pression et même si le tout est très mélodique cela reste assez énervé. Ce deuxième album se montre aussi accrocheur qu'intense et malgré sa durée assez courte, il déboîte un bon petit paquet de cervicales, si vous en doutez, allez jeter une oreille sur le très brutal "The Evil Ones", vous serez vite fixés !

Comme quoi faire du neuf avec du vieux c'est possible et ça fonctionne plutôt bien, car même si on reconnaît quelques influences, la musique de Gorebringer est suffisamment personnelle et efficace pour qu'on n'y prête pas vraiment attention. L'intensité de la bête aide bien à la démarquer du reste de la scène aussi parce que la plupart des groupes qui optent pour cette approche mélodique ne sont pas aussi brutaux. "Terrified Beyond Measure" fait honneur à son titre et aux thèmes gores des morceaux avec ces blasts sans pitié et récurrents. Gorebringer ne fait clairement pas dans la dentelle et ce mélange de brutalité et de passages mélodiques parfois teintés de heavy metal font que l'on ressort épuisé de l'écoute de ce deuxième album. Le groupe nous laisse de rares moments pour respirer comme le début black metal et très lugubre de "A Blackened Circle" qui laisse une place à quelques claviers. Une ambiance macabre qui évoque un certain Cradle Of Filth le temps de quelques velléités baroques avant de revenir à des leads plus malsains. Après ce petit moment de "calme", on reprend les hostilités avec l'instrumental "Necro Mess" qui, une fois de plus, garde ses atouts heavy metal dans les mélodies malgré le retour à quelque chose de plus nerveux et brutal. La production puissante, propre et claire, donne ce qu'il faut de patate à tout ça pour que l'impact soit suffisamment efficace et ce "Terrified Beyond Measure" fait pas mal de dégâts pour cette durée relativement courte.

Gorebringer revient donc avec un nouvel album brutal, mélodique et sans pitié malgré ses influences accrocheuses. On sent du death de Göteborg, un peu de black, un héritage heavy metal dans les soli et certains leads et on en prend la tronche du début à la fin !


Murderworks
Mai 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/gorebringer