Violence, douce violence… Vous l’aurez deviné, Gorgatron n’a pas pour projet de faire du
tricot mais du death / grind ! Créé en 2005 par Paul (basse, puis guitare / chant, ex-Her
Seduction, ex-Denied By Christ) et Matt Johnson (batterie, Rottenness, ex-WWJD) aux
Etats-Unis, la formation se complète avec Karl “Rice Grinder” Schmidt (chant,
Rottenness), Cameron Dewald (basse) et le retour de Neal Stein (guitare, ex-Denied By
Christ, ex-Her Seduction, ex-Egypt, ex-WWJD) après son départ en 2011. Et "Pathogenic
Automation", leur troisième album, va vous expliquer comment ils entendent vous faire
headbanguer.
On débute par la lourde et technique "Atrophy", un titre qui montre bien que le groupe est bel
et bien de retour. Entre hurlements surpuissants, leads tranchants et une rythmique
pachydermique, on peut dire que les Américains n’ont pas chômé. Le débit est très rapide, et
il en sera de même pour "Usurpation", un titre tout aussi gras que précis. Un blast ravageur
assure à la basse et aux guitares une base solide pour asséner riff après riff, alors que le
vocaliste place habilement ses cris caverneux. De très courtes pauses seront marquées par
les musiciens, mais la rythmique se relance très vite, à l’image de "Reactor", un morceau qui
joue sur les coups d’harmoniques pour un aspect plus incisif, mais également sur des
influences grindcore old school pour un contraste intéressant. On retrouve également cette
violence pure sur "Insurmountable", mais le tout est encore une fois surmonté d’une épaisse
couche de maîtrise, tout comme pour "Impostor Syndrome", le titre éponyme. Bien décidés à
prouver qu’ils savent y faire, le groupe ne lésine pas sur les moyens et nous sort des riffs
aussi accrocheurs que gras.
On retrouve cette hargne et cette rapidité dans la rythmique intransigeante de "Noxious", un
morceau entêtant et dont le chant est encore plus impressionnant qu’à l'accoutumée, mais
également dans "Pathogenic Automation", un titre qui mêle avec brio les pointes de technicité
avec la brutalité pure et dure. On reconnaît bien les influences grind sur ce titre, notamment
grâce à ce passage presque dansant et violent à la fois. "Frostbitten Amputation" prend la
suite avec sa basse ronflante, sa batterie inarrêtable et ses guitares qui alternent entre
grosse rythmique et leads perçants. Le duo vocal colle à merveille à ce déferlement de
violence gratuite, et c’est en headbanguant que l’on arrive au dernier morceau. "Pierced
From All Angles" porte à merveille son nom, puisque les différentes parties lead et les
sursauts dans la rythmique nous donnent l’impression d’être assailli de tous les côtés. Un
sample viendra interrompre la rythmique, et c’est tout en puissance que le groupe reprendra
son assaut avant de l’achever.
Une valeur sûre que Gorgatron ! "Pathogenic Automation" est un album qui fait parfaitement
la balance entre brutalité, bestialité, rage et technicité. Le death metal américain a bien
évidemment déjà fait ses preuves, mais il est évident qu’il n’a pas fini de faire parler de lui !
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