Le groupe
Biographie :

Gorgoroth est un groupe de black metal fondé en 1992 à Bergen en Norvège par Infernus, Hat et Goatpervertor. Le groupe a changé maintes fois de membres au fil des ans, à l'exception d'Infernus. Le nom "Gorgoroth" est tiré du Seigneur des Anneaux. Le thème principal de Gorgoroth est le satanisme. Le groupe a traversé une crise juridique qui dure encore. En effet, Gaahl et King Ov Hell s'étant séparés de Infernus en Octobre 2007, le nom et le logo de Gorgoroth ont été disputés entre les deux parties. Gaahl et King ont continué à utiliser le nom du groupe dans des concerts, mais Infernus, qui a trouvé de nouveaux membres pour sa version du groupe, a fait porter l'affaire en justice et a gagné le procès en seconde instance le 10 Mars 2009.

Discographie :

1994 : "Pentagram"
1996 : "Antichrist"
1997 : "Under The Sign Of Hell"
1998 : "Destroyer"
2000 : "Incipit Satan"
2003 : "Twilight Of The Idols"
2006 : "Ad Majorem Sathanas Gloriam"
2009 : "Quantos Possunt Ad Satanitatem Trahunt"
2011 : "Under The Sign Of Hell 2011"
2015 : "Instinctus Bestialis"


Les chroniques


"Instinctus Bestialis"
Note : 15/20

Ah Gorgoroth. Le groupe de black metal qui a rencontré tous les problèmes du monde dans sa carrière. Largement connus pour leurs provocations, mais aussi pour leurs différents judiciaires et la facilité avec laquelle ils accumulent des changements de line-up, Gorgoroth a une réputation qui n’est plus à faire. Et ce nouvel album découle d’un nouveau processus de drama s’étant écoulé sur les dernières années. Tout commence quand Pest, chanteur attitré, se fait renvoyer par Infernus à la veille d’une tournée en Amérique du Sud. Infernus débauche donc Hoest (Taake) pour le remplacer au pied-levé. Mais dans le même temps annonce le nouveau vocaliste studio qui sera le serbe Atterigner. Et c’est là que l’interrogation commence, quand on apprend que Gorgoroth utilisera donc bien les services d’Atterigner pour les albums studio... mais continuera de tourner avec Hoest en live. Ma foi, pourquoi pas, mais c’est bien du Gorgoroth. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Cet "Instinctus Bestialis" est donc pour Atterigner, l’occasion de faire ses preuves... studio. Parce que oui, bon ou pas, nous n’aurons jamais l’occasion de le voir en live. J’arrête ici, mais la situation m’amuse beaucoup.

L’album s’ouvre sur "Radix Malorum" une introduction qui se veut forte, et qui est définitivement signée de la patte d’Infernus. Agressif, mais toutefois assez entraînant pour qu’on ne se plaque pas les mains sur les oreilles en suppliant d’arrêter le massacre. Mais parlons-en de ce premier titre : il est étonnement bon. En entendant ça, je me suis demandée si Gorgoroth avait enfin trouvé le moyen de nous ressortir un album emballant. Les vocaux sont certes inattendus, mais ne m’ont pas dérangée plus que ça. Je pars donc sur une première impression très positive. Avec "Dionysian Rite", j’ai commencé à tiquer un peu plus sur ces vocaux justement. Graves et rauques, ils m’ont davantage évoqué la scène suédoise de death metal plutôt que l’empire du TNBM. Parce que oui, c’est un empire tout comme l’industrie du pluviomètre à Bergen et on ne me fera pas dire le contraire ! Néanmoins, ce titre sonne comme du Gorgoroth. Bêtement et simplement. L’avis n’est donc pas négatif, mais mitigé. Le titre suivant me rappelle que oui, l’utilisation du latin est toujours à la mode dans le black metal. C’est donc avec "Ad Omnipotens Aeterne Diabolus" que je retrouve mon intérêt. Le morceau se veut incisif, et Atterigner a ici l’occasion de démontrer que ces vocaux ne sont pas si basiques que je le pensais dans le titre précédent, et le travail à la batterie de Asklund est remarquable. Suit "Come Night" qui, lui aussi, appuie méchamment sur la batterie. C’est incessant et intensif, et... ça martèle. Et je commence à apprécier les vocaux d’Atterigner. Le temps d’adaptation ?

Intéressée, je m’attarde donc sur "Burn In His Light" qui frappe encore plus fort, et qui se révèle d’une rare efficacité. Encore une fois, ça sonne indubitablement comme du Infernus, et c’est loin d’être un défaut sur ce titre. Avec "Rage", je m’attendais à une explosion de violence et de brutalité, mais le titre se révèle relativement mélodique. Enfin mélodique à la Gorgoroth, ne vous attendez pas non plus à un orchestre. Toutefois, je commence réellement à me réconcilier avec Gorgoroth, et le talent d’Infernus n’est pas niable. Et cette façon de rendre les guitares acérées... j’approuve, et je tamponne mon approbation. "Kala Brahman" a un petit air de déjà-vu, et je retrouve un peu cette impression d’un titre tourné vers une influence somme toute assez death. Ce morceau ne m’a pas marquée outre mesure, mais n’est pas non plus déplaisant. Le point faible de l’album pour moi, mais qui n’est pas franchement un point faible, tout est affaire de préférences personnelles. L’album se clôt sur "Awakening" qui martèle une dernière fois, toute en douceur et sensualité, nos oreilles.

Alors ce nouveau Gorgoroth ? Une bonne surprise, mais il faut toutefois y apporter quelques points noirs. Mais soulignons d’abord que pour une fois, Gorgoroth nous présente un album solide, qui même s’il n’atteint pas les sommets épiques des oeuvres d’antan, ne fait pas tâche dans la discographie du groupe. Notons aussi le travail d’Atterigner, qui arrive dans une véritable machine de guerre. Passé le temps d’adaptation à sa voix, on peut très vite adhérer à ses vocaux. Sans en être excessivement fan, je mentirais si je disais que je ne m’attendais pas à bien pire. En fait, les faiblesses de cet album résident sans doute dans ce nouveau line-up studio. Mais il n’y a rien qui mérite qu’on en rougisse. Mais en rabat-joie que je suis, je ne peux m’empêcher de me demander quel aurait été le rendu final si Infernus avait choisi de placer Hoest aux vocaux studio de cet album. Le mystère restera entier, et ce sera probablement un autre de ces sujets qui hanteront mes nuits d’hiver tout simplement parce que je n’aurais rien de mieux à faire. Mais en soi, un retour de Gorgoroth largement respectable et qui laisse présager un avenir plus lumineux pour ce groupe qui a souffert de galère sur galère. Respect.


Velgbortlivet
Juillet 2015




"Quantos Possunt Ad Satanitatem Trahunt"
Note : 17/20

Gorgoroth nous revient après trois ans d’absence dans les bacs avec un CD qui reste parfaitement dans la veine de ses précédents opus. Une œuvre froide et sombre comme les contrées nordiques. Les riffs sont lourds et la voix de Pest envoûtante. Certes le black metal est une musique qui peut s’avérer assez linéaire, mais Gorgoroth réussit à y mettre sa touche de vie au sein de toute cette froideur. Ils ont su éviter l’impression d’écouter le même morceau durant tout un album, ce qui se fait rare sur cette scène. C’est l’un des groupes auquel je reste encore attachée car il sait redonner un souffle à chacun de ses albums. J’apprécie notamment le morceau "Human Sacrifice" grâce à l’apport d’une touche ponctuelle de voix claire. Le seul bémol se situe au niveau de cette pochette un peu simpliste… Hormis cela et le morceau "Satan-Prometheus" d’une durée de 53 secondes dont la présence est selon moi inutile, rien à redire, techniquement Gorgoroth est au meilleur de sa forme et fidèle à lui-même. Je vous le recommande !


Divina27
Octobre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.gorgoroth.info