Quand le marchand de patience est passé, je n’étais plus là, j’étais fatigué d’attendre… C’est sans doute pour cette raison que j’ai autant de difficulté avec le doom metal. Ce style de métal se démarque principalement par sa lenteur, et je n’ai pas la patience requise pour cela. Blague à part, c’est en effet un des sous-genres que je maîtrise le moins, en partie bien entendu à cause de mon désintérêt envers celui-ci. Mais mon travail de chroniqueur implique que je n’écoute pas seulement ce que j’aime.

Me voici donc devant "The Moon Lights The Way", premier album death / doom de Grain Of Pain, projet principalement mené par Timo Solonen auquel se greffent des musiciens de session, ayant œuvré au sein de formations de renom telles que Swallow The Sun et Before The Dawn. "Beneath" ouvre donc le bal, avec en guise d’introduction un lent tritone riff de guitare, rappelant un certain Black Sabbath au passage. Combinant chant growlé et clair, cette pièce est un éloge à la sombre lenteur, mettant justement ma patience à rude épreuve... "Sun For Thee" poursuit dans la même veine, et la dualité chant clair / growlé fonctionne à merveille également sur cette pièce. Sans faire dans le "DragonForce", celle-ci se veut un peu plus dynamique, tout en conservant ses influences doom.

"The Moon Lights The Way", pièce titre de l’album, quant à elle, porte bien son nom. Principalement portée par la voix clair de Lars Eikind, elle se veut tout en mélancolie, avec de magnifiques mélodies et une section rythmique inspirée. Et lorsque Solonen revient en force, tous growls devant, le contraste est à nouveau hyper efficace. "As Suffering Ends" est probablement une des plus doom metal du lot. On a affaire ici à une lenteur sans précédent sur l’album, et malheureusement, ce n’est pas ici que je serai convaincu de ce genre. J’imagine que les amateurs de doom seront ravis quant à eux. Par contre, petit moment intéressant sur "The Witch" avec la voix féminine de Sini Pajunen sur un morceau proche du avant-garde metal à la Madder Mortem.

Au final, je crois être en mesure de me mettre à la place d’un amateur de doom et de dire sans crainte qu’il sera sans doute satisfait par ce premier album de Grain Of Pain, et même qu’il trouvera sans doute cela trop rapide à son goût…