"The Disconnect"
Note : 14/20
Mon oreille entendait faire une longue chronique aussi descriptive que constructive. Et puis, je me suis rappelé qu’Heart Of A Coward était devenu un groupe de metalcore. Je cherchais donc une vacherie à dire. Et puis, je me suis rappelé que le groupe avait défrayé la chronique en 2017 lorsque le frontman de l’époque s’était fait la malle comme un malpropre après s’être tapé la nana de je ne sais plus trop qui. Alors, finalement, je me suis dis que le groupe n’avait déjà pas beaucoup d’arguments en sa faveur. Puis, je me suis rappelé qu’ils avaient sorti un nouvel album et que c’était encore pire désormais.
Pour la blague, je me suis réveillé tellement tard pour cette chronique, que j’ai vu passer un article mal daté (coucou, Loudwire) et, un instant, j’ai cru que le nouveau chanteur s’était barré avant que je puisse réellement avoir l’opportunité de dire du mal de ses vocales. Mais, il n’en fut rien ! Quant à la palette du monsieur, ben ça reste du metalcore post-2010 quoi. Tut ! Oui, j’ai bien dit “metalcore”, Heart Of A Coward n’a plus rien de progressif. À tel point d’ailleurs que l’instrumental accompagnant la voix ne donne pas réellement dans l’originalité et l’innovation non plus. "The Disconnect" a toutefois le mérite d’être honorable mais si certains titres semblent dispensables. Si le tout est efficace, j’émets toutefois quelques doutes sur la capacité du quintette britannique à recracher la même niaque en live. Je suppute à ce titre un poil de boost à la sauce post-prod’ par ordinateur. Ce n’est pas réellement du foutage de gueule, juste du récital de “déjà fait ailleurs” parce que ça marche et que ça attire les minettes de douze ans. Quant au rendu final, si "Deliverance" (2015) ne dégueule pas d’originalité, il dégage toutefois sa propre identité. "The Disconnect", de son côté, semble en effet s’être déconnecté de ce à quoi Heart Of A Coward nous avait habitué.
Bref, comme je le disais toute à l’heure : Jamie Graham s’est barré et c’est à se demander si Heart Of A Coward ne s’est pas barré avec lui. Moins agressif, moins technique, plus abordable et plus ordinaire, "The Disconnect" n’est pas l’encourageant disque de “l’après Jamie Graham” que tout le monde attendait (enfin “tout le monde”, dans l’idée quoi). "The Disconnect" est un de ces opus que le tympan relaiera à “Oui, je l’ai écouté. Mais honnêtement, je ne m’en souviens pas réellement”. Et c’est là que le bât blesse, "The Disconnect" ne marque que très peu son passage dans les écouteurs. Du coup, on pourrait même dire qu’il en touche une sans faire bouger l’autre...
"Deliverance"
Note : 17/20
Ce que j’aime bien chez Heart Of A Coward, c’est d’être l’un des groupes de djent qui pratique un son bien agressif - et pas forcément qu’en "chuggant" leurs 7 cordes 24/24h – combiné avec des parties de chant clair et progressif utilisés avec parcimonie. J’ai découvert "Severance" par hasard et je l’ai adoré, j'attendais donc ce "Deliverance" avec impatience et enfin j’ai pu l’écouter, alors qu’en est-il ?
Déjà, le point négatif de l’album, c’est l’artwork. Sérieusement, on ne pouvait pas faire encore plus simpliste que ça ? Je suis d’accord que dans le metalcore / djent le visuel part un peu dans le tout et le n’importe quoi mais là, c’est juste nul.
Sinon, à part ça, sur le plan musical, ça démarre très fort avec le titre "Hollow". Le titre suivant, "Miscreation", capte l’attention de l’auditeur avec un son plus groovy et technique, notamment avec la partie de tapping pendant le refrain. "Turmoil I – Wolves" et ""Turmoil II" balancent de nouveau la sauce et cassent le rythme pour se concentrer davantage sur du prog moderne. Quant à "Anti-Life" et son groove à tendance mélodique couplé au chant clair ne délaisse pas l’auditeur dans un rythme régulier et redondant.
Ce dernier HOAC se base un peu plus sur le chant clair de Jamie Graham qui est très bien exploité, le tout calé sur un rythme groovy enchaîné avec des parties progressives où chaque morceau possède un point notable et laisse un sentiment de satisfaction assez plaisant à l’auditeur. Cet album possède clairement un gros potentiel dans son ensemble et il n'y a rien d'étonnant à ce que "Deliverance" devienne un franc succès pour les djent-lemen anglais.
"Severance"
Note : 13/20
Encore un énième album de death / deathcore / djent à chroniquer. Je suis pris entre une certaine excitation de voir ce genre de musique évoluer à vitesse grand V et une réelle lassitude de voir que tous ces braves se copier les uns les autres, sous le faux prétexte de l’amitié, pour au final ne sortir que peu de compos réellement novatrices (tout le monde ne s’appelle pas Periphery, ou TesseracT…). Quoi qu’il en soit, "Severance", le second effort des Heart Of A Coward, bien que correcte de par la production, ne pourra pas se vanter de mériter l’accession au panthéon du genre.
A mi-chemin entre du Monument (pour le côté djent simpliste, le traitement de la voix et parfois de la guitare) et du Thy Art Is Murder (pour les mosh parts ultra désaccordées en palm mute sur "Deadweight"), cet opus renifle bon les influences des copains qui ont participé à la galette, à savoir Acle Kahney de TesseracT (qui a fait l’enregistrement des instruments à son studio), et Justin Hill (Sikth) qui prête sa voix sur "Distance". Sur "Psychophant", on croit reconnaitre un album du même acabit sorti il y a peu, normal me direz-vous puisque le morceau a été co-écrit par Scott Kennedy de Bleed From Within…
Mixé aux US par Will Putney, bien connu pour s’être occupé de… Thy Art Is Murder (tiens tiens, on y arrive…) ou encore Suicide Silence, le résultat sonore est forcément au rendez-vous de par sa qualité mais manque cruellement d’originalité (tant et si bien que, les yeux fermés, on croirait vraiment les deux groupes de référence nommés précédemment). En bref, cet album, sans être objectivement mauvais, ne s’inspire que trop de recettes déjà bien usées par les copains et n’apporte rien au projet, si ce n’est de très bonnes prestations scéniques lors des concerts.
|
|