"Du coup, Heleven s’avère être un genre d’extra-terrestre dans le panorama du metal et je suis bien curieux d’entendre ce que sera "New Horizon Pt.2"". Voici exactement comment je terminais ma chronique de l’album "New Horizons Pt. 1" de Heleven il y a près d’un an. Par chance, je suis encore curieux d’entendre ce "New Horizons, Pt. 2" donc effectuons le grand plongeon sans hésiter.

Ce deuxième volet démarre donc avec l’intro "Home" qui n’est pas sans rappeler la grandissime "Always And Never" de Coheed And Cambria. Cette mise en bouche acoustique ne laisse pas présager la suite et les hostilités sont rapidement lancées sur "Echoes Of The Past", avec des guitares "down tuned" bien graves, accompagnées d’une section rythmique nerveuse au son industriel. Cette approche techno-industrielle se poursuit sur la pièce suivante, "The Mask", alliant une combinaison de voix claires et growls ainsi que de textes parlés.

On entend à nouveau un peu d’influences Pain Of Salvation dans "Wild From The Ashes", comme sur le premier album, mais ce morceau s’inscrit dans la même lignée que les autres, dans un metal progressif industriel. Le groupe incorpore également des arrangements new wave / techno qu’il maîtrise avec aisance, ajoutant des sonorités supplémentaires à son offre musicale. En parlant d’offre musicale, "Killing My Perseus" en est une autre preuve indéniable : ce morceau est malsain dans le bon sens du terme. Flirtant avec le death metal, Heleven construit sur des fondations déjà solides un monument à la gloire de l’expérimentation. C’est donc autant du prog metal, de la new wave, de la techno, du death, et même du metal gothique que nous sert Heleven, au plus grand bonheur des amateurs de metal complexe.

J’étais donc curieux d’entendre ce "New Horizons, Pt. 2" et disons qu’au final, je suis ravi. Peut-on espérer un "New Horizons, Pt. 3" ?

Je connais surtout l’Espagne pour ses formations power metal, que ce soit Mago De Oz, Tierra Santa, Avalanch ou autres Dark Moor. Il est clair que ce pays ne se limite pas seulement à un seul style de metal, et de par mes tâches de chroniqueur, j’ai l’opportunité de faire plusieurs découvertes. Heleven fait donc partie de ces belles surprises, d’autant plus que partant sur des bases vierges, ne connaissant pas le groupe, je me retrouve avec aucune appréhension.

Heleven, formé en 2016, propose donc ici son troisième album et bien valeureux celui qui s’avancera pour en décrire le style. En ouverture, "Stronger" s’élance sur des riffs de guitares graves et robotiques, proches du djent. Appuyée par un chant clair et mélodique, la pièce se dévoile comme un amalgame entre Evergrey, Wolverine et Angel Dust. Le tout se poursuit sur "Toro" qui, à nouveau, présente ces même riffs de guitares plutôt froids qui, combinés avec la voix, parvient tout de même à générer un certain niveau de mélodie, faisant de ce mélange metal extrême / melodique plutôt réussi.

Tout comme Pain Of Salvation dans les années 2000 dépassait les frontières du metal avec sa prouesse progressive "Entropia", Heleven, sans faire pour autant dans le metal progressif technique à outrance, emprunte les mêmes voies que POS dans le passé. Un album n’a pas besoin d’une histoire ou d’un concept élaboré pour nous faire voyager. Certes, en trame de fond, l’on retrouve toujours ces mêmes riffs de guitare qui pourraient donner l’impression d’être répétitifs au final, mais ils servent plutôt de ligne directrice, de canevas pour les arrangements et la voix. Le résultat se veut une immersion totale dans l’univers d’Heleven, qui nous prend par la main et nous invite à vivre les émotions que le groupe veut nous transmettre.

Cette unité entre les morceaux, qui peut paraître comme un manque d’originalité, s’avère au final un fil conducteur à la manière de "A Pleasant Shade Of Grey" de Fates Warning. Du coup, Heleven s’avère être un genre d’extra-terrestre dans le panorama du metal et je suis bien curieux d’entendre ce que sera "New Horizon Pt.2".