Le groupe
Biographie :

Emergeant de la fange, baignée de flammes sur le grand fleuve, Hell In Town est une entité historique du metal bordelais. Invoquant des racines résolument sudistes pour produire un heavy bardé de groove, Hell In Town est une machine à riffs qui se caractérise par le timbre puissant et rocailleux de son bassiste et vocaliste Matt. Après un premier album éponyme sorti en 2010 et de nombreux changements de line-up, le quatuor renaît de ses cendres à l’automne 2018 avec la sortie de son second effort, "Bones".

Discographie :

2010 : "Hell In Town"
2018 : "Bones"


La chronique


En toute honnêteté, j’étais entrain d’esquisser quelques riffs de Madball en medley avec le thème d’Harry Potter lorsque je me suis arrêté pour prendre cinq bonnes minutes pour réfléchir sur ma vie et ma condition humaine. Moi qui avais déjà tout un laïus préparé pour descendre n’importe quel groupe que j’aurai le malheur de trouver moyen, pourquoi n’avais-je affaire qu’à des groupes au-dessus de la moyenne en ce moment ? Rien n’est plus difficile pour un connard qu’être bridé dans ses attitudes de connard et être forcé de reconnaître que l’autre n’est pas un abruti fini. Pire ! Qu’il peut même avoir du talent. C’est d’ailleurs sur cette abjecte vision, que j’ai avalé de travers mes cacahuètes. Eh merde, ce n’est pas encore aujourd’hui que je pourrai poser par la plume tout le bien que je pense de mon prochain. Tant pis, vous l’aurez voulu (ou pas d’ailleurs), mais Hell In Town est plutôt pas mal en son genre...

Après, pas de quoi non plus crier au génie de la lampe magique d’Aladin, puisqu’avec ce "Bones", on se dirige droit vers l’Arizona, Lucky Luke et tous les préjugés que le stoner nous envoie habituellement en pleine oreille. Oui, le son est aussi chaud que l’entrejambe d’un quadra bouffé aux morpions. Evidemment, ça pue le coyote comme notre protagoniste en pleine force de l’âge et enfin ça me file des envies de sirop de cactus (oui, ça existe). Sheriff fais-moi peur, les Daltons arrivent dans la bourgade et ça va être l’enfer dans les diligences. D’ailleurs, pour citer Balavoine "Quand on arrive en ville, tout le monde change de trottoir. On a pas l’air viril, mais on fait peur à voir" puisqu’à peine remis d’un quart de la cuite d’hier, Hell In Town remet le couvercle en dégageant la même odeur que la veille et que l’avant-veille ("Into The Dawn", "The Game", "Wilder"). "Bones" vient te bourrer le crâne de ces riffs qui te font lentement et répétitivement remuer la nuque avec deux ou trois notes ("The Fire Out Of It", "Feed The Beast"). L’enfumage est total, on se croirait même dans une cellule étroite à la banquette brûlante au fin fond de La Mer de Sable. Mais à trop fumer le calumet de la paix, tu ne reconnais plus ton totem. La preuve est que Hell In Town ne nous vient pas du Grand Sud ricain (ni de son Grand Est ou de son Grand Ouest et encore moins de son Grand Nord). A vrai dire, Hell In Town est bien plus hexagonal que cela. Bref, Hell In Town c’est trois cowboys qui s’essaient au stoner-southern-sludge en se plaisant à tirer les testicules d’un bœuf. Le résultat en plus n’est franchement pas dégueulasse.

Du coup, oui, Hell In Town sort les gros riffs, les histoires poussiéreuses et tu prends trois insolations sans bouger de chez toi. D’ailleurs, pour ne pas rater le train et échapper à Rantanplan, les sept pistes ne lésinent pas sur les variations de tempos et les détours. Quoi qu’il en soit, "Bones" est à destiner à ceux qui, comme moi, n’ont pas Red Dead Redemption 2 ou qui ne connaissent pas personnellement Marlon Brando. Mais les autres y ont droit également, hein. Scalp d’apache, on dirait qu’y’a un nouveau shériff en ville !


Rm.RCZ
Février 2019


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/hellint0wn