Le groupe
Biographie :

Hemotoxin est un groupe de death / thrash metal progressif américain formé en 2010 et actuellement composé de : Aryan Pakkhoo (batterie / ex-Kinnefret), Juan Carlos Garcia (guitare), Michael Chavez (guitare, chant / Condition Critical, Ripped To Shreds, ex-Cartilage, ex-Doomsday) et Nathan Fruth (basse / ex-Dismembered Carnage). Hemotoxin sort son premier album, "Between Forever... And The End", en autoproduction en Février 2013, suivi de "Biological Enslavement" en Avril 2016 chez Unspeakable Axe Records, de "Restructure The Molded Mind" en Mars 2020, et de "When Time Becomes Loss" en Mai 2024 chez Pulverised Records.

Discographie :

2012 : "Divinity In Torture" (EP)
2013 : "Between Forever... And The End"
2014 : "Alchemist" (EP)
2016 : "Biological Enslavement"
2020 : "Restructure The Molded Mind"
2024 : "When Time Becomes Loss"


La chronique


Les Américains de Hemotoxin reviennent avec un quatrième album nommé "When Time Becomes Loss" et malgré une étiquette thrash / death progressif, la durée n'excède pas la demi-heure une fois de plus. L'influence la plus évidente du groupe a toujours été Death et on retrouve donc ce death teinté de thrash assez technique et mélodique qui reste toutefois assez direct et frontal comme la durée de l'album le laisse deviner.

Si l'influence de Death s'entend jusque dans le chant qui se rapproche de celui de Chuck Schuldiner, il ne faudrait pas faire l'erreur de résumer la musique d'Hemotoxin à ça. Il y a pas mal de thrash par ici et une approche plus directe du death metal qui fait que les morceaux du groupe, même s'ils se montrent aussi assez techniques, gardent une certaine virulence et une fougue qui font plaisir à entendre. "Morbid Reflections" ouvre l'album sur les chapeaux de roues avec déjà ce feeling thrash / death à l'ancienne, une basse bien en avant dans le mix et là encore une envie de rentrer dans le lard malgré des passages techniques bien velus. On sent l'amour du death metal old school dans cette tendance à ruer dans les brancards mais aussi de la scène plus technique avec des passages plus progressifs qui renvoient à la grande époque de Pestilence. Des blasts bien furieux viennent nous rappeler qu'Hemotoxin n'est pas là pour plaisanter et que si certains riffs sentent bon le thrash, il y aussi une bonne dose de death metal teigneux là-dedans. Une entrée en matière on ne peut plus efficace qui fait entendre autant de passages complexes que de riffs ravageurs. L'effet est immédiat et on se retrouve à headbanguer sans même s'en rendre compte tant ces trois premières minutes envoient le bois ! Pareil pour "Call From The Abyss" qui enchaîne et nous bourrine la gueule avec des rafales de blasts de sauvage avant de ressortir des riffs qui là encore n'auraient pas fait tâche sur les vieux Pestilence. Bref, c'est du bon et si ça renvoie à plusieurs scène old school, le groupe ne tombe jamais dans la récitation. On sent l'amour sincère du genre et l'envie irrépressible de le ressusciter, du moins en partie parce que le groupe n''oublie pas de vivre avec son temps et fait parfois preuve d'une brutalité jamais atteinte par les anciens en question.

Peu de chance d'être surpris si vous connaissez déjà bien les trois précédents albums, le groupe continue sur sa lancée et ne dévie de sa ligne de conduite. Vu la qualité de "When Time Becomes Loss", on a envie de dire tant mieux ! On en prend plein la gueule pendant une petite demi-heure que ce soit en termes de technique, de brutalité ou de mélodies avec en plus d'excellents soli. Ce quatrième album se montre peut-être plus brutal et intense que ces prédécesseurs qui laissaient plus de place pour respirer. Là, ça tabasse quand même pas mal et si Hemotoxin n'abandonne jamais sa patte bien connue il n'empêche qu'il a bouffé du lion cette fois et ne se prive pas de balancer la sauce sans retenue. Ce nouvel album ne lève pas souvent le pied et un morceau comme "Reborn In Tragedy" contient une bonne grosse dose de blasts au milieu de passages plus aériens et de soli très mélodiques. L'équilibre entre technicité, mélodie et brutalité est bien tenu mais il faut reconnaître que cette dernière prend cette fois plus de place que sur les trois premiers albums. Hemotoxin se fait plus frontal et part bien plus souvent pied au plancher, ce qui ,couplé aux passages les plus mélodiques, donne un mélange extrêmement efficace et direct qui fait de nouvel album un très bon cru une fois de plus. On sent l'hommage aux vieux du death technique certes mais Hemotoxin arrive toujours à y amener sa propre personnalité, à y ajouter le grain de sel qui fait que ça passe tout seul et que ce nouvel album ne ressemble pas à une bête copie malgré des influences flagrantes.

"When Time Becomes Loss" continue donc dans la lignée de ses prédécesseurs avec toujours des influences Death et Pestilence assez flagrantes, sauf que cette fois la brutalité est montée d'un cran et Hemotoxin sort sérieusement les crocs. C'est toujours aussi technique, les soli sont toujours lumineux et les mélodies bien présentes, mais cette fois on a en plus une bonne grosse rasade de blasts qui rend ce nouvel album plus percutant et plus efficace. Bref, c'est du tout bon et que vous soyez tentés par le old school ou non, ce nouvel album d'Hemotoxin ne demande qu'à vous ramoner joyeusement les cages à miel.


Murderworks
Août 2024


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/hemotoxin