"Faster Than Death"
Note : 15/20
Pour leur sixième album studio signé sur un label tchèque (Doomentia Records), les Californiens d’Hirax ont décidé de mettre les bouchées doubles. Un simple coup d’œil au dessin post-apocalyptique qui orne la pochette donne la nette impression que, si le groupe fête désormais ses quarante ans, il ne s’est aucunement assagi avec le temps !
Il aura fallu attendre pas moins de onze ans pour qu’un successeur à l’album "Immortal legacy" (2014) voit enfin le jour. Autour du chanteur et membre fondateur du groupe Katon W. De Pena s'est réunie une équipe de nouveaux musiciens qui ont tous rejoint le groupe en 2024 : José Gonzales pour la basse, Emilio Marquez pour la batterie et Allan Chan pour la guitare. Les hostilités sonores commencent avec l’ultra speed "Drill Into The Brain". Comme son titre le laisse présager, le morceau (qui ne dure pas plus d’une minute et quatre secondes) débute par le son d’une perceuse et frôle le thrashcore avec ses riffs incendiaires et son tempo speed à souhait. La boucherie continue avec le non moins agressif "Armageddon" qui évoque les heures les plus glorieuses du thrash de la bay area des années 80. Par ailleurs, la voix de Katon W. De Pena n’est pas sans évoquer le timbre haut perché d’un certain Joe Belladonna. Avec la force d’un rouleau compresseur, le groupe enchaîne avec un morceau ("Drowned Bodies") qui évoque l’âge d’or d’Exodus époque "Impact Is Imminent".
Place ensuite au titre éponyme de l’album : "Faster Than Death" qui place le curseur au maximum en termes de brutalité. Avec "Psychiatric Ward", les Américains font preuve du plus grand professionnalisme, démontrant qu’ils sont les dignes héritiers des dieux du thrash comme Anthrax, Exodus ou Testament. Les Californiens persistent et signent avec le dantesque "Relentless". Puis, on atteint les cimes de la brutalité avec "Revenant" dont le rythme effréné n’est pas sans rappeler le thrash / speed d’Overkill. Le groupe continue sur sa lancée avec l’impitoyable "Warlord’s Command". En guide de conclusion, Hirax enfonce le clou avec le sommet de brutalité que constitue le titre "World’s End" qui clôt ce disque.
Avec cet album qui allie virtuosité et violence, la formation américaine confirme son statut de groupe culte à l’instar de groupes comme DRI, Evil Dead ou Exodus. Même si leur musique demeure assez caricaturale et prévisible, les musiciens du groupe font, une fois de plus, la démonstration de leur talent et de leur professionnalisme à toute épreuve. Un "must have" pour les fans de thrash old school !
"Immortal Legacy"
Note : 12/20
Petit métalleux énervé, cette chronique est faite pour toi, surtout si tu veux thrasher dans ton froc ! Hirax, fameux groupe de thrash californien formé au début des années 80 sort prochainement son nouvel album, le bien nommé "Immortal Legacy". Sixième album du combo (et trosième depuis leur reformation en 2004), cette œuvre, loin d’être magistrale et bien trop inspirée à mon goût, n’en est pas moins plaisante pour qui aime le cheveu frisé et le port du perfecto à patchs et ce n’est pas notre ami vocaliste afro Katon W De Pena qui dira le contraire ! Selon ses propres dires, et à en lire les infos de la plaquette promo, le quartet a mis les petits plats dans les grands, en témoignent la pochette d’album réalisée par Monsieur Philip Lawvere (auteur de la pochette de "Pleasure To Kill" de Kreator et "Emperor’s Return" de Celtic Frost, rien que ça), la production signée Bill Metoyer (Slayer, Armored Saint, W.A.S.P., Sacred Reich) et enfin les guests de qualité (Jim Durjin de Dark Angel, Juan Garcia et surtout Rocky George, ex-Suicidal Tendencies et Fishbone !).
A l’énoncé de telles qualités, on ne peut qu’être à la fois charmé par la chose mais aussi en droit d’exiger une qualité irréprochable sur tous les plans et c’est bien là que cela pêche. Première chose, les influences : on ne peut pardonner à un groupe qui a fait des albums de thrash à l’époque même où ce style a été créé (en 85, "Hell Awaits" de Slayer sortait et "Show No Mercy" était dans les bacs, du côté de chez Exodus on sortait cette année " Bonded by Blood" et Kreator créait son premier opus "Endless Pain") de pondre une œuvre moins bonne que celles de groupes beaucoup plus jeunes. Oui, lorsqu’on écoute des formations comme Angelus Apatrida, Vektor, Sucidal Angels ou encore Toxic Holocaust, on se dit que ce genre musical a encore de belles années devant lui. Les compos se succèdent, sans trop se ressembler entre elles, il est vrai, mais ressemblent aux classiques !!
Si j’ai tout de suite été enchanté par des titres comme "The World Will Burn", titre court de 2 minutes à peine, mais plein de haine et de thrash dans son froc, et par "Tied To The Gallows Pole" qui est, à mon sens, l’un des meilleurs titres de ce nouvel effort car sans prétention et rudement efficace, dans la grande veine du thrash, je dois dire que ma déception est allée grandissante tout au long de l’ouvrage. La plupart des œuvres sentent (trop) fort le Slayer, l’Exodus et le Testament, à l’image de "Black Smoke" (avec son riff à la première minute qui ferait bien sourire Jeff H. qui nous regarde de tout en haut), "Hellion Rising" qui, là encore, sent fort "Raining Blood" sur la construction du morceau. Mention spéciale au titre suivant : "Thunder Roar, The Conquest, La Boca De La Bestia (The Mouth Of The Beast)", non pas pour sa musique très Testament, mais bien pour la longueur de son titre qui, à lui seul, vaut qu’on l'écoute. Petite honte supplémentaire, le court break guitaristique "Earthshaker", faussement shred, ridicule de par son côté simpliste et linéaire, bien loin des heures de gloire qu’a pu connaître un Alex Skolnick avec des titres comme "Signs Of Chaos", "Hypnosis" ou encore "Musical Death". Dernier point mais non des moindres à mon sens, la voix de ce cher Katon qui, même si elle colle parfaitement à l’univers thrash "à sec avec du sable" du combo, semble trop crue, mal mixée, et sans l’âme d’un Tom Araya par exemple.
En bref, à réserver aux fans du groupe et aux inconditionnels du genre qui viendront garnir d’une nouvelle galette leur belle CDthèque.
"Noise Chaos War"
Note : 16/20
Présent depuis 1985 et la sortie chez Metal blade de "Raging Violence", Hirax
continue son petit bonhomme de chemin avec la flamme qui anime les jeunes
premiers. Certes, le groupe n'a jamais remporté le succès de ses illustres
collègues de l'époque (Metallica, Exodus, Slayer), mais la bande à "El
Diablo Negro" est toujours là, nous gratifiant son thrash old shool depuis
plus
de 25 ans. Après nous avoir sorti en 2009 l'excellent album "El Rostro De
La
Muerte", les Californiens nous pondent un package complet de leur
discographie
des 2000's, retrouvant ainsi l'intégralité de "Barrage Of Noise" (2001),
"Chaos And Brutality" (2006) et "Assassins Of War" (2007). Une
photo
instantanée de cette période qui nous montre avec la vraie classe d'une
légende de ce que la ténacité veut dire. Ici, on retrouve l'authenticité (exaltante !) de l'école heavy metal, thrash et hardcore. Pas de branlette de manche,
de
blabla inutile, Hirax va droit au but, le niveau technique n'étant pas des
plus impressionnants il en convient ; mais l'ensemble reste sobre, efficace et
plein d'énergie (Pourrez-vous résister aux hymnes que sont "Walk With
Death", "Summon The Death Dealers" ou encore "Lucifer's Infierno" ?) ; la production (notamment sur le "Barrage Of Noise" dont les guitares sont légèrement
fausses)
est assez old school, certes un peu coincé au milieu des années 80 (et pis
moi
j'aime bien les batteries naturelles et le son crunshy... et toc), Hirax
véhiculant alors l'esprit punk de leurs débuts avec leurs petits moyens, sortant
leur album sur le label Black Devil Records de leur frontman. On
soulignera d'ailleurs la voix si particulière de Katon de la Penã, pleine de
haine et d'entrain ("Chaos And Brutality", "Murder One"), parfois
chevrotante comme le ferait un Jello Biafra métallisé ("Invasion"), mais
toujours maîtrisée avec justesse. Proposant une musique puissante et guerrière
à
l'efficacité redoutable et malgré une simplicité d'écriture toute
relative en
soi, Hirax pousse au respect de toute une génération de par sa volonté à
rester
fidèle à ses bases, pointant un étincelant majeur tendu bien haut vers le
business bling bling d'aujourd'hui d'une grande partie d'une pseudo "scène"
plus clinquante.
|
|