Horizon Ignited se bat contre les éléments sur "Tides", son nouvel album. Premier de leur collaboration avec leur nouveau label, Reaper Entertainment, il a demandé un peu moins de trois ans à Okko Solanterä (chant, I Am The Night, Slaughterror), Vili Vottonen (guitare), Johannes Mäkinen (guitare), Miska Ek (claviers), Jiri Vanhatalo (batterie) et Jukka "Jugi" Haarala (basse).

On démarre dans la douceur avec "Beneath The Dark Waters", mais malgré cette guitare lancinante, la rythmique ne tarde pas à alourdir le son et lui donner une touche groovy. Les refrains permettent à Okko de placer des parties vocales saisissantes pendant que ses camarades assurent un son entêtant, comme lors du passage en chant clair, puis "Ashes" prend les rênes en dévoilant une rythmique saccadée assez lente mais très accrocheuse. La fureur est assez évidente à percevoir, tout comme les touches plus majestueuses qui disparaissent au profit de la lourdeur, puis le groupe repart à toute allure avec "Baptism By Fire" qui emprunte au metalcore ses patterns énergiques. Le morceau est court, mais il sera parfait pour inciter une fosse à remuer avant que "Welcome To This House Of Hate" ne laisse à nouveau le groove dicter ses riffs pour continuer dans les tonalités entraînantes, mais le morceau reste assez rythmé, et n’aura aucun mal à séduire.

"My Grave Shall Be The Sea (Leviathan Pt. II)" - qui fait directement référence au dernier morceau du premier album - débute avec des claviers hypnotiques, mais conserve ses passages imposants et ses parties de chant clair, mais aussi les éléments plus mystérieux comme le final avant de rejoindre "Prison Of My Mind". Le morceau revient à un rythme plus soutenu, faisant toujours appel à ce duo vocal, mais la puissance finira toujours par déteindre sur le vocaliste qui nous montre ici son talent avant que "Fraction Of Eternity" ne frappe, restant dans la lignée des morceaux parfaits pour le live. Le titre cède sa place à "Aurora’s Dance" et à ses accents indus froids, mais aussi quelques moments où la quiétude s’impose, avant d’être à nouveau balayée par le son massif, mais elle revient par vagues sur "Tides", composition éponyme où les riffs sont beaucoup plus lumineux. Des passages plus virulents sont tout de même prévus, comme le final qui mène à "Fragments", dernière composition où le groupe revient à ses avalanches de palm-mutes ravageurs pour nous briser la nuque tout en savourant les orchestrations enjouées.

Avec "Tides", Horizon Ignited continue à distiller son excellent mélange de death mélodique et de metalcore qu’ils n’hésitent pas à compléter d’influences froides ou au contraire plus majestueuses. Le groupe mérite amplement plus de reconnaissance.

Dès les premières notes de "Towards The Dying Lands", deuxième album des Finlandais de Horizon Ignited, une nostalgie de la grande époque de Scar Symmetry, Soilwork et Mercernary s’installe d’elle-même. Lancé surtout par In Flames, le mouvement Gothenburg metal a fait la pluie et le beau temps dès ses débuts, et la Finlande fut responsable d’un bon lot de formations telles que Norther, Kalmah, Insomnium ou bien les maîtres incontestés Children Of Bodom. Quoique ledit mouvement Gothenburg fut plutôt niché, le death mélodique, aux influences soit gothiques et / ou industrielles, est un style à part entière et Horizon Ignited compte bien s’y inscrire en tête de liste.

La Finlande ne cessera jamais de me surprendre, c’est à se demander ce qu’il y a dans leur eau tant le nombre de groupes provenant de cette contrée est immense. Encore plus surprenant, rares sont ceux qui sont à proprement dit "mauvais". Horizon Ignited n’est pas indifférent de ce constat, livrant avec "Towards The Dying Lands" une solide leçon de death melodique, seulement cinq ans au compteur et deux albums studio. Tout en conservant le son identifiable du genre, Horizon Ignited incorpore une multitude d’influences, ne se contentant pas seulement de la seule vitesse typique du death. En effet, empruntant autant à ce genre qu’au metalcore, le groupe incorpore également une bonne dose de gothique (surtout lors des passages de chant clair) et d’industriel, combinant à la fois vitesse et mid-tempo.

Cette approche permet une diversité qui rend l’album plus varié, dans un genre qui a tendance à être répétitif à la longue. Cet amalgame, bien représenté sur la pièce-titre "Towards The Dying Lands", rappelle dans ses refrains, les dernières années de Sentenced, combiné au death gothique de Eternal Tears Of Sorrow. Okko Solanterä, au chant, démontre une versatilité indéniable, autant sur les growls que les parties claires, celles-ci s’approchant de Matt Barlow sur "Reveries".

Au final, Horizon Ignited, sans faire vraiment dans le pur death metal mélodique, se rapporte plutôt à un ensemble d’influences variées. Celui-ci, ajouté à une production épurée proche des 40 minutes, assurent tous deux un album qui ne déroutera pas les amateurs tout en conservant une approche tout juste assez rafraîchissante.