Le groupe
Biographie :

Horrendous est un groupe de death metal progressif américain formé en 2009 et actuellement composé de : Jamie Knox (batterie), Damian Herring (guitare, chant / ex-Fields Of Elysium), Matt Knox (guitare, chant / Crypt Sermon) et Alex Kulick (basse / Mob Terror, ex-Midnite Hellion, ex-On Top). Horrendous sort son premier album, "The Chills", en Janvier 2012 chez Dark Descent Records, suivi de "Ecdysis" en Octobre 2014, de "Anareta" en Octobre 2015, de "Idol" en Septembre 2018 chez Season Of Mist, et de "Ontological Mysterium" en Août 2023.

Discographie :

2012 : "The Chills"
2014 : "Ecdysis"
2015 : "Anareta"
2018 : "Idol"
2023 : "Ontological Mysterium"


Les chroniques


"Ontological Mysterium"
Note : 14/20

Il aura fallu cinq années à Horrendous pour nous offrir son cinquième album. Créé par Damian Herring (chant / guitare), Matt Knox (chant / guitare, The Silver) et Jamie Knox (batterie, The Silver) en 2009 aux Etats-Unis, le groupe intègre en 2016 Alex Kulick (basse, live pour The Silver). "Ontological Mysterium" sort en 2023 sur Season Of Mist, label qui les accompagne depuis leur précédent opus.

L’album débute avec "The Blaze", une sorte d’introduction étrange où les musiciens couplent de premiers riffs dissonants avec des voix fantomatiques en arrière-plan avant de laisser se renforcer en nous menant à "Chrysopoeia (The Archaeology Of Dawn)" et à sa rythmique peuplée de leads cinglants. Le groupe pioche allègrement entre death, thrash et metal progressif pour construire un son cohérent, agressif et entêtant qui jongle aisément avec des mélodies saccadées et des parties vocales saturées ou claires, avant de laisser place à "Neon Leviathan" qui reste ancré dans cette complexité musicale stridente. Le groupe profite d’un tempo relativement élevé pour donner vie à ses riffs énergiques avant un break assez soudain, suivi par une reprise de la rage soutenue par des choeurs envoûtants, puis par la sombre "Aurora Neoterica", une instrumentale qui dévoile des tonalités inquiétantes mais mélodieuses.

Le groupe nous autorise un moment de flottement avant que "Preterition Hymn" ne prenne la suite, faisant revivre les parties vocales entre les riffs accrocheurs aux harmoniques très lancinantes, puis intégrant à nouveau des parties de chant clair apaisantes qui collent à ce rythme lent, mais qui s’effaceront pour faire place à "Cult Of Shaad'oah" et à ses sonorités occultes. Les parties vocales rappellent sans mal une cérémonie impie où le meneur invoque des démons pendant que les musiciens se démènent pour proposer une base agressive, qui débouche sur les riffs d’"Exeg(en)esis" qui mettent rapidement en place une ambiance old school empruntée à un heavy torturé et sombre avant de la laisser exploser pour placer une rythmique énergique. "Ontological Mysterium", le titre éponyme, prend la suite en revenant dans des tonalités plus conventionnelles qui ne manqueront pas de profiter de la technicité et de l’approche irrégulière parfois rapide, mais l’album touche à sa fin avec "The Death Knell Ringeth" et sa noirceur inquiétante que le groupe couple à sa rythmique alambiquée et à ses mélodies inattendues infusées de diverses influences.

La complexité est le maître-mot d’Horrendous, qui parvient à coupler une quantité incroyable d’influences pour tisser des vagues plus ou moins vives de mélodies entêtantes et surprenantes sur "Ontological Mysterium". L’album est incroyablement riche, et plaira aux mélomanes.


Matthieu
Août 2023




"Idol"
Note : 16/20

Ce qui est appréciable avec le death metal, c’est qu’il est possible de le coupler avec énormément d’influences pour donner parfois des projets totalement fous, comme l’est Horrendous. Créé en 2009 par Jamie Knox (batterie), Damian Herring (guitare / chant) et Matt Knox (guitare / chant, Crypt Sermon), les trois musiciens se sont connus à l’université et ont décidé au fur et à mesure d’ajouter à un death metal violent des éléments techniques et progressifs. Une première démo sort très rapidement après la formation du groupe, mais il faudra attendre trois ans pour que le premier album ne soit complet. Le groupe ajoute alors de plus en plus de touches de death progressif au fur et à mesure de ses compositions et recrute Alex Kulick à la basse afin d’atteindre le point culminant de leur art : "Idol". Trois ans ont été nécessaire à sa composition, et je vous laisse en juger.

L’album commence sur l’inquiétante "...Prescience", une introduction instrumentale qui laisse le bassiste jouer avec son instrument sur un sample qui nous amène droit sur "Soothsayer". Les deux voix se mêlent à merveille, alternant scream typé death metal et hurlements plaintifs qui me rappellent un DSBM sale, mais le tout sur une rythmique chiadée et travaillée au possible. La tempête de notes arrive de toutes parts, repart de plus belle, met en lumière un instrument, tourne et retourne entre les mains habiles des musiciens. Les hurlements s’effacent soudain dans un écho lointain alors que les riffs s’entrechoquent en avançant vers l’infini. Soudain, le groupe s’arrête et passe à "The Idolater", qui commence calmement, tout en instaurant une ambiance pesante menée par une basse (fretless ?) au son clair. Mais les autres musiciens la rejoignent vite, et c’est bientôt les quatre membres qui alignent des notes à une vitesse folle en en alternant à nouveau les hurlements pour deux ambiances différentes. On passe à "Golgothan Tongue", qui me séduit déjà plus, et ses riffs sanglants. Ce morceau est de loin le plus sombre de l’album, mais également le plus proche des influences old school que le groupe a pu avoir par le passé, mais quelques voix claires lui donnent également plus d’intensité.

"Divine Anhedonia" reste sur cet aspect sombre de l’univers du groupe avec des riffs étouffés, mais qui ne se taisent jamais. Soudain, une accélération inattendue nous propulse dans cette déferlante de violence. Les musiciens exploitent pleinement les capacités de leurs instruments, parlent, chuchotent, et une fois toute cette folie arrivée à son paroxysme, reviennent à une rythmique plus classique qui s’éteint en larsen. On reprend avec "Devotion (Blood For Ink)" qui se base sur des influences thrash qui, ajoutées à cet imbroglio de sonorités violentes et recherchées, se fond finalement à merveille dans la masse. Si la composition ralentit parfois, ce n’est que pour ajouter un nouvel élément et repartir avec un solo de guitare qui fend l’air. Petite pause douceur avec "Threnody", un titre instrumental d’à peine plus de deux minutes qui met en avant des sonorités planantes mais maussades pour nous apaiser et nous mettre en condition avant de lâcher la dernière composition, "Obulus". Ce long morceau est déroutant car il est à la fois old school, groovy, mais également assez épique et mélancolique à la fois. Bien qu’à la première écoute il y ait quelques longueurs, on se rend compte que chaque note est une pierre qu’il faut ajouter à l’édifice pour qu’il soit finalement complet et le contempler après l’avoir déjà aperçu une fois prend une autre saveur. Après le milieu du titre, la rythmique change drastiquement pour reprendre ce ton old school qui m’avait à la base séduit chez Horrendous. Comme une évolution perpétuelle de leur style.

Loin d’être accessible à la première écoute, voir même longuet, j’ai fait le choix d’écouter une seconde fois "Idol". Si quelques éléments m’avaient frappé la première fois, j’en ai découvert d’autres qui partaient dans d’autres directions. La grande force d’Horrendous est de maîtriser à la perfection chaque partie instrumentale, mais aussi de pouvoir compter sur deux chants fondamentalement différents. Cependant, j’ai toujours (à titre tout à fait personnel) du mal avec le metal progressif sous toutes ses formes, et je me soupçonne de n’avoir pas encore saisi toute l’importance du projet.


Matthieu
Octobre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/horrendousdeathmetal