Je ne crois pas qu’il n’existe, et je le mentionne souvent dans mes chroniques, meilleur médium que la musique pour nous replonger dans le passé, ou bien pour nous rappeler une période de notre vie, comme si nous étions à nouveau, et aussi loin que cela puisse être. Issa, avec son huitième album, joue exactement sur cette corde sensible de la nostalgie, au plus fort du hard rock des années 80-90.

"All These Wild Nights" représente bien ce constat, avec ses solos de guitares Defleppardiens ainsi que ses claviers et ses mélodies tout droit sortis du meilleur de Van Halen et Whitesnake. Ajoutez à cela la voix d’Issa, directement influencée par les performances hautement mélodiques d’Ann Wilson (Heart) et vous pouvez imaginer le topo. Comme n’importe lesquels des albums d’AOR ou de hard rock moderne, il serait tentant de tout de même les caractériser de vieux jeu ou bien de simple "trip" nostalgique. C’est vrai en partie, mais Issa parvient tout de même à insuffler dans sa musique une touche moderne, comme sur la ballade fortement Styx "Only In The Dark".

Issa n’hésite pas non plus à accélérer la cadence, dans un niveau hard rock tout de même, et y aller du côté de Scorpions avec la rockeuse "Never Sleep Alone". Que ce soit dans la pure tradition rock ou plus proche de la pop, comme sur la très Journey / Whitsnake "The Road To Victor", l’emphase est toujours mise sur la voix d’Isabell Øversveen. Elle démontre une parfaite maîtrise, tout en puissance, mais également en subtilité, capable ainsi de livrer des mélodies qui feront frémir les plus nostalgiques du genre.

Que vous soyez dans le besoin de sortir d’une torpeur doom metal, de calmer vos ardeurs death ou black metal, ou tout simplement de raviver la fibre nostalgique en vous, "Another World" est tout indiqué et vous fera passer un agréable moment, comme à la bonne vieille époque des tops 100 radiophoniques du week-end !