Le groupe
Biographie :

Judas Priest est un groupe de heavy metal traditionnel britannique fondé en 1968 à Birmingham par le guitariste K. K. Downing et le bassiste Ian Hill. Il s'agit, avec Black Sabbath, de l'un des tout premiers groupes du genre, et encore aujourd'hui un des plus influents pour la voix du chanteur Rob Halford, qui peut couvrir plusieurs octaves, pour son style musical caractérisé par l'utilisation de deux guitaristes solistes, et pour ses performances hautes en pyrotechnie. Judas Priest mettra également au monde le look heavy metal biker, avec son habillement de cuir et ses bracelets métalliques à clous. Le groupe a connu beaucoup de changements de batteurs pendant son existence. Le chanteur Rob Halford quitte le groupe en 1991 pour mener une carrière solo, remplacé par Tim "Ripper" Owens à partir de l'album "Jugulator". Halford est depuis revenu au sein du groupe en Juillet 2003. le groupe a vendu depuis ses débuts plus de 50 millions d'albums à travers le monde. Le bassiste Ian Hill et le guitariste Glenn Tipton sont les deux seuls membres de la formation actuelle à avoir été présents sans interruption depuis le premier album du groupe.

Discographie :

1974 : "Rocka Rolla"
1976 : "Sad Wings Of Destiny"
1977 : "Sin After Sin"
1978 : "Stained Class"
1978 : "Hell Bent For Leather"
1980 : "British Steel"
1981 : "Point Of Entry"
1982 : "Screaming For Vengeance"
1984 : "Defenders Of The Faith"
1986 : "Turbo"
1988 : "Ram It Down"
1990 : "Painkiller"
1997 : "Jugulator"
2001 : "Demolition"
2005 : "Angel Of Retribution"
2008 : "Nostradamus"
2014 : "Redeemer Of Souls"
2018 : "Firepower"
2024 : "Invincible Shield"


Les chroniques


"Invincible Shield"
Note : 17/20

Judas Pirest fait partie de ceux qui nous avaient fait le coup de la tournée d'adieu pour finalement changer d'avis et nous dire qu'en fait non ils sont de retour. C'est vrai que le procédé commence à sérieusement taper sur les nerfs, mais les Anglais ont pour eux le fait de continuer à sortir des albums solides alors ne boudons pas notre plaisir et profitons de cet "Invincible Shield" (que vous avez déjà tous écouté en boucle vu le retard pris pour cette chronique).

Ben oui, on ne va pas tourner autour du pot, ce nouvel album est une fois de plus un bon cru et le groupe en profite pour changer légèrement d'approche après un "Firepower" heavy metal jusqu'au bout des ongles. On garde le Judas Priest traditionnel et on y ajoute cette fois une petite touche plus mélodique, plus FM, plus accrocheuse qui renvoie parfois au très décrié "Turbo". Ce mélange s'entend très vite avec "Panic Attack" qui ouvre l'album et fait de suite entendre ces sonorités de claviers très années quatre-vingt (qui font clairement un clin d'oeil aux sons de "Turbo Lover") et enchaîne avec des riffs en acier trempé et des lignes de chant imparables. C'est très accrocheur certes mais ça envoie comme il faut, ça déborde d'énergie et c'est finalement plus couillu que le dit "Turbo". "The Serpent And The King" prend le contre-pied et part à fond avec du Judas Priest pur et dur comme on l'aime, donc du bon gros heavy puissant et mélodique avec une envie franche d'en découdre. Je ne sais pas si c'est l'apport de l'excellent Richie Faulkner qui leur apporte du sang neuf du fait de la différence d'âge mais le groupe est en forme ! D'ailleurs, "As God Is My Witness" fait du bien avec ses gros tapis de double grosse caisse et son rythme bien énervé là aussi. Surtout qu'il enchaîne après la demi-ballade "Crown Of Horns" plutôt bien foutue et qui évite la niaiserie avec des mélodies efficaces. On ne tombe évidemment jamais de sa chaise de surprise, Judas Priest fait du Judas Priest mais il faut avouer que "Invincible Shield" est suffisamment inspiré et contrasté pour fonctionner malgré une durée d'une bonne heure, enfin si on compte les trois morceaux bonus. On a ce qu'il faut de mélodies, de riffs en fusion et de cavalcades effrénées pour que l'album passe tout seul et que l'on se retrouve à headbanguer en se disant qu'ils sont quand même forts ces british !

On a même quelques bonnes surprises en cadeau comme le plus lourd et rampant "Escape From Reality", qui reste tout aussi efficace et accrocheur malgré son rythme plus pesant. Et finalement à part la présence de "Crown Of Horns" qui adoucit le propos, ce nouvel album reste bien nerveux, groovy et puissant tout du long. Pas de baisse de régime ni de morceaux pas très inspirés contrairement à certains albums précédents du Priest qui pouvaient avoir quelques moments de faiblesse. Je ne sais pas ce qui les motive à ce point depuis "Firepower" mais on sent clairement qu'ils n'ont plus du tout envie de la prendre cette retraite ! On se demandait comment ils allaient pouvoir rebondir après un album aussi bon et nerveux et s'ils allaient pouvoir tenir le rythme, la réponse est un bon "oui". Pour ce qui est des morceaux bonus de l'édition deluxe, on a droit à "Fight For Your Life" qui se fait plus rock'n'roll et envoie le bois sans trop se prendre la tête non plus avec un refrain très efficace qui semble taillé pour les radios. "Vicious Circle" prend la suite avec des riffs plus heavy et plus teigneux pour un morceau direct et efficace là encore, en trois minutes à peine la messe est dite. Et ça se termine avec le plus sombre "The Lodger" qui fait entendre une ambiance plus inquiétante avec des leads presque malsains étonnants pour du Judas Priest. Si vous avez l'occasion de prendre l'édition avec ces trois morceaux en plus, n'hésitez pas, ça vaut la peine, les trois sont dans des styles différents et suffisamment bons pour justifier l'achat.

Certains se disaient que "Firepower" serait le dernier album de Judas Priest ou qu'il était un dernier coup d'éclat et que la suite serait plus fade. "Invincible Shield" confirme que le groupe est toujours en forme et inspiré avec une ribambelle de morceaux efficaces dans la droite lignée de ce que l'on attend du groupe.


Murderworks
Juillet 2024




"Firepower"
Note : 18/20

Judas Priest est un groupe de heavy metal formé en 1969 au Royaume-Uni. Il est composé de Ian Hill (basse), Rob Halford (chant), Glenn Tipton et Richie Faulkner (guitares) et Scott Travis (batterie). Leur dix-huitième album "Firepower" est sorti le 9 Mars 2018 chez Epic Records.

Judas Priest est l’un des groupes que rien n’arrête. Ni l’âge, ni les difficultés internes ou encore la lassitude ne semblent atteindre la formation anglaise, qui fêtera ses cinquante ans de carrière l’an prochain. Quatre ans se sont écoulés depuis le bancal "Redeemer Of Souls", qui n’avait pas fait l’unanimité, tant auprès des médias que du public. Il semblerait que son successeur "Firepower" fasse mieux, le single "Lightning Strike" dévoilé début Janvier avait fait son petit effet. Le groupe trône-t-il toujours au rang DU groupe de heavy de la grande époque ?

Dès le premier morceau nous envie de dire, de crier même un grand "oui" ! "Firepower", le morceau éponyme, a de quoi faire de la concurrence à certains classiques du groupe. Incisif, puissant et piquant à souhait, c’est une réussite de bout en bout. Le digne successeur de "Painkiller", tout comme "Lightning Strike" ou encore "Necromancer" aussi sombres et destructeurs. Tandis que le premier fait dans le heavy pur à base de riffs traditionnels percutants et à la batterie tueuse façon "Leather Rebel", le second verse dans une ambiance plus creepy et malsaine, soulignée par un pré-refrain et un refrain sinueux à vous donner la chair de poule. Un excellent morceau, dans la même veine que "Spectre", à la différence près que celui-ci est teinté de hard rock, tout en ayant cependant ce même groove rampant comme un serpent, qui rappelle celui d'Alice Cooper. L’instrumentale est terrible, tout comme la voix de Rob, quasi inchangée. Je dois reconnaître que pour le moment je suis bluffée par cet opus, qui allie tout ce que l’on attendait de Judas Priest, à savoir puissance, caractère et musicalité implacable. Le groupe fait ce qu’il a toujours fait et ce qui l’a mené au succès, la magie opère. "Flame Thrower" en est le parfait exemple, les deux guitaristes nous balancent des riffs simples au son terrible, suivis par Scott Travis et son jeu percutant, et le tour est joué. Il ne suffisait plus que Rob Halford nous achève par son chant aigu poussé ici à l’extrême, pour que "Firepower" ait totalement raison de nous.

Si cet opus ne nous surprend pas, vous l’aurez deviné, il nous réserve tout de même quelques sympathiques découvertes. C’est notamment le cas pour "No Surrender", morceau relativement court pour du Judas, à la mélodie hard rock clairement assumée, dont le petit solo de fin enchaîne sur "Lone Wolf" dans une atmosphère toute autre. On retrouve de nouveau cette lenteur, plus pesante et hypnotique, tel un vieux Black Sabbath. Sans être exceptionnel, son ambiance et le ressenti qu’il donne le démarque réellement. Le plus marginal des titres de "Firepower" est sans aucun doute l’ultime, "Sea Of Red", qui se présente sous la forme d’une ballade à l’acoustique où Rob se fait plein d’émotions et de poésie. Une très belle composition construite en crescendo, où les guitares saturées éclatent sans la dénaturer, la rendant presque bouleversante. Judas Priest aurait difficilement pu trouver meilleure conclusion à cet album.

"Firepower"est un retour en force pour Judas Priest. C’est à la fois un album réconfortant, très "home sweet home" car il contient tout le meilleur du groupe, et un album que l’on se plaît à connaître et maîtriser un peu plus à chaque nouvelle écoute, en découvrant le petit plus de chaque composition, qu’elle soit old school ou plus aventureuse.


Candice
Mars 2018




"Redeemer Of Souls"
Note : 18/20

Judas Priest, quel métalleux, quel amoureux de la guitare n’a pas un jour écouté ne serait-ce qu’un album du combo anglais ? Présent, actif depuis le début des années 70 au sein de la scène heavy metal. Qui n’a pas ri (ou souri) devant les photos promo ou live du groupe avec ses tenues de cuir et de clous, assis sur des grosses motos lors de ce que l’on pourrait appeler la grande époque ? Qui n’a pas été soufflé par les titres "Breaking The Law", "Living After Midnight"  et tant d’autres ? Qui n’a pas rêvé devant la pochette (au format 33 tours) de l’album "Painkiller" ? Vous peut-être, moi sûrement ! L’avenir de Judas Priest après une pseudo tournée d’adieu et le départ de son guitariste fondateur en 2011 pouvait être incertain, sombre même mais c’était sans compter sur la pugnacité du reste du groupe qui a décidé de continuer l’aventure. Judas Priest nous revient gonflé à bloc, remonté comme un coucou prêt à en découdre avec les scènes du monde entier, et ce, grâce à son nouvel album "Redeemer Of Souls" !

Ce nouvel album marque un véritable retour aux sources, un vrai retour aux racines du heavy metal, au pays des grosses guitares, des superbes solos et des grosses parties de batterie. Oui, on peut le crier haut et fort, VOICI ENFIN LE RETOUR DU GRAND JUDAS PRIEST ! D’emblée, on est subjugué par une chose : le superbe visuel de l’album. Le groupe annonçait depuis quelques temps dans les médias spécialisés un vrai retour aux basiques, il a commencé par une superbe pochette. Mais qu'en est-il de la musique ? Car après tout, c’est elle la plus importante dans l’histoire ! Le groupe frappe fort et nous dévoile avec "Redeemer Of Souls" un album de pur heavy metal ; un peu comme si le groupe retrouvait ses 20/30 ans. Rob, par exemple, a retrouvé sa voix si reconnaissable entre 1000, un chant dont lui seul a le secret, toujours très juste, et quand il le faut, qui peut monter très haut. Judas Priest mérite le respect quoi qu’il en soit, après tout quoi de plus normal pour une formation qui a tant apporté à l’histoire du heavy metal... La production donne aux 13 titres de "Redeemer Of Souls" une clarté et une puissance certaine, les guitares sont omniprésentes, quelques nappes viennent parfois soutenir l’ensemble comme sur le titre "Halls Of Valhalla", et la batterie cogne et cogne, que du bonheur.

Pour résumer, "Redeemer Of Souls", c’est un peu la deuxième jeunesse de Judas Priest. Le groupe a pris beaucoup de plaisir pendant la composition et l’enregistrement des nouveaux morceaux (enregistrés de façon live) et cela s’entend. Lors des concerts, ça va être simplement la guerre ! Écoutez "Dragonaut", "Down In Flames" ou "Battle Cry", vous verrez... Judas Priest, qui n’avait rien proposé de nouveau (enregistrement studio) depuis 2008 et le concept album "Nostradamus", revient très fort, et tant mieux pour nos douces oreilles si sensibles au silence ! Comme le phénix renaît de ses cendres, Judas Priest renaît sur "Redeemer Of Souls". Magique.


Vince
Juillet 2014


Conclusion
Le site officiel : www.judaspriest.com