Depuis 2020, c’est plus de 450 chroniques que votre humble serviteur aura écrit, tous styles confondus. Cependant, de tous les genres et sous-genres de metal qui existent sur cette planète, le power metal aura toujours une place particulière dans mon cœur. Et d’ailleurs, s’il existe un style auquel je pardonne bien souvent le manque d’originalité, c’est bien celui-ci, surtout s’il coche les cases les plus importantes : de la vitesse, du chant haut perché, des refrains accrocheurs et une bonne dose de mielleux !

Cela dit, je crois également qu’il faut une bonne dose de courage et de détermination pour sortir un album de power metal lorsque l’on provient de la Suède. L’on va se mettre d’accord, ce pays, comme l’Italie et la Finlande, regorge de groupes plus talentueux les uns des autres dans ce genre. Donc, sur la base de cette longue prémisse, l’on critique comment un nouvel album de power metal suédois quand tout a déjà été fait ?

Pour ma part, je m’en remets aux émotions pures que celui-ci me fait vivre. Dans le cas de "Return Of The Heralds", le premier sentiment que je ressens est la nostalgie d’un retour aux albums fétiches que je chéris dans ce style, comme des groupes plus obscurs comme Nostradameus et Cellador. La production est peut-être un peu trop mince à mon goût, mais cela n’empêche pas d’apprécier les riffs de guitares hyper rapides, propulsés par une section rythmique frénétique. C’est au niveau de la basse que c’est dommage, car bien que présente, elle manque un peu de profondeur. Étant un amateur de chanteur power metal, je suis servi ici, les mélodies sont grandioses.

Ce mélange de power metal entre les mélodies d’Helloween, le battle metal de Sabaton et le côté un peu plus obscur de Nocturnal Rites s’adresse donc au final aux amateurs purs et durs et ceux qui désirent tout entendre de ce style.

Je l’ai répété ad nauseam, je suis revenu au metal dans les années 90 par la grande porte du power metal. Pour moi, le mélange de vitesse, de mélodie et de concepts frôlant bien souvent le ridicule m’avait plu à la première écoute. Bien des groupes établis malheureusement ont depuis longtemps perdu la ferveur de leur début. C’est donc toujours un plaisir à moitié avoué que je ressens lorsqu’une formation revient aux véritables racines du power metal. La Suède nous a habitués à bon nombre de groupes de renom et c’est sans surprise que nous arrive Krilloan avec son premier album, "Emperor Rising".

On ne souhaite jamais qu’un groupe prenne la place d’un autre, mais plutôt qu’ils exercent leur art en complémentarité. Mais d’ici à ce que Domine, une des formations power metal que j’apprécie le plus, sorte son nouvel album tant attendu, Krilloan peut porter le flambeau bien haut. Reprenant avec brio les codes du genre, le groupe livre sous près de trente-sept minutes (un gros avantage à mon avis, évitant ainsi de se répéter dans un style propice à ce piège) une performance où la vitesse est au rendez-vous, porté par des refrains épiques. Fait intéressant, au niveau de la production en particulier, où la basse, sans être prédominante, se laisse toutefois entendre derrière le mur des guitares et de la batterie.

Les poils se hérissent encore sur mes bras lorsque j’entends un beau long "Ahhhhhhhhhhh" lancé avec puissance, comme le fait très bien Alex VanTrue dans la pièce éponyme "Emperor Rising". Il fait donc partie de ces chanteurs au registre "stratosphérien" si vous me pardonnez le néologisme. Aucune pénurie d’hélium sur cet album, et VanTrue me rappelait d’ailleurs Michael Gremio, ex-chanteur de la formation américaine Cellador. Le groupe se permet de citer des références dans sa biographie, incluant les Blind Guardian et Helloween de ce monde. Certes, la musique de Krilloan plaira aux amateurs desdites formations, cependant de nos jours, leur heure de gloire est maintenant bien loin. Je me permettrai donc d’ajouter à titre comparatif plutôt les nouveaux fleurons du genre tels que Sunrise, Trick Or Treat ou bien Majestica.

Enfin, je peux me délecter d’un album power metal, hautement kitch, qui vient combler mon appétit pour ce qui m’avait tant séduit lors de mon retour au bercail.