"Curse Of The Forlorn"
Note : 18/20
Live Burial sévit depuis dix ans. Créé en 2012 en Angleterre, le groupe composé de Jamie
Brown (chant, Rat Faced Bastard, ex-Plague Rider), Lee Anderson (basse, Plague
Rider), Matt Henderson (batterie, Rat Faced Bastard, Plague Rider), Rob Hindmarsh
(guitare, Rat Faced Bastard, Nemorous, ex-Plague Rider) et Jake Bielby (guitare, Plague
Rider, Dybbuk) annonce en 2022 la sortie de "Curse Of The Forlorn", son troisième album,
chez Transcending Obscurity Records.
Le groupe a reçu l’aide de Dan Rochester (Vacivus, Cruciamentum) et Alexandra
Durning (Hesper Payne, Nemorous).
L’album débute avec "Despair Of The Lost Self" et son introduction mélodieuse qui nous
conduit rapidement à une rythmique massive aux sonorités old school. Le son crasseux
colle parfaitement à l’agressivité accrocheuse de cette rythmique surmontée de hurlements
caverneux, de leads torturés entêtants et de noirceur, tout comme sur "The Ordeal Of
Purification" et son blast ravageur. Les riffs savent également ralentir pour dévoiler des
tonalités plus inquiétantes en laissant au chant une place plus importante entre les leads
tranchants, puis le groupe nous autorise un court moment de répit avec "My Head As Tribute"
et son introduction inquiétante. Le vocaliste ne tarde pas à rejoindre les musiciens, puis le
titre accélère pour devenir plus massif, accueillant par la même occasion des mélodies
sombres dans cette vague de violence qui nous mène droit sur "Exhumation And Execution",
une composition brute et directe.
L’ambiance inquiétante est parfaitement conservée, tout
comme l’agressivité des guitares et du blast jusqu’au dernier moment, mais c’est le néant
qui finira par faire taire le son avant que "Blood And Copper" ne le fasse revivre via des
harmoniques planantes. L’aspect brut et sale ne tardera pas à refaire surface avec des riffs
saccadés et un chant crasseux, mais également des sursauts d’énergie ravageuse qui
contrastent avec les parties plus aériennes Le groupe ne manquera pas de conserver ce
son gras et agressif avec "Sepulchre Of Collapsed Kingdoms", un titre extrêmement efficace
qui concurrence aisément les pointures du genre, puis l’album prend fin avec la très longue
"This Prison I Call Flesh" et ses influences death / doom introduites par une mélodie
enchanteresse et mélancolique. Les racines death old school ne sont bien évidemment pas
oubliées, et le groupe en profitera pour donner de temps à autres cette dose d’agressivité à
ce son crasseux avant le final mystérieux.
Avec "Curse Of The Forlorn",, Live Burial confirme son engagement dans un style de death
metal old school poisseux et caverneux. Si des mélodies aériennes se glissent de temps à
autres dans la rythmique, le son reste massif et agressif en quasi-permanence.
"Unending Futility"
Note : 17/20
Les Anglais ont, en ce moment, la deathcorinite aigue, et vas-y que je te fais du bree et du gros riff moshant à tout-va. Malgré ce phénomène insistant, il existe une poignée de formations qui se refusent à adhérer à la tendance de la mèche et des écarteurs aux oreilles et préfèrent le cuir et les battle jackets ! Live Burial fait donc partie de cette catégorie tout comme leurs comparses de chez Cruciamentum ou Grave Miasma, et proposent un death metal qui s’inspire directement des premiers Death, Autopsy, Dark Angel et consorts.
"Unending Futility" est un disque réellement prenant, ce qui ressort au travers de l’écoute, c’est une rage constante telle que l’on pouvait la ressentir dans les premiers albums des pionniers du death, ce truc que seul des gamins désoeuvrés parviennent à mettre en place. Les compositions sont assez variées, dominées par un chant hargneux comme sur les premiers Death et Obituary légèrement ponctué par une réverbe qui va bien. Il y a pas mal de mises en place et de riffs différents, on passe parfois du coq à l’âne mais ça fait quand même son petit effet. Au travers du chaos, les british parviennent à insérer la dose adéquate d’atmosphère, on a des riffs bien sépulcraux, quelques touches de synthés ultra discrets qui mettent en valeur les aspects les plus inquiétants et un son bien cracra qui reste néanmoins audible et clair.
Il est vrai qu’en ce moment, on bouffe du revival old school death à toutes les sauces et pour le coup, Live Burial parvient à se démarquer. Parfois thrashy, parfois heavy, le metal de la mort qui suinte de cette galette géniale adopte différents reliefs. Les riffs empruntent des chemins parfois dissonants, parfois mélancoliques et grâce à ce subtil dosage, on est de suite dans le délire. La frénésie des solos, qui souvent sortent du cadre, ajoute une couche supplémentaire au côté vintage de la démarche. Live Burial excelle aussi dans l’art de te plaquer un blast ultra corrosif sur une compo et de passer ensuite sur un passage bien lourd et suffocant dans un genre limite doomesque. Au-delà de tout ça, "Unending Futility" possède aussi cette petite odeur de tripes sanglantes quand le groupe flirte avec le deathgrind, voire même parfois, le grind tout court. En fait, quand on y pense, il y a pas mal d’influences sur ce skeud, et le tout est suffisamment bien dosé et équilibré pour que ça ne sonne ni cliché, ni pompeux.
Live Burial défonce tout, c’est un fait, la haine et le morbide sont omniprésents et lorsque le groupe passe à l’assaut, c’est un véritable démon hurlant qui s’abat sur l’auditeur ! Bourré de petits détails qui rendent l’écoute suffisamment riche, "Unending Futility" se défend surtout grâce à une violence incroyable et un feeling hargneux directement inspiré du thrash teuton à la Sodom et Kreator. Parmi les formations qui remettent au goût du jour le death metal vintage, Live Burial est sans doute une des plus crédibles, efficaces et entraînantes !
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