Le groupe
Biographie :

Lords Of The Cemetery est le projet blackened death metal du guitariste Christophe Florian LCF (Vanguard X Mortem), accompagné à la batterie par Reno Cavadaski (ex-GaidJinn). Lords Of The Cemetery sort son premier album, "Citipati", le 17 Juin 2016 chez Great Dane Records, suivi de "Path Of Damara" en Septembre 2018, et de "Luminous Gate" en Mai 2022 chez Noir Carrousel.

Discographie :

2016 : "Citipati"
2018 : "Path Of Damara"
2022 : "Luminous Gate"


Les chroniques


"Luminous Gate"
Note : 16/20

L'été va bientôt pointer le bout de sa chaleur insupportable, le soleil essaie déjà de pointer sur nous ses rayons infectes. Il est donc plus que temps de se trouver un caveau frais et humide dans lequel se réfugier et ça tombe bien puisque Lords Of The Cemetery sort son troisième album "Luminous Gate" ! Au programme, toujours un blackened death metal froid, mélodique, violent et très sale qui pourrait évoquer le rejeton issu de la copulation du "Scream Bloody Gore" de Death et "The Somberlain" de Dissection.

Bon, c'est très réducteur dit comme ça puisque la musique du groupe ne se limite pas à ça et développe régulièrement une petite ambiance horrifique bien à lui grâce à quelques claviers fantomatiques. Mais cette description permet en tout cas de comprendre bien vite que Lords Of The Cemetery a une approche old schol et mélange la froideur des uns avec l'agressivité sanglante des autres. "Citipati" et "Path Of Damara" étaient déjà très efficaces et très bons dans leur genre donc si vous aviez déjà accroché, vous allez encore vous prendre une bonne baffe cette fois. Et pour les deux du fond qui ne connaissent pas encore, "Luminous Gate" est l'occasion idéale pour enfin vous y mettre. On garde d'ailleurs ce format compact avec à peine trente-trois minutes au compteur pour huit morceaux, là encore une approche assez old school qui privilégie l'efficacité. C'est "Seeds Of Hate" qui se charge de nous accueillir et le bougre nous fait comprendre bien vite que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et qu'on va encore une fois s'en prendre plein la gueule ! On y entend d'entrée de jeu des mélodies tordues et malsaines qui installent une ambiance morbide et menaçante en à peine quelques secondes avant que des riffs issus des tréfonds du death old school ne prennent le relais. C'est sombre, glacial et agressif et on reconnaît instantanément la patte Lords Of The Cemetery. "When A King Burns A Master" nous ramène même quelques senteurs thrash pas désagréables au milieu d'un morceau une fois de plus putride à souhait. Comme sur les deux précédents albums, on sent l'amour de ces scènes death, black et thrash old school et Lords Of The Cemetery est bien loin de certains jeunes loups qui cherchent à surfer sur une vague revival.

Ici, c'est du vrai qui tache, qui sent le cadavre en putréfaction et qui ressuscite parfaitement cet esprit morbide que le death metal est censé avoir et que beaucoup ont perdu. Il en faut pour tous les goûts et je suis le premier à apprécier les scènes plus brutales ou techniques mais on a là un groupe qui fait revivre une façon de faire que l'on croyait perdue dans les abîmes du temps. Et comme si cela ne suffisait pas, Lords Of The Cemetery a une patte bien à lui et ses ambiances passent du morbide au malsain en passant par l'horrifique, le tout évidemment empreint d'agressivité en permanence. C'est toujours aussi efficace, froid et agressif et chaque morceau est un furieux appel au headbanging. Comme précédemment, ce format court et compact permet de garder un maximum d'impact et "Luminous Gate" ne souffre du coup d'aucun passage à vide. Le pire c'est qu'il y a même un certain groove dans tout ça qui fait qu'il est bien difficile de ne pas taper du pied sur ces hymnes à la putréfaction ! Et quand les claviers ne se font pas ouvertement horrifiques, ils gardent un côté spectral ou spatial qui n'est pas sans rappeler ces bons vieux Nocturnus. "Throne Of The Ocean" se fait d'ailleurs bien rampant et laisse justement un peu plus de place à ces claviers fantomatiques pour une ambiance irréelle et glauque à souhait. Un petit moment de répit si l'on peut dire qui nous amène un peu d'air fétide après une attaque quasiment continue depuis le début de l'album. C'est aussi le calme avant la tempête finale que constitue "Return Of The Witch Lord" qui nous fait une belle feinte avec un démarrage très mélodique voire même mélancolique qui laisse vite la place à un death / black bien nerveux et agressif.

Lords Of The Cemetery n'a donc rien perdu de sa férocité ni de ses ambiances malsaines et morbides et "Luminous Gate" est donc un excellent album de plus à ajouter au palmarès du groupe. On retrouve ce death / black froid, malsain, violent et mélodique qui sent bon le old school et qui fait revivre depuis quelques années une scène que l'on croyait morte. Au risque de me répéter, si vous connaissiez déjà vous ne serez pas déçus et si vous êtes passés à côté jusqu'à maintenant c'est le moment de réparer cet affront.


Murderworks
Juin 2022




"Path Of Damara"
Note : 16/20

Je vous avais déjà parlé de Lords Of The Cemetery à la sortie de leur premier album, "Citipati", les voilà de retour avec "Path Of Damara" et les bougres ne se sont pas calmés. Les amateurs de death putride et de black pourraient trouver de quoi satisfaire leurs tympans par ici.

"Dysmorphic Human" nous ramène d'entrée de jeu cette ambiance bien malsaine et glauque que l'on avait déjà appréciée chez le groupe. Les riffs typés black sont toujours aussi mélodiques et froids et le chant digne d'une goule possédée est lui aussi au rendez-vous. Bref, on retrouve ce mélange death old school et putride couplé à du black froid et mélodique pour un résultat malsain et poisseux. On a à peine lancé l'album que l'on se prend déjà une bonne grosse baffe en guise de comité d'accueil ! Pas de doute, le groupe est toujours aussi inspiré et efficace et on prend un malin plaisir à se replonger dans cet univers dégueulasse et morbide. Une fois de plus, le groupe ne s'étale pas pendant des heures et même si les morceaux tournent souvent autour des cinq ou six minutes, l'album ne dépasse pas les trente-deux minutes et ne laisse aucune place à la monotonie et à l'ennui. Son metal extrême à la croisée des chemins entre le death et le black est suffisamment vivant pour maintenir l'attention et son ambiance de caveau putride fait toujours son petit effet. C'est l'essence même du death et du black qui sont réunis dans ces sept nouveaux morceaux, véritables manifestes occultes. Quelques nappes de claviers en arrière-plan viennent ajouter leur grain de sel à la création d'ambiances glauques et morbides sans jamais prendre trop de place sur les riffs. La production, quant à elle, est toujours sale et froide mais donne un son parfaitement audible et colle très bien au style pratiqué encore une fois.

On retrouve donc la même formule que sur "Citipati" et vu l'efficacité de la chose, il n'y avait de toute façon aucune raison d'en changer, d'autant plus que Lords Of The Cemetery est un peu tout seul dans sa catégorie. Le death old school revient depuis un moment sur le devant de la scène mais ce groupe est un des seuls à proposer ce mélange de death bien sale et de black mélodique et froid aux accents occultes. On retrouve comme sur "Citipati" ces mélodies proches de Dissection qui apportent un vent glacial au milieu de cette atmosphère de tombeau décrépit au sein duquel a lieu un rituel sanglant. Comme précédemment, pas de blasts inhumains, pas de débauche technique, le death de Lords Of The Cemetery n'a rien d'une compétition sportive et privilégie les ambiances et les riffs efficaces à l'esbroufe. Ce groupe a ce que beaucoup d'autres n'ont pas, à savoir une âme, on sent les influences mais la personnalité du groupe prend largement le pas et propose son propre univers. Le groupe ne se contente de recopier les gimmicks de la scène old school, il en tire la substantifique moelle et brode sa propre version de la chose par dessus. Les trente-deux minutes que dure l'album permettent de ne pas s'enliser et les morceaux sont aussi glauques qu'efficaces, le headbanging est garanti et le taux d'humidité de votre salon va salement augmenter.

Nouvel album dans la droite lignée de son grand frère et toujours aussi bon. Si vous aimez votre death putride mélangé à du black froid et mélodique Lords Of The Cemetery a ce qu'il vous faut.


Murderworks
Mars 2019




"Citipati"
Note : 16/20

Autre signature récente de Great Dane Records, les Français de Lords Of The Cemetery avec leur premier album "Citipati". Si vous aimez les visites de cavernes humides, poisseuses, obscures et que vous aimez aussi le death et le doom, vous devriez trouver votre bonheur sur ce premier album.

L'album ne dépasse pas la demi-heure mais ce sera suffisant pour avoir une bonne idée du potentiel de ces joyeux drilles. Après une petite intro pour mettre en jambe, "Eternal Dance Of Death" lance les hostilités et rappelle méchamment le début des années 90 et un certain Paradise Lost dans sa période la plus dégueulasse, sans compter quelques mélodies sentant très fort le Dissection. Sauf que la musique de Lords Of The Cemetery est plus brutale, quelques blasts font leur apparition et des riffs tout droit tirés du black viennent mettre leur grain de sel au milieu de ces ambiances death / doom des cavernes. Le chant est lui aussi plus proche du black que du death, une voix écorchée donnant l'impression d'avoir laissé le micro entre les mains d'une goule. "Smiling Skeleton" donne le ton d'entrée de jeu en débutant sur un orgue bien glauque pour enchaîner là encore sur un death écrasant et sombre aux légers accents black. Quelques claviers viennent d'ailleurs régulièrement apporter leurs ambiances dignes de vieux films d'horreur à grands coups de nappes bien dégueulasses. Les passages les plus véloces rappellent les premiers albums de Death, en particulier "Scream Bloody Gore" d'ailleurs plus que "Leprosy". Vous l'aurez compris, Lords Of The Cemetery est resté bloqué entre la fin des années 80 et le début des années 90, ce qui n'est pas un reproche.

C'est plutôt rafraîchissant de retourner aux origines et à l'efficacité après la débauche d'ultra violence et de technicité de ces derniers temps, car même si j'aime les représentants de ce style, ça fait du bien de pouvoir équilibrer avec du metal plus frontal et direct. Et puis c'est quand même la base du metal, de la puissance et de la violence certes mais avec du groove et une ambiance bien sombre. Pour ça, je le redis, la musique de Lords Of The Cemetery est toute indiquée, elle nous fait humer les douces senteurs des tombeaux poisseux et renoue avec ce que le death metal n'aurait jamais du perdre à savoir son côté morbide. On sent que ces gars-là savent de quoi ils parlent et que ce groupe n'est pas là pour surfer sur un quelconque revival, l'amour du death metal des origines est bien présent. Les morceaux sont efficaces, crades, mélodiques, puissants et propices au headbanging sauvage. La production est à l'avenant avec un son de grattes doté d'un petit grain appréciable, une petite réverb comme au bon vieux temps, bref un son qui convient très bien pour ce style de metal et qui se rapproche le plus possible de la patte des albums du genre sortis à la bonne époque.

Voilà donc un premier album sentant bon le death metal old school et servi par un groupe qui connaît indéniablement ses classiques.


Murderworks
Août 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/lordsofthecemetery