Le groupe
Biographie :

Lucifer's Child est un groupe de black metal progressif grec formé en 2013 et actuellement composé de : George Emmanuel (guitare / ex-Rotting Christ, ex-Valet Parn, ex-Chaostar), Marios Dupont (chant / ex-Karma Violens), Nick Vell (batterie / Chaostar, Descending) et Kostas Gerochristos (basse / Decipher, ex-Warhammer). Lucifer's Child sort son premier album, "The Wiccan", en Septembre 2015 chez Dark Essence Records, suivi de "The Order" en Novembre 2018 chez Agonia Records, et de "The Illuminant" en Mars 2025.

Discographie :

2015 : "The Wiccan"
2018 : "The Order"
2025 : "The Illuminant"


Les chroniques


"The Illuminant"
Note : 18/20

Les arts sombres parlent avec Lucifer’s Child. Il aura fallu quelques années à George Emmanuel (guitare, ex-Necromantia, ex-Chaostar, ex-Rotting Christ en live), Marios Dupont (chant, ex-Karma Violens), Nick Vell (batterie, Chaostar) et Kostas Gerochristos (basse, Decipher, ex-Warhammer) pour créer leur troisième album, "The Illuminant", qu’ils sortent chez Agonia Records.

"Antichrist" attaque immédiatement avec un hurlement viscéral et une rythmique féroce lancée à pleine vitesse, adoptant des touches old school ainsi que des harmoniques inquiétantes et des vociférations furieuses. L’atmosphère s’alourdit lorsque les riffs ralentissent tout comme sur les premiers instants d’"As Bestas" où les mélodies aériennes nous guident vers cette marche quasi militaire en devenant plus dissonantes et en rencontrant des nuages de rage. Le morceau reste assez entêtant, mais il finira par laisser place à "The Serpent And The Rod" et à ses racines punk qui ne manqueront pas de s’enflammer et provoquer des passages massifs où le vocaliste se déchaîne avant de revenir à une partie instrumentale assez majestueuse.

"Ichor" prendra rapidement le relai avec une lenteur dissonante presque solennelle, mais une fois de plus le morceau s’embrase et nous dévoile des teintes plus violentes avant d’accueillir des choeurs et devenir beaucoup plus intense, puis le final nous offre un moment de répit apaisant avant de laisser "Righteous Flama" revenir à des patterns bien plus agressifs. Le morceau sera parfait pour dynamiser les sets du groupe avec sa batterie sauvage, mais les musiciens repartent sur une approche d’abord plus atmosphérique avec "Curse", pour finalement laisser les riffs devenir entêtants mais également assez vifs. "The Heavens Die" prend immédiatement la suite avec des riffs rapides et ravageurs, ne nous laissant qu’un court break pour reprendre notre souffle avant de lâcher à nouveau les rênes pour plus de rage ou au contraire un passage lent et pesant avant de déjà rejoindre "And All Is Prelude", le dernier morceau, où l’introduction mystique débouche sur un son obsédant où même les parties vocales suivent ce schéma oppressant jusqu’aux derniers instants.

Lucifer’s Child a récompensé notre attente avec un troisième excellent album. Si certains titres restent ancrés dans une approche très old school, les mélodies grecques de "The Illuminant" sont pleines de surprises, et elles n’attendent que de nous les dévoiler.


Matthieu
Avril 2025




"The Order"
Note : 18/20

Plus je chronique d’albums, plus je me rends compte que la Grèce abrite de sublimes perles, tel Lucifer’s Child. Formé en 2013 par Georges Emmanuel (guitare, Rotting Christ, ex-Chaostar, ex-Valet Parn) et Stathis Ridis (basse, Nightfall, ex-Valet Parn), ils sont rejoints la même année par Marios Dupont (chant, Karma Violens) et Nick Vell (batterie, Chaostar, Descending). Ensemble, ils commencent à composer ce qui sera le premier album du groupe, et le sortent finalement en 2015. Mêlant une base black metal à des influences progressives, l’album est reçu de manière plutôt positive. Ne voulant pas rester sur cette réussite, le groupe se remet au travail et nous offre aujourd’hui "The Order", son deuxième album, sur lequel Alelxandros Antoniou (Macabre Omen, Necromaniac, The One, ex-Lucifyre, ex-Scythian) a prêté sa voix. Si la religion catholique vous est chère, je pense que vous n’apprécierez guère les paroles…

L’album démarre sur la diabolique "Viva Morte" et ses riffs aussi rapides que torturés. Le blast beat est évidemment de mise, mais les harmoniques malsaines également. Le chant est évidemment saturé, mais des échos nous parviennent dans tous les sens, nourrissant une impression de folie blasphématoire qui s’étend partout à la fois. Deuxième titre, "The Order" est nettement plus martial, surtout avec cette introduction qui amène des riffs impies mais calmes. La batterie viendra ajouter la vitesse, mais le reste des instruments reste plutôt ancré dans cet aspect ritualistique oppressant. les choeurs viendront évidemment renforcer l’oppression ressentie, alors que "Fall Of The Rebel Angels" est nettement plus… enjouée. Jouant plus sur le côté prog du son du groupe, les Grecs rendent leur black metal presque psychédélique et chaotique. Cette sensation se calme sur la deuxième moitié du titre, mais "Through Fire We Burn" revient à la charge avec un morceau inquiétant et mystérieux bien qu’assez lent. C’est encore une fois sur l’aspect ritualistique que les Grecs jouent, et il ne fait aucun doute que la communion avec leurs auditeurs sera totale.

On reprend avec les riffs aériens mais puissants d’"El Drago-Un", qui flirte par moments avec un black-death imposant, mais surtout très recherché. Le chant est plus incisif que sur les autres titres, et les instruments partent également dans des harmoniques plus épiques, alors que "Black Heart" mêle un black metal malsain avec une rythmique lente. En effet, la première moitié du titre est vraiment très lente, mais surtout martiale et mélodique à la fois. Les hurlements du chanteur sont à glacer le sang… Le groupe enchaîne alors avec "Haraya", qui revient sur des riffs sanglants, mais la batterie est toujours aussi directive, peu importe la rapidité. Les samples aident également à installer cette ambiance semi-religieuse, et je constate alors après le solo final que "Siste Farvel" est le dernier morceau. A nouveau très lent, ce morceau presque entièrement instrumental est à la fois malsain et imposant, froid et malaisant, épique et impénétrable. La rythmique se lance, les nuques se brisent, et c’est la fin.

Bien que parfois très différent d’un titre à l’autre, "The Order" est un album très riche et réfléchi. La puissance de Lucifer’s Child est parfaitement exploitée, et on ne s’ennuie pas un seul instant. Loin d’être les pionniers du style, leurs influences sont clairement identifiables pour les connaisseurs, mais le groupe sait aussi se forger sa propre identité à grand coups de riffs.


Matthieu
Décembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.luciferschild.net