"Inheritance"
Note : 18/20
Lying Figures dessine son avenir. Sept ans après sa dernière sortie, le duo Frédéric
Simon (chant / basse, ex-Inborn Suffering) et Matthieu Burgaud (guitare) collabore avec
Déhà (mix / mastering / chant additionnel, Imber Luminis, Cult Of Erinyes, Wolvennest,
Slow, Merda Mundi, ex-Clouds…) et Meuse Music Records pour dévoiler au monde
"Inheritance", son deuxième album.
"Nothing To Claim [...]" nous accueille avec froideur, mais également avec douceur pour nos
premiers pas dans ce nouveau chapitre, entre vent, quelques notes aériennes et finalement
ces explosions en arrière-plan, entre lesquelles nous cheminons jusqu’à "Addicted To
Negativity" qui nous inonde sans prévenir de sa lourdeur mélodieuse. Les parties vocales
furieuses complètent à merveille le tableau mélancolique tout comme le chant clair plus
solennel qui s’invite parfois pour faire ralentir le flot qui mène à "Euphoria And Misery", où les
harmoniques hypnotiques hantent une rythmique sombre et pesante. On retrouve
l’agressivité du death mélodique sur de nombreuses parties du morceau, mais également
des phases de quiétude apaisantes comme sur "Watch Me Fall" où la beauté rencontre un
duo vocal intéressant et des riffs majestueux. Le son finit par s’éteindre pour laisser "A Great
Void" prendre sa place, d’abord avec lenteur et hurlements viscéraux, puis avec un son
dissonant enivrant brisé par des rires d’enfants et une voix samplée en français.
Le groupe
s’enflamme à nouveau pour finir son morceau en grande pompe puis nous laisser à "[...] And
Nothing To Give", interlude rassurant dont le nom fait écho à l’introduction et qui nous guide
jusqu’à "Death Into Heredity". L’atmosphère devient immédiatement plus tendue, que ce soit
grâce à une batterie martiale ou au retour du chant qui accompagne une instrumentale
violente et intense, seulement troublée par des mélodies brumeuses avant un break
reposant suivi de son point culminant qui nous abandonne pour laisser "Self Hatred" intégrer
des influences post-metal à son doom douloureux. Le titre est l’un des plus apaisants de
l’album, mais également l’un des plus épurés et des plus poignants alors que "Remembrance"
se démarque par son important contraste entre douceur et violence, liant les deux dans des
moments lancinants avant que "Contemptus Mundi" ne vienne placer le point final avec sa
touche ritualistique, troublée par des hurlements terrifiants lors des moments les plus
poignants.
Le retour de Lying Figures est une excellente nouvelle pour la scène doom metal. Si le
groupe n’a pas pour ambition de révolutionner le genre, il sait cependant mêler sur
"Inheritance" ses influences pour nous offrir des compositions transcendantes où rage,
intensité et mélancolie se tutoient.
"The Abstract Escape"
Note : 13/20
Après deux EPs sorti en 2013 et 2014 et qui n’étaient pas vraiment aboutis à cause de problèmes au niveau du chant clair qui était très approximatif, mal intégré au reste et plutôt faux, on retrouve Lying Figures avec un tout premier album.
Alors, que nous reserve cette écoute ?
Eh bien elle est en premier lieu positive car il y a eu de nombreux points arrangés !
En effet, le chant clair est moins gênant, on sent qu'il y a eu des progrès même s'il reste assez fragile et que le chant guttural reste plus assuré.
Ensuite, le son et le mix sont clairs, avec de l'impact.
Le tout a de la gueule et la musique en est plus captivante,
les efforts sont donc bien là et le niveau est monté d'un cran, mais voilà, il reste encore du chemin.
Quelques lacunes subsistent et empêchent le groupe semblerait-il de vraiment progresser,
il y a notamment un gros souci durant les titres plus calmes qui se trouvent être bien peu accrocheurs et assez plats, à l'image de "Mirror", "Zero" et "Tormented Souls", même si la fin de celui-ci est bien couillue.
Ces morceaux manquent de profondeur et peut-être même d’imagination pour qu'ils soient vraiment captivants.
Les riffs mériteraient d’être étoffés et les passages atmosphériques souffrent de longueurs.
Le groupe semble vouloir opérer dans un doom légèrement death et surtout moderne, comme le font certaines formations, par exemple les Espagnols d'Evadne,
mais le souci c'est que pour avoir des riffs qui semblent légers et aériens qui fonctionnent et qui accrochent l'oreille, il faut LA bonne idée, LE truc qui sort du lot et qui rend le titre attractif, chose que Lying Figures n'a pas encore trouvée.
C'est dommage car on sent que les Lorrains ont de bonnes idées et du talent,
C'est juste pas encore assez construit et ça manque d'émotion.
Ils devraient également privilégier les titres plus dynamiques avec du chant extrème car ceux-là sont bien meilleurs, comme "Monologue Of A Sick Brain" et "Hospital Of 1000 Deaths".
Les passages avec du chant clair sont toujours plus mous et la musique se fait bien trop discrète derrière.
Après l'écoute des huit titres, on se rend compte du parcours et des bons points acquis, maintenant il reste encore du chemin pour que la musique de Lying Figures devienne encore plus intéressante.
Un peu d'originalité et surtout d'âme sont requis car dans ce "The Abstract Escape", tout reste en surface et il faut creuser pour trouver quelque chose qui touche.
C'est toutefois un bon album, loin d'être mauvais, mais qui n'a hélas rien d'exceptionnel.
"From Nowhere To Nothing"
Note : 14/20
Les Français du groupe Lying Figures sortent enfin de l'ombre avec un tout premier EP "From Nowhere To Nothing" mis en valeur par une pochette assez mystérieuse, mettant en scène un homme perdu dans un brouillard gris.
Les membres étant plutôt différents les uns des autres, leur musique se meut dans un doom death post rock assez original.
"Neverending Struggle" commence dans un esprit décalé avec des riffs plutôt rock.
Les chants death et clair se suivent ensuite dans une ambiance plus mélodique.
La voix claire est parfois sur le fil de la justesse, ce qui est dommage car le timbre est agréable.
Ensuite, avec en guest Jocelyn du groupe Ataraxis, arrive "Wasted Memories".
On a un savant mélange de death et de black dans une atmosphère bien plus sombre.
Puis, le titre "For All You've Done" nous montre une autre facette du groupe, plus lente, aérienne et mélancolique.
"Promise" est un morceau sans chant et ambiant, c'est la reprise du morceau signé Akira Yamaoka figurant dans la bande originale du jeu Silent Hill 2.
Il est cependant trop linéaire et répétitif, ce qui ne retient pas vraiment notre attention.
On finit avec un morceau plus long, "Words Are Nothing Here" avec en guest Funestra des groupes Marthyr, Inborn Suffering ou encore Drowning.
Bien lourd et triste, il se révèle intéressant.
Les guitares lancent de longs cris agonisants tandis que le chant death se fait plus rageur !
Malgré un son étouffé manquant de profondeur, ce qui est normal pour ce premier opus, Lying Figures présente des compositions de qualité avec un soupçon d'originalité très agréable.
On leur souhaite de continuer dans cette voie pour grandir en émotion.