"...Discontinued"
Note : 15/20
Malignancy reprend les rênes de la violence. Formé en 1992 à New York, aux Etats-Unis, le
combo mené par Danny Nelson (chant, Hydrocephalic, Mortal Decay), Ron Kachnic
(guitare, Pyrexia, ex-Mortician, live pour Demolition Hammer), Mike Heller (batterie,
Black Hole Deity, Fear Factory, Raven…) et Alex Weber (basse, WAIT, Evilyn,
ex-Defeated Sanity, ex-Obscura…) a signé chez Willowtip Records pour la sortie de
"...Discontinued", son cinquième album.
Le groupe attaque sans attendre avec "Existential Dread", une première composition brutale
où les riffs rapides s’enchaînent grâce à des patterns relativement complexes. Le mix old
school fait honneur à la violence du groupe ainsi qu’à son approche virulente tout comme
sur la saccadée "Binary Paradigm" qui offre des harmoniques hurlantes pour compléter les
parties vocales massives. On se croirait revenu au début des années 90 où la technicité
faisait son apparition dans le death metal alors qu’"Irradiated Miscreation" revient à une
construction plus brute et hachée qui fera son effet auprès des amateurs de morceaux
torturés. Le growl final nous conduit à "Purity Of Purpose" où les leads surgissent en
permanence d’une base épaisse et ravageuse qui propose quelques passages plus lourds,
mais aussi quelques ralentissements accrocheurs avant le sample introductif d’"Ancillary
Biorhythms" qui sonne comme un moment de répit inquiétant avant que la déferlante ne
reprenne de plus belle.
Tout dans la rythmique semble dévoué à la violence musicale,
laissant chaque instrument nous matraquer à son rythme avant de laisser place à "Haunted
Symmetry" et à sa propre agressivité sur un tempo élevé, enchaînant passages explosifs et
sursauts de rapidité. Le son adopte une légère pointe de thrash avec "Decomposing Divinity",
la composition suivante, lui donnant cette touche sautillante et tranchante qui s’adapte
parfaitement à la base imprévisible qui ne s’arrêtera que pour laisser "Oppositional Defiance"
prendre sa place avec une virulence non dissimulée. La rythmique est un véritable
cauchemar de rage et de convulsions inattendues tout comme "Biological Absurdity", le dernier
titre, qui nous piétine à toute allure en s’affirmant à la fois comme le morceau le plus court,
mais également le plus violent de l’album.
Malignancy injecte de hautes doses de technicité explosive à des rythmiques solides,
faisant de "...Discontinued" un véritable hymne au chaos. A réserver aux amateurs de riffs
convolutés et de surprises abrasives !
"Eugenics"
Note : 18/20
Malignancy est un groupe qui nous vient de New York, une ville bien connue située dans les United-States-of-McDonalds, et les messieurs nous servent du grindcore. Bon, comme ça, les présentations sont faites !
Le groupe joue des titres un peu longs pour du grindcore habituel, certes dans la bio on nous parle de death / grind, mais la frontière entre ces styles dépasse largement des pieds du côté grind. La longueur donc, 32 minutes pour 11 titres, ça fait beaucoup de minutes par chanson je trouve, mais est-ce vraiment un problème ? L'album commence par une intro du style "un mec qui écoute la radio et qui navigue de station en station", entendue 1000 fois, ce type d'intro ne fait plus rire personne, messieurs !
Ensuite, la musique commence, et là non plus on ne rigole pas, ça fait mal, très mal, c'est violent, très violent. Les riffs sont techniques et brutaux, la batterie martèle sévère naviguant entre les blast beats et la double pédale, mais de façon très technique aussi. La voix est très caverneuse et bien aisé sera celui qui arrivera à comprendre ce qui se dit dans ces grognements d'outre-tombe. Mais sinon est-ce que c'est bien fait ? Putain, ouais. Les titres sont très intéressants et ne font pas que du blast, au niveau vitesse on passe de moments ultra rapides à d'autres hyper lourds, on a même droit à quelques solos (!!!). Une chose bien particulière à noter sur cet album, ce sont les harmoniques artificielles ("pinch harmonics" en english). Pour les non-initiés à la guitare, c'est une technique spécifique qui permet de sortir un son ultra aigu et strident sur les notes choisies. Ici, le groupe en use et en abuse, c'est limite du viol de tympans. Au début, c'était gênant mais on s'y fait vite, et cela donne une personnalité à cette galette. Le son est puissant et très bien mixé, et je terminerai par une pochette très sympa qui n'est pas sans rappeler les artworks de Municipal Waste.
Je finirai donc par dire que Malignancy a tout compris au grindcore et nous sort un album de haute volée !
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