La passion des chats porte un nom : "félinophilie". Donc oui, officiellement Marie-Catherine qui habite l’appartement du fond au cinqiuème étage est atteinte de félinophilie. Ou alors, elle est simplement frustrée de sa vie amoureuse et cherche à combler le manque d’affection de son minou par des petits félins. Aucune idée. Quoi qu’il en soit, à en croire les matous dessinés trônant un peu partout sur le disque de "Groovy Wonderland", MikhMakh est possiblement félinophile. Pour le reste, MikhMakh est une formation mêlant alternatif et heavy pour un rendu groovy-funky-n’roll dont le premier témoin est ce "Groovy Wonderland".
Avec "Groovy Wonderland", MikhMakh nous entraîne dans son pays des merveilles en version groove. De ce groove qui provoque une envie incontrôlée d’hocher frénétique la tête et de fléchir les genoux. "Groovy Wonderland" fait donc remuer le cul, les épaules et les cheveux. Pas réellement de fil conducteur de part-en-part de la galette si ce n’est celle de pondre des titres groovy à s’en sentir redneck. Le délire auditif est total. L’univers complètement bariolé pourrait très facilement avoir été imaginé par un Tim Burton sous acides ("Numantia", "Skeleton Party", "SNAB"). Pourtant, c’est bien non loin du port de Marseille que cette folle idée à germer. Pour le style, MikhMakh se classera aisément dans le metal alternatif. Mais à tendance relativement excentrique à l’instar d’un Freak Kitchen ou d’un Bumblefoot. Toutefois, cela n’enlève strictement rien au sérieux des décibels ("Work", "Self Control", "Tortuga"). Le trio mené par Antoine Mikh(makh)tharian pose sur ce premier album les prémices d’un univers qui s’annonce passionnant dans ses facilités à divaguer ou digresser ("Poor Man", "Fluffy", "Bad Boys"). De toute manière, au vu de la présentation dressée par l’éponyme "Groovy Wonderland" faisant guise de piste d’ouverte, l’oreille était largement préparée à n’être préparée à rien justement : "Welcome dear listener, thanks for passing by.[...] The following album might make you bang your head with some groovy riffs and a tiny bit of shred. We sing in english hoping you will understand. We are pleased to welcome you to Groovy Wonderland".
Douze tracks dont un "Soundcheck". Pas mal de fou-rires face à autant de génie absurde et quelques questionnements sur le pourquoi du comment certains font encore du slam en 2019 alors que les micmacs auditifs de MikhMakh sont bien plus parlants et lourds de sens. Et puis en plus, "Groovy Wonderland" te fera oublier le regard hautain et porteur de jugement de cette chieuse assise face à toi dans un métro parisien qui pue la pisse.
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