Nouvelle sortie du label Metal Is The Law Productions, le premier album des Polonais de Morrath devrait ravir les grands amateurs de poésie que vous êtes ! La précédente sortie du groupe, l'EP "Inhumanity Enthroned" faisait entendre une sorte de death très brutal et bien crade aux relents parfois thrash ou grindcore qui défonçait tout sans ménagement. Le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule avec ce "Centuries Of Blindness" et va vous décrasser les cages à miel de fond en comble.

"No God To Come" ouvre l'album et prend des airs de Morbid Angel avec ses riffs lourds et malsains avant d'envoyer de bonne grosse volées de blasts qui remettent bien vite les pendules à l'heure et font comprendre que le groupe n'a toujours pas envie de plaisanter. À peine plus de deux minutes au compteur et le pied au plancher quasiment du début à la fin, voilà ce qu'on appelle un démarrage en trombe ! La suite ne prend pas plus de gants avec "Where Salvation Meets The Rot" qui blaste lui aussi à tout-va et envoie des riffs tous plus vicieux les un que les autres. Morrath vise clairement l'efficacité et la brutalité et se montre très doué dans le domaine, ce premier album ne souffre d'aucun temps mort et défonce tout ce qui bouge. Quelques discrets leads plus mélodiques se font entendre de temps en temps pour rendre l'ambiance plus noire mais globalement ça tabasse fort et le death metal du groupe ne fait pas dans la dentelle. Il y a assez de passages mid-tempo pour que le groove se fasse une place, ce qui permet non seulement de rendre "Centuries Of Blindness" plus dynamique mais aussi de lui apporter un surplus de puissance. Une très bonne chose puisque le matraquage de blasts à outrance a souvent tendance à atténuer l'effet de cette violence et à rendre le tout stérile. Pas de ça ici, Morrath connaît son sujet et maîtrise les arcanes du death metal. Les soli de guitare complètement fous nous renvoient à la sauvagerie d'Angelcorpse et la violence de ce premier album en général n'a rien à leur envier non plus.

"Centuries Of Blindness" ne dure que trente-deux minutes mais croyez bien que c'est largement suffisant pour vous en mettre plein la tronche et l'intensité de la bête comble largement cette courte durée. "New God Exalted" ressort les riffs mid-tempo écrasants et lève un peu le pied sur les blasts, pourtant même comme ça le groupe se fait surpuissant et ce morceau ne se fait pas moins destructeur que les autres d'autant que les blasts trouvent quand même de multiples occasions de se faire entendre. Il permet aussi d'entendre ces fameux relents thrash sur certains riffs, au cas où les gros riffs death n'auraient pas suffi à déboîter toutes les mâchoires qui passaient par là. "Primal Addiction" fait, quant à lui, appel à quelques cassures rythmiques histoire de rendre le tout encore un peu plus puissant et destructeur, avec là encore une bonne dose de blasts et de soli sauvages pour être sûr que tout le monde a sa dose. Et si "Spiral Of Pain" est le seul morceau de l'album à pousser jusqu'à une durée de six minutes, n'allez pas croire que c'est pour faire quelque chose de plus porté sur les ambiances morbides, Morrath ne s'y montre pas moins brutal et multiplie les coups derrière la nuque. "Undying Grief", par contre, lui, lève le pied et part sur un mid-tempo écrasant pour couper un peu avec toutes ces rafales de blasts et amener là encore un peu de dynamisme à l'ensemble en fin d'album. C'est aussi un très bon moyen de créer un contraste avec le morceau final de l'album, "In The Crypts Of Profanity" qui reprend les bonnes vieilles habitudes et fonce dans le tas sans pitié.

Morrath délivre donc avec "Centuries Of Blindness" un album de death metal très efficace, très brutal qui met suffisamment de mid-tempo et de groove dans sa sauvagerie pour que ces trente-deux minutes passent toutes seules. Si vous cherchez du bon gros death qui tache pour vous nettoyer les oreilles, voilà un très bon choix !