"Sufferin'"
Note : 16,5/20
Premier album du groupe Mysteria mais joli coup de maître pour ce beau "Sufferin".
Un style plutôt axé metal mais de diverses influences, impossible de le cataloguer dans une seule rubrique. Le groupe se distingue par son énergie, un niveau de jeu très élevé, des structures impeccables avec beaucoup de variations de rythmique qui permettent un engouement du début à la fin de l’album. Le son est très bien mixé et ça sonne sincère !
Les distortions sont profondes à souhait sans être en agressivité auditive, bon boulot deM atthieu Monpontet pour l’enregistrement et la production. Les solos très puissants, beaucoup de tappings bien envoyés, un bloc basse / batterie puissant et un jeu de cymbales de Manu très précis.
On est dans du power metal muscialement façon Metallica, Machine Head mais au son 2010 ! Une voix qui surfe entre Staind, Alice In Chains et Metallica.
On débute avec "Broken Man", musicalement proche de Disturbed, BLS, Staind, un premier titre qui annonce la couleur, on ne va pas s’ennuyer !
"Here We Are" nous amène dans une ambiance à la Seether, Lodestar, Machine Head et une grosse claque au moment du solo avec tapping de fou !
"Disorder", "R.I.P Darrell" sonneraient comme un duo entre Incubus et Machine Head, un petit régal quoi…
"Drain Your Pain", superbe accélération à la façon d’Eths au milieu du titre, une présence digne d’un bon Machine Head punk hardcore ! Ils sont énervés dans le Larzac !
Une énorme intro savoureuse pour "Hero" dans un style "Frantic" de Metallica, on sent bien la puissance et le potentiel de ce groupe. Premier album certes mais on sent le travail et la complicité sans failles des membres de Mysteria.
"Confession" ouvre en son clair et en mid-tempo avec la profondeur de Nickelback pour laisser la place aux distortions Staindiennes.
"See Beyond Your Dreams" ouvre sur une autre perspective du groupe, on accélère le tempo et on s’approche d’un Killswitch Engage qui déboîte sa race, tout en préservant la couleur Mysteria avec la voix large de Laurent !
"4 Minds" m’a régalé, des riffs qui s’enchaînent en force, Trivium, Eths, Arch Enemy me viennent aux oreilles pour l’intro magistrale, des couplets façon Black Stone Cherry ou Hell Of A Ride, un titre très relevé.
L’atmosphère de "Think About Your Fate" est plus sombre, des guitares plus dans la rage, la rythmique plus hachées, une sensation de Perfect Circle, N.I.N, j’aime beaucoup.
Vient le final avec "Sufferin'" titre de l’album qui clôture magnifiquement ce bel album qui, même s'il est le premier, ne sera pas le dernier, ça c’est clair.
L’ambiance globale est vraiment très riche et peut plaire à beaucoup de personnes différentes, les amateurs de riffs destructeurs à la Metallica ou Machine Head y trouveront leur compte, les amoureux des voix façon Staind, Nickelback, Alice In chains aussi, un excellent mélange qui donne à Mysteria sa propre couleur.
"Sufferin'"
Note : 11,5/20
Crée en 2003, Mysteria aura tardé avant de sortir sa deuxième démo "Sufferin'". Originaire du grand Sud-Ouest, le groupe a mis un certain temps à choper son line-up. Enfin, ceci n'est plus qu'une histoire ancienne maintenant, l'avenir est, après se faire plaisir musicalement, de voir si les créations musicales ont elles aussi la même accroche sur un public qu'elle ne peuvent l'avoir sur leurs géniteurs.
Le challenge me semble assez difficile et le parcours qui reste à faire, relativement rempli d'obstacles.
Nous saluerons en premier l'effort de présentation vu que tout a été fait maison, et à chaque fois que cela est possible, il faut récompenser ce genre de démarche, tout le monde n'est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Cependant, car il y a toujours un "mais", et il serait trop facile de dire que tout est beau dans le meilleur des mondes ; à l'heure où certains investissent considérablement dans leur booklet et leur packaging, la lutte devient inégale lorsqu'on découvre avec "Sufferin'" une impression simple sur papier glacé. Et si l'on devient difficile quant à la présentation d'une démo, à qui la faute ? C'est la scène qui donne aux auditeurs cette capacité à être exigeant. Donc de ce côté là, même si les intentions sont bonnes et les moyens modestes, il faut toujours miser sur quelque chose de plus pro dans la présentation, car l'argent ne court plus les rues et l'auditeur rechignera si l'on ne lui propose pas quelque chose de nickel.
Parenthèse fermée, Mysteria propose seulement trois titres sur cette première démo. Je dis seulement trois titres effectivement, mais ces derniers flirtant en moyenne entre six à sept minutes, cela nous donne un bon petit quart d'heure pour découvrir le style, le genre et l'impact musical du groupe sur nos oreilles.
La production de ces morceaux ne choque pas, ça reste amplement dans le correct, quelques années en arrière on a connu bien pire.
Avec tout ça, on se demande toujours ce que nous offre Mysteria ?
Eh bien, il s'agit d'une mixture entre thrash / heavy et quelque chose de très groovy sur le dernier morceau.
La facette thrash, on la découvre immédiatement sur les premiers riffs de "Hero" qui nous rappellent assez rapidement ceux de "The Shortest Straw" de Metallica, sur l'album "And Justice For All". Et je reste persuadé que Metallica est une des influences majeures du groupe. Mais on y trouve des cheminements différents afin d'apporter une touche plus personnelle. Malheureusement, même en y balançant un chant à peine plus clair, on a la forte impression que Laurent se plaque des intonations proches de Hetfield, ce qui n'arrange pas la comparaison. "Hero" n'a pas "ferré" le poisson qui est en moi, même si les variations plus mélodiques, accompagnées d'une ligne vocale relativement travaillée se voulaient dynamiques. En fait le style de Mysteria est relativement basique. "Sufferin'" en deuxième position, nous propose une première partie sur les guitares, un peu plus intéressante que son prédécesseur, mais ce n'est pas assez pour entraîner une réaction chimique qui nous laisse pantois. Le groupe fait de la musique , comme beaucoup d'autres groupes, et rien de transcendant pour l'instant qui sortira Mysteria de l'ombre. En revanche des passages comme celui qui arrive à la cinquième minute de "Sufferin'", avec une harmonie de guitares touchante, pourrait s'avérer plus attractif.
La dernière chanson "Disorder", sur des airs, un peu thrash, un peu grunge, un peu heavy, n'a pas changé la donne si ce n'est cette fraîcheur très groove presque stoner à trois minutes cinquante, au début du solo, où les guitares prennent un aspect chaud, et une prod' avec un grain brûlant aurait augmenté la puissance de ce passage.
Alors voilà, plus d'investissement dans une présentation davantage pro, est malheureusement obligatoire, dans le marché de l'offre et de la demande, pour que les auditeurs ne daignent jeter une oreille dessus. C'est dur mais c'est vrai. Ensuite , bien que la production ne fusse correcte et qu'il n'y ait rien de particulier à redire pour une première demo, cela ne m'a pas donné le grand frisson puisque c'est uniquement de mon avis dont il s'agit ici. Même si quelques passages sont sympathiques, en faisant abstraction des influences, la musique de Mysteria se doit de trouver la flamme divine pour provoquer des séismes qui feraient bouger les foules. Ce n'est pas encore le cas, patience est mère de toutes les vertus...
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