Je me rappellerai toujours ma première écoute de "Oceanborn", deuxième album de Nightwish. 1998, l’Internet n’est pas au niveau d’aujourd’hui, et découvrir des nouveaux groupes se faisait parfois au compte-goutte. La claque que j’avais reçue à cette époque, je ne vous le dis pas. Revenons en 2023, près de vingt-ans ans après cette découverte. Le metal symphonique n’a plus rien de nouveau, c’est un genre à part entière avec des têtes d’affiche comme Epica, Delain et autres. S’ajoute maintenant Mystfall, formation grecque qui nous propose ici son premier album complet en carrière.

Portée par la sublime voix de soprano de Marialena Trikoglou, la musique de Mystfall est exactement ce que tout amateur du genre est en droit d’attendre. C’est épique, grandiose, et bourré de mélodies à la pelle. L’album flirte également avec le power metal et se veut une belle porte d’entrée à quiconque voudrait découvrir ce style. Les orchestrations sont réussies et n’écrasent pas le reste. C’est surtout la voix de Trikoglou qui est la vedette ici. Il y a certes quelques growls éparses, mais rien à voir avec Epica par exemple. Cependant, même si cette approche n’a également rien de nouveau, elle vient casser la rythmique, parfois un peu trop linéaire de l’album et comme sur "King Of Utopia", je crois personnellement que le groupe devrait explorer un peu plus cette avenue.

La production est magistrale, l’album s’écoute fort. Il aurait été vraiment décevant que le groupe n’est pas le son à la hauteur de ses ambitions. La profondeur et la richesse de l’album se dévoilent en grande pompe sur la ballade "Silence" qui est toute sauf silencieuse justement, avec en prime la voix de Marialena toujours aussi époustouflante.

Dans l’ensemble, nous avons affaire ici à un excellent premier album d’une formation de metal symphonique plutôt prometteuse. Je ne leur souhaite que du succès pour le futur.