Vous pensiez qu'Halloween était le 31 Octobre ? Perdu c'est le 11 Février puisque c'est la date de sortie de "Spook Up Your Life", le premier album des Français zombifiés de Not Bad ! Au programme du metal bien gras, du rock, du fun, du sang et une filiation ne serait-ce que thématique avec les sales gosses de Misfits.

On commence les hostilités avec "Hell-o ! Did That Groove ?" qui dure à peine plus d'une minute et dont la réponse à la question qu'il pose est un gros oui. C'est donc "Pussy Poker" qui fait office de premier vrai morceau et là encore ça groove comme il faut avec cette teinte horrifique fun en supplément et quelques incursions presque black metal en tout fin de morceau. "Children Of Gotham" enchaîne avec un rythme plus rampant et un chant qui nous rappelle ce bon vieux Rob Zombie, là encore une filiation qui est presque inévitable quand on mélange le metal et l'horreur. En tout cas, Not Bad nous fait vite comprendre qu'il ne se prend pas au sérieux et qu'il a la sens de la fête, tous les morceaux sont directs et vise les quatre minutes en moyenne. "Alien's Journey", avec ses sons de claviers façon soucoupe volante des films des années 50 et 60, place lui aussi le fun au premier plan. Difficile de ne pas headbanguer ou taper du pied là-dessus, ce qui laisse penser que cette musique doit être terriblement efficace en live soit dit en passant. L'album dure quand même cinquante et une minutes mais on ne s'ennuie pas une seule seconde, premièrement parce que le groove et l'accroche sont permanents et deuxièmement parce que le groupe met quelques touches plus agressives et plus dures dans son metal fun et mélodique. Cela passe par le chant qui part de la voix claire aux growls en passant par des cris bien arrachés façon black metal, mais aussi par les morceaux eux-mêmes qui balancent autant de mélodies immédiates que de riffs de bûcheron.

Notons d'ailleurs que tout ça est plutôt bien produit et que Not Bad bénéficie ici d'un son puissant, gros et propre qui rend service à "Spook Up Your Life" et lui donne la patate dont il avait besoin. L'humour est évidemment une composante majeure de la musique du groupe et on le retrouve dans pas mal de titres de morceaux comme "Bone To Be Wild", "Don't Worry, Be Creepy", "Love On The Deathfloor" ou encore "Why So Serious, Belmont ?" qui fait évidemment un petit clin d'oeil à la série des Castlevania. Même le plus long morceau de l'album, "March Of The Monsters", qui ne dépasse pas les cinq minutes et reste donc raisonnable, est d'une efficacité à toute épreuve et à tout du morceau qui va foutre le feu sur scène ! Son refrain irrésistible vous entre dans le crâne dès la première écoute et le rythme nerveux mais groovy de ce morceau va probablement en faire un incontournable à inclure dans la setlist. "Prime Time, Bitch", quant à lui, balance quelques gros coups de double grosse caisse au milieu d'un morceau là encore presque dansant et taillé pour la scène. "Spook Up Your Life" arrive à point nommé pour remettre un peu d'humour et de détente dans une succession de périodes de merde et rappelle qu'à la base le fun faisait partie de l'ADN du metal avant qu'il ne se coince malencontreusement un balai dans le cul. Cela n'invente rien dites-vous ? Certes, mais le groupe à de la patate, sait groover comme un beau diable et semble constamment monté sur ressorts. Sans compter que si les influences sont reconnaissables, le groupe sait s'en démarquer et propose pour l'occasion sa vision personnelle de la fête des morts.

Un premier album qui fait office de carte de visite pour Not Bad et qui contient suffisamment de fun, de groove et de gros riffs pour faire remuer vos petits culs. "Spook Up Your Life" fait entendre un groupe qui a bien digéré ses influences et propose déjà un sens de la fête tout personnel qui en plus de faire passer un bon moment nous envoie une petite pelletée de bons morceaux que l'on a du coup bien envie d'entendre en live !

"Chez Not Bad, c’est Halloween tous les jours". C’est donc presque complètement voulu que ce disque, "Spook Up Your Life", sorte donc logiquement huit mois avant la prochaine fête des citrouilles (ou avec quatre de retard sur la dernière selon les points de vue). Quoi qu’il en soit, c’est bien en plein mois de Février que les méchants pas si méchants de Not Bad débarquent avec ce premier album.

Trio aux allures d’un Freak Kitchen davantage biberonné aux comics et aux nanars horrifiques qu’aux vaches hallucinées, Not Bad évolue d’un univers tout en riffs hantés (et pas "en T") et ambiances macabrement festives. Le concept est simple : trois goules qui préparent leur grande parade pour égayer morbidement le monde des humains devenus trop ennuyeux et moroses (les humains comme le monde hein). Et ce qui est génial quand on chronique un groupe de goules, c’est qu’elles sont toutes déjà mortes au moins une fois. En revanche, le moins cool c’est qu’elles risquent de venir te faire chier la nuit. Comme si les nuits n’étaient pas assez agitées comme cela. Enfin bref, tout ça pour dire que le trio a un background bien plus poussé que celui du personnage de Vin Diesel dans Baby-Sittor (#2005annéeterrible). Ainsi, apprendra-t-on aux hasards des rubriques nécrologiques que Morris Duvis, guitariste de son état (ou un truc comme ça), est malheureusement décédé percuté par une voiture en stationnement en 40 donc probablement sous le Régime de Vichy. Brutal Juice, l’autre artiste à la six cordes, s’en est vu passer une septième au coup lors de sa condamnation à mort en 1959. Et comme je ne suis pas un bottin des exécutions sous De Gaulle, tu chercheras la raison toi-même. Quant à Arnie Spookingham, on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’il tient le micro (et chante dedans). Quant au batteur ? Aucune idée. Et le bassiste ? En vrai, qui a besoin d’un bassiste à part Maiden ?

Bref, comme disait Pépin. Nos amis morts vivants (ou vivants mais morts) s’adonnent avec plaisir au “spooky metal”. Tu vois Rob Zombie ? Tu vois Wednesday 13 ? L’idée est un peu là mais dans une veine plus française et moins indus. Il y a de l’idée dans la caboche et de la suite dans la cervelle. Le moins qui puisse être dit et que mourir peut avoir des bons points. Notamment quand c’est pour revenir derrière et faire du rock’n’roll (enfin du “metôôl”). L’identité de Not Bad est donc toute trouvée. Difficile toutefois de ne pas dresser un léger parallèle avec les Franciliens de Magoyond justement dans cette approche à 360 d’un univers. Musicalement, "Spook Up Your Life" va voguer d’un décor de film d’horreur à un autre. Mais toujours avec un côté grand-guignolesque qui, d’une certaine façon (mais d’une certaine façon seulement), évoquera Pensées Nocturnes. Entre slasher, violation de sépultures (je n’ai pas dit nécrophilie, calmez-vous), hordes de monstre et effusions d’hémoglobines, "Spook Up Your Life" est un véritable mini film auditif de près d’une heure.

Mais pour être tout à fait honnête, si l’écoute de "Spook Up Your Life" défile assez rapidement, certains passages s’avouent un peu plus faibles et moins marquants que d’autres. N’oublions pas qu’il s’agit d’un premier long format et que ce disque a forcément quelques défauts qui vont avec. En revanche, ce qui est sûr, c’est que Not Bad promet déjà la parade de Disney en version citrouilles et sorcières à balais. Ce qui, soit dit en passant, ne fait pas trop de mal à l’heure des fausses gothiques dépressives et volontairement asociales initiées par Mercredi (Addams de Netflix, pas le jour de semaine, sinon j’aurais choisi le lundi hein). Et n’oubliez pas : "Pour votre enterrement, bar mitzvah et autre course en sac à patates", ils sont disponibles pour vous créer une animation de “qualitay”. Bisous.