Nyseius est un groupe français (pour changer) de black metal. En lisant leur dossier promo, j’ai eu la brusque impression que c’était un groupe à mindfuck. Le genre de groupe où tu vas passer une heure après l’écoute de l’album à te demander pourquoi, et surtout comment. Dans l’ordre que vous préférez, bien entendu. Face au relatif anonymat du groupe, je n’ai pu donc m’en remettre qu’à cette première impression avant de me jeter dans le bain.
L’album s’ouvre donc sur "De Casu Diaboli", titre assez explicite tout de même. Jouant le rôle d’introduction, ce titre va servir à exposer le contexte et l’ambiance prédominante de l’album. Mélodie répétitive, qui se veut dérangeante, et qui monte progressivement en intensité, et impression certaine qu’un truc malsain va se produire. Du black quoi. On entre dans le vif du sujet avec "Extinction Of The Seven Divine Spirits". Première chose qui me marque : les vocaux. Ils sont littéralement lancinants, et ont tendance à se fondre dans la musique, ce qui donne l’impression que le groupe a réussi à invoquer un truc pas sympa et à le faire chanter pour eux. Dans l’idée, ça serait foutrement badass quand même. A noter également, la présence quasi omniprésente de la batterie qui martèle et martèle sans arrêt.
Poursuivons avec "Job’s Revelation". Encore une fois, ces vocaux font leur effet. A ce niveau, ça s’apparente quasiment à des râles. La composition est ici plus diversifiée, avec des passages plus lents mais également des montées en puissance assez appréciables. Suit "Towards the True Light". Là, il convient de souligner la lenteur du titre. Mais ce n’est pas un défaut. Au contraire. Le slow-pacing ajoute à l’installation de cette atmosphère assez malsaine, et je suis intimement persuadée que ce genre de titre ne ferait pas tâche si un groupe sectaire tentait des rituels assez louches au fond d’une cave.
"Lamention Prayers" s’ouvre avec froideur. Le côté atmosphérique est ici réellement présent, et on retiendrait volontiers un frisson. C’est un interlude glacial qui annonce une suite de l’album assez réjouissante.
Et en effet, quand on entend l’explosion qu’est "Finis Terra Sancta"... tout y est. Un morceau d’un longueur conséquente, qui réunit tout ce qui fait un morceau génial de black. Pas de fioritures, on va droit au but, et on se prend accessoiremment tout dans la gueule. Du grand art. J’étais donc confiante quant au titre suivant "Possessor Of The Key To All Mysteries". Et encore une fois, quelle ambiance ! J’ai presque envie de décréter que c’est le point fort de Nyseius.
Le rythme s’accélère avec "Manifestation Of The Three Celestial Entities". En voyant le titre, j’ai à peine retenu un petit : Ah ! J’avais raison, c’est un foutu rituel et ils ont invoqué non pas une mais trois bestioles ! Mais ça, c’est ma personnalité imaginative détraquée, personne ne vous oblige à vous imaginer la même chose. Plus court, mais toujours foutrement intense, ce titre enfonce le clou. "Lucifer Contemplation" instaure à son tour une ambiance assez glauque. Et j’ai tout bonnement adoré. J’apprécie grandement ces petites "pauses" qui n’enlèvent rien à l’album, mais au contraire contribuent à son grandiose. Il y a toujours ce petit côté d’histoire d’horreur qu’on raconte au fur et à mesure. Et cette histoire atteint son apogée avec le titre final "Black God Ascension". Que dire ? Ce titre est le chef d’oeuvre de cet album. C’est intense, poussif et... ça te ratatine. Tu en prends tellement plein dans les oreilles que ça t’écrase. Je crois que je peux résumer la chose comme ça, oui.
Au final, Nyseius est une bonne surprise. Et mon petit côté chauvin ne peut que se réjouir qu’un tel album vienne de France ! Je n’ai pas noté de véritables points négatifs, mais j’ai remarqué cette ambiance incroyable que Nyseius a réussi à instaurer. Des titres longs, incisifs et puissants, c’est tout ce que je demandais, et c’est ce qu’on m’a donné. Pour ça, merci.
|
|