Oblivious, comme ses cousins de Spiders ou de Graveyard mais moins connu que ses aînés, est un combo suédois biberonné aux vinyles des 60's / 70's. Ce nouvel élève du revival 70's est tout à fait prometteur. A croire que les Vikings ont ça dans le sang ! Avec "Out Of Wilderness", enregistré au Underjorden Studio, Oblivious nous offre du hard rock vintage sale et infâme, à la production actuelle mais mais à l'essence vintage, aux guitares bourbeuses et aux chœurs chatoyants.
Le puissant "For Who Do Burn", au groove contagieux, ouvre les débats avec son hard / boogie fiévreux et ses soli acid. La voix traitée au Whisky vingt ans d'âge de Ian est excellente de même que les choeurs, justes et mémorables ; simples mais efficaces. Les harmonies vocales sont effet une des grandes qualités de "Out Of Wilderness". L'album porte de ce fait bien son nom car si c'est bien dans des contrées sauvages et mal famées que ses morceaux ont été conçus, les mélodies vocales apportent une autre dimension au heavy rock des Suédois, ces derniers tentant de rendre plus accrocheur leur musique. Le batteur Jocke, à la frappe de buffle, ne fait dans la dentelle et tabasse sans s'arrêter tout au long de l'album. En voilà un qui a dû rester au fin fond de sa forêt (avec le crapaud ornant la pochette du disque).
Le martelé "Dirty Hand" est aussi subtil qu'un routier draguant une prostituée sur le bord de l'autoroute. Les riffs groovy, la basse sautante et les "Bang ! Bang ! Bang !" du bien nommé... "Bang" vont droit au but, de même que les "Ah Ah" irrésistibles de "Shore To Shore", aux riffs ravageurs. Autre bon morceau à signaler, "Midnight Mess" nous prend en traitre avec des riffs énergiques et graveleux après un première partie calme et insidieuse, comme un serpent à sonnette à l'affût. En fin de parcours, nous trouvons "Like Brothers", une ballade bluesy sobre et fragile, aux paroles poignantes et aux chœurs réussis. Une très belle et sensible conclusion à un disque qui, jusque là, se contentait de faire parler la poudre.
Le seul reproche que l'on pourrait faire à "Out Of Wilderness" est sa durée : à peine 28 petites minutes offertes par 8 morceaux, c'est très, très court, surtout à la vue de la qualité de l'album. Oblivious préfère la qualité à la quantité, et c'est tout à son honneur. Il n'empêche, nous n'aurions pas été contre deux ou trois titres supplémentaires, car la frustration est vite atteinte. Malgré cela, on passe un très bon moment à l'écoute de ces Suédois qui pourraient facilement nous accompagner sur les routes durant les vacances.
|
|