"Legends"
Note : 16/20
Question de rigueur, un chroniqueur doit parfois retourner relire les chroniques qu’il a fait dans le passé, surtout lorsqu’il est question d’un nouvel album d’un groupe qu’il a déjà critiqué. Pour ma part, le premier album d’Orkhys m’avais agréablement surpris et c’est avec enthousiasme que je me lance dans l’écoute de ce nouveau matériel.
Je vais immédiatement parler de la production, pour mettre le tout de côté par la suite et ne pas m’y attarder. Elle semble aussi bonne que sur le premier album, à la hauteur des ambitions symphoniques du groupe, cependant la voix me dérange un peu. Je ne remets pas en cause le talent incroyable de Laurène Telennaria (elle joue également de la harpe sur l’album, un instrument qui me fascine), mais plutôt la manière dont sa voix est incorporée au mix. C’est comme si l’on avait seulement juxtaposée celle-ci par-dessus la musique, sans effet ajouté. J’avais le même souci avec une formation italienne moins connue, Mastercastle. C’est difficile à expliquer, et c’est mon simple petit bémol. Retournons à la musique.
"Legends" est une collection de 9 morceaux relatant l’histoire de différents personnage celtes des temps anciens. Un excellent prétexte pour un album de metal symphonique. J’apprécie vraiment la facette trame sonore de film qui ressort de leur musique. Certes ils font dans un power metal rapide typiquement européen mais ne craignent pas d’ajouter des influences allant jusqu’au black metal. Je serais également bien de mauvaise foi si je disais que "Legends" est un album linéaire. En effet, le groupe, de par ses arrangements et ses changements de tempo, parvient à créer des morceaux uniques, comme chacune des histoires qu’il raconte. Rien de cela ne serait possible sans le talent indéniable de chacun des musiciens.
Vocalement, Laurène possède un registre assez vaste, et c’est surtout dans les hautes notes, à mon avis, qu’elle brille le plus. Qui plus est, elle joue d’un des instruments qui est pour moi tout simplement badass comme l’on dirait dans la langue de Molière… la harpe ! Dites ce que vous voulez des guitares électriques, des effets à plus finir, il n’y a pas plus imposant qu’une harpe ! Petit fait à noter également, bien que le metal évolue surtout en langue anglaise majoritairement, j’aime quand un groupe s’aventure du côté de sa langue maternelle, encore plus lorsque c’est la même que l’auditeur. "Deirdre And Bhrólin" est une des premières pièces du groupe en français et j’espère qu’ils récidiveront dans le futur.
Malgré des petits soucis de production, Orkhys livre ici un album de power metal / folk symphonique à la hauteur de ce qu’était le premier album de Rhapsody. J’écris cela avec tout le respect que j’ai pour l'album précité et j’espère qu’Orkhys saura apprécier cet honneur.
"A Way"
Note : 17/20
Oyez, oyez ! Veuillez cesser toutes vos activités en cours et écouter attentivement cette annonce. Un nouvel album de metal symphonique est à vos portes ! Blague à part, 2021 aura été l’année de ce genre. Les sorties pleuvent comme vache qui pisse. Par chance, la qualité était au rendez-vous dans l’ensemble et s’ajoute donc à la longue liste la formation française Orkhys. C’est la première fois que j’entends parler de ce groupe et je suis agréablement surpris.
Suite à l’habituelle introduction "The Way", l’auditeur est immédiatement assailli par des riffs de guitare assassins ainsi qu’une frénétique section rythmique, rappelant les meilleurs moments de Rhapsody dans ses premiers jours de gloire. Portée par la magnifique voix aux tendances opéra de Laurène Telennaria, l’auditeur aura droit sur "The Way" à une épopée lyrique majestueuse de près de 45 minutes.
Ce qui fait sortir Orkhys en partie du lot est l’incorporation d’intéressantes influences folk dans sa musique, ajoutant une petite touche médiévale à l’ensemble. Un autre point dont j’ai beaucoup apprécié de la musique du groupe est les arrangements orchestraux qui ne sont jamais vraiment mis de l’avant, mais toujours habilement placés derrière le mur de guitare.
J’apprécie cette façon de faire qui permet à l’auditeur de découvrir lentement, mais sûrement les subtilités de la musique d’Orkhys, écoute après écoute. S’il n’y avait qu’un extrait à se mettre dans l’oreille, qui témoignerait de tout ce que j’avance, c’est l’impressionnant "Blood Ties" et son ensemble d’influences folk, power metal et voire même death / black ! Et tout cela ne serait rien sans une solide production. Aucun souci sur "The Way", honnêtement, c’est peut-être même l’une des meilleures de l’année, proche de ce qu’Epica a réussi à produire avec "Omega". C’est peu dire.
Je le répète, malgré une année forte en émotions pour le metal symphonique, 2021 ne cesse de me surprendre et Orkhys devrait faire partie de votre top 10 du genre.
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