"The Suns Of Perdition - Chapter IV: To Shadow Zion"
Note : 19/20
L’aventure de Panzerfaust s’étoffe. Le groupé débute en 2005, et près de vingt ans après, il
est composé de Brock Van Dijk (guitare / chant), Goliath (chant), Thomas Gervais (basse)
et Alexander Kartashov (batterie) pour annoncer "The Suns Of Perdition - Chapter IV: To Shadow Zion", son sixième album, via Eisenwald.
L’album s’ouvre avec des sonorités inquiétantes sur "The Hesychasm Unchained" qui va
rapidement nous projeter dans le vortex de noirceur créé par la dissonance évidente et les
deux hurlements oppressants. Volontairement très peu accessible, le son du groupe
hypnotisera totalement les auditeurs réceptifs et transportera nos esprits avec sa déferlante
inarrêtable qui nous pousse à continuer l’aventure avec "When Even The Ground Is Hostile".
La composition se montre immédiatement agressive, laissant le duo vocal hanter à nouveau
les riffs torturés infusés d’un black metal malsain, mais également d’influences death brutes
qui les rendent dévastateurs, même lors des quelques moments plus calmes qui mènent à
"The Damascene Conversions", qui se montre d’abord assez douce.
Le son lancinant flotte
lentement autour de nous avant de s’embraser progressivement, puis de renouer avec la
fureur du chant, mais on notera tout de même quelques moments d’apaisement comme
lorsqu’ils sont rejoints par le baglama d’Ahmet Ihvani, adoptant une touche mystique avant
que la noirceur ne nous envahisse à nouveau. La rythmique reste assez aérienne jusqu’à ce
qu’"Occam's Fucking Razor" ne prenne sa place, laissant des choeurs mystérieux similaires à
des incantations nous accompagner sur cette première partie, mais comme à son habitude
le groupe nous abreuve de sa virulence apocalyptique rythmée par quelques sons
mélancoliques pour créer un contraste fascinant. Les percussions habillent la fin du
morceau, qui est suivie par "To Shadow Zion (No Sanctuary)" qui nous emporte dans sa
course tumultueuse entre les vociférations surpuissante, les leads froids et l’approche
intense permanente qui fait s’envoler les onze minutes de la composition en ce qui semble
être un fragment de seconde, mettant ainsi fin à ce disque.
Le hasard veut que ma première expérience de "The Suns Of Perdition - Chapter IV: To Shadow Zion" ait été un live où le groupe en a joué deux extraits, qui m’avaient bluffé.
L’écoute de cet album ne fait que confirmer ce que je pensais déjà : Panzerfaust est un
véritable monstre de noirceur viscérale.
"The Suns Of Perdition - Chapter III: The Astral Drain"
Note : 18/20
Panzerfaust met fin à son triptyque avec ce nouvel album. Créé en 2005 au Canada, le
groupe composé de Brock Van Dijk (guitare), Goliath (chant), et récemment Thomas
Gervais (basse) et Alexander Kartashov (batterie) annonce en 2022 la sortie de "The Suns Of Perdition - Chapter III: The Astral Drain" chez Eisenwald.
L’album débute avec "Death-Drive Projections", une longue composition qui nous envoûte
progressivement avec cette noirceur mystérieuse et lancinante avant de laisser les parties
vocales intervenir pour renforcer l’oppression. L’ambiance pesante fera intervenir des cris
fantomatiques en arrière-plan ainsi que des riffs solides pour compléter les sonorités
aériennes et mélodieuses, puis le groupe nous laisse respirer avec "The Fear", un interlude
malsain qui nous mène à "B22: The Hive And The Hole". Après ce sample introductif, la vague
de noirceur refait surface pour nous inonder de hurlements macabres et de mélodies
inquiétantes pour créer un son entêtant et assez majestueux. On trouvera également des
parties plus brutes et des cris massifs avant que l’atmosphère ne s’apaise avec "The Pain"
qui proposera quelques sonorités lointaines qui nous conduisent à "Bonfire Of The Insanities"
et sa lente dissonance qui progresse doucement avant de présenter quelques cris.
Le
maître-mot du titre est l’oppression, qui nous envahit dès les premières secondes, et qui ne
nous quittera que lorsque le titre prendra fin avec un blast ravageur, laissant "The Fury" nous
proposer des sonorités plus douces, mais toujours mystérieuses. Les mélodies envoûtantes
de "The Far Bank At The River Styx" prennent la suite, laissant des riffs efficaces créer un
contraste accrocheur entre les deux univers. Le break central temporisera l’assaut tout en
alimentant l’emprise que les riffs ont sur nous, et qui durera jusqu’à ce que le néant
n’absorbe le son, laissant "Enantiodromia", un long interlude, nous proposer des sonorités
folk primitives pendant que le groupe installe à nouveau ses sonorités aériennes avant que
"Tabula Rasa" ne vienne clore l’album. Les hurlements s’installent dans des harmoniques
planantes, tout en faisant finalement croître l’intensité jusqu’à l’explosion finale et chaotique
qui nous libère soudainement.
Panzerfaust dévoile enfin la dernière partie de son univers oppressant avec "The Suns Of Perdition - Chapter III: The Astral Drain", et dire que son art est arrivé à son apogée serait un
bien bel euphémisme. Noirceur et mystère se mêlent sur tous les morceaux, dévoilant des
vagues d’intensité croissantes avant de nous laisser seuls.
|