"Unholy Descent"
Note : 17/20
Nouvelle menace de la part de Pathology. Un peu moins de trois ans après leur dernier
méfait, Dave Astor (batterie, Being Killed, ex-Cattle Decapitation), Obie Flett (chant,
Inherit Disease, ex-Hydrocephalic), Ricky Jackson (basse) et Dan Richardson (guitare,
Condemned, ex-Lord of War) signent chez Agonia Records pour la sortie d’"Unholy Descent", leur douzième album.
Bien connu des amateurs de violence grasse et lourde à l’américaine, Pathology n’est pas
connu pour faire les choses à moitié, et c’est confiant que je lance "Unholy Descent". J’y
découvre une introduction épique, mais je sais que la guerre est proche, et elle démarre
sans tarder avec "Cult Of The Black Triangle" où les hurlements d’Obie se couplent à une
rythmique dévastatrice. Les harmoniques donnent un côté majestueux à certains passages,
mais les riffs continuent de sévir avant de laisser place à "Hermetic Gateways" et ses leads
hurlants qui apportent un côté plus brut au morceau accrocheur et à ses mosh parts
efficaces, puis c’est avec "Psychotronic Abominations" que le groupe va nous écraser. On
notera quelques touches de technicité bienvenues entre les palm mutes explosifs, comme sur
le solo final, puis la furie incessante repart jusqu’à "Summon The Shadows" qui va frapper
avec une approche toute aussi saccadée de la sauvagerie. Le son devient plus imposant et
hypnotique sur l’introduction de "Whispers Of The Djinn", mais le groupe ne tarde pas à
replacer sa patte agressive fatale avant de revenir aux orchestrations sur le final, qui mène à
"Archon" qui emprunte au black / death quelques parties lead vicieuses et dissonantes avant le
break old school.
La noirceur subsiste jusqu’à "Malevolent Parasite", mais elle sera
malmenée par une des patterns haletants et des mosh parts massives qui suivront
également sur "Diabolical Treachery" où le son se montre parfois beaucoup plus criard,
presque même dérangeant par moments. Les solos apportent une pointe de mélodicité qui
disparaîtra dès que la rythmique reprend, tout comme sur "Demons In The Aether" qui ne nous
ménage pas et frappe à pleine puissance dès ses premiers instants avant de temporiser
avec des changements réguliers. L’assaut continue avec "Punishment Beyond
Comprehension" où on retrouve les influences mélodiques au niveau des guitares et des
quelques samples, mais elles se transforment en sonorités inquiétantes avec "Apostles Of
Fire" avant que le groupe ne relâche toute sa puissance. Ces mêmes tonalités
réapparaissent régulièrement avant la lourdeur finale qui fait finalement place à "A World
Turned To Ashes" où la recette continue à fonctionner à pleine vitesse, tout en se laissant
couper par de rares instants de douceur, comme pour mettre fin à l’album.
La recette de Pathology conserve la même base surpuissante, mais "Unholy Descent" se
permet tout de même d’insérer quelques touches mélodieuses à sa violence, teintant le
brutal death du groupe avec un voile plus majestueux.
"The Everlasting Plague"
Note : 18/20
Pathology est bien déterminé à fêter son quinzième anniversaire avec un nouvel album !
Créé en 2006 aux Etats-Unis, le groupe est mené par Dave Astor (batterie, Being Killed,
ex-Cattle Decapitation), accompagné par Obie Flett (chant, Inherit Disease,
ex-Hydrocephalic), Ricky Jackson (basse) et Dan Richardson (guitare, Condemned,
ex-Lord Of War) pour "The Everlasting Plague", leur onzième album.
On commence sur "A Pound Of Flesh" et son introduction inquiétante qui laisse place à un son
écrasant mais étrangement assez mélodieux et imposant. La brutalité lancinante refait
rapidement surface dans ce mix assez moderne aux hurlements gras, puis les mosh parts
font leur effet avant que "Perpetual Torment" ne vienne nous frapper. Le titre est plus axé sur
des patterns old school et épais, révélant des sonorités putrides et violentes, mais aussi
des leads tranchants. On continue dans la même lancée avec "Engaging In Homicide", un titre
où le blast règne en maître, accompagné par des riffs efficace, un chant extrêmement bas et
des leads assassins, puis "Procession Of Mangled Humans" intensifie les harmoniques
pesantes sans oublier ces parties pachydermiques purement slam. Le groupe reste dans ce
groove sanglant avec "Viciously Defiled" et ses racines aussi écrasantes et rapides que
saccadées, puis "Diseased Morality" viendra nous matraquer avec un tempo plus lent.
Le titre
ne cesse jamais de frapper, même lorsque les leads en tapping viendront nous exploser au
visage, alors que "Submerged In Eviscerated Carnage" accélère à nouveau le tempo pour
proposer des riffs agressifs et accrocheurs. Les pointes de technicité rendent le morceau
extrêmement puissant, tout comme "Corrosive Cranial Affliction" et sa courte introduction
inquiétante. Entre patterns old school et leads entêtants, le titre propose un contraste brutal
et intéressant, alors que "As The Entrails Wither" nous dévoile une introduction très
mélancolique avant que la tempête ne reprenne vie. Elle se chargera parfois d’éléments plus
aériens avant de faire place à ce solo entêtant, puis "Dirge For The Infected" place également
une première partie lancinante avant que la brutalité ne reprenne. La fin de l’album se
dessine avec "Death Ritual Deciphered", une composition massive qui propose une rythmique
abrasive et très groovy, puis "Decomposition Of Millions", une composition instrumentale, vient
nous achever avec cette rythmique puissante qui fait place à une dissonance malsaine,
créant un cocon de noirceur dans lequel le groupe nous frappe sans relâche.
Le nom de Pathology fait évidemment référence à une violence brute, et "The Everlasting Plague" n’y fait pas exception. Bien que certains éléments plus mélodieux ou plus modernes
ne se glissent dans le mélange old school, le groupe sait toujours comment frapper aussi
fort.
"Reborn To Kill"
Note : 18/20
Est-ce que vous savez ce que le mot “délicatesse” signifie ? Car ce n’est pas réellement
utile si vous souhaitez profiter pleinement de "Reborn To Kill", le dixième album de
Pathology. Mené d’une main de fer par Dave Astor (batterie, Being Killed, ex-Cattle
Decapitation) et Tim Tiszczenko (guitare, Being Killed), le line-up connaît divers
changements puis redevient solide avec Obie Flett (chant, Inherit Disease, Iniquitous
Deeds, ex-Hydrocephalic), Ricky Jackson (basse) et Dan Richardson (guitare,
Condemned, Fury Never Fades, ex-Lord Of War). Et tout ce petit monde nous a concocté
un concentré de furie que l’on est pas près d’oublier !
Vous souhaitiez un peu de douceur pour commencer ? Tant pis, "Hieroglyphs On Cement
Walls" attaque fort avec une rythmique imposante, des hurlements gutturaux et un blast
digne de la réputation du groupe. La violence prend possession des riffs, qui alternent entre
déchaînement et parties plus groovy, tout comme sur "Forced Regression", un morceau
puissant et qui va piocher dans les racines de la formation. Les riffs sont gras, motivants et
avec une part de technique, comme à leur habitude, mais le mix nous laisse profiter
pleinement de chaque partie. La recette ne change pas pour la surpuissante "The Beast
Within", mais le groupe ajoute quelques parties plus dissonantes qui rejoint pleinement cet
aspect violent.
On prend les mêmes et on recommence avec la dansante "Frothing At The Mouth", qui colle
tout aussi bien à la discographie de Pathology qu’"Empathy Ends", un morceau
atmosphérique qui met en avant le tapping de la guitare lead et une rythmique simple mais
efficace. On arrive rapidement à "Dragged Into The Cave", une composition bien plus
martiale. Le titre passe de riffs gras à blast rapide et passages qui auront raison de notre
volonté à ne pas remuer la tête, alors que les guitaristes s’en donnent à coeur joie. Et si
pour vous les collaborations ne sont pas essentielles au death metal, je vous conseille
l’excellente "Pit Of Bones", réalisée en duo avec Trevor Strnad (chant, The Black Dahlia
Murder). La combinaison des deux hurleurs va vous convaincre autant que la lente "The
Druid’s Gavel" va vous faire headbanguer. On reste sur quelque chose de technique dans
l’âme, mais c’est tout aussi efficace que les morceaux précédents, bien que la partie
atmosphérique fasse également son effet !
C’est reparti pour un tour avec "Crematorium Flames" et son blast intransigeant, ainsi qu’une
rythmique qui suit la tendance de violence que les Américains mettent en place depuis le
début. Si la technique s’aventure parfois dans des territoires plus expérimentaux, tout
comme sur le solo de "Stone Axe Dismemberment", qui part vers le death mélodique.
Pourtant ce style de tranche pas franchement avec les standards du groupe, puisque la
rythmique reste lourde et pedante. Aucun changement de registre avec "Predation", un
morceau court, simple et incisif comme on les aime, qui sait mettre sa touche de groove qui
colle à merveille aux growls caverneux d’Obie pendant que "Celestial Condemnation", le
dernier morceau, risque d’en surprendre plus d’un. C’est un death metal atmosphérique qui
attaque d’entrée de jeu, mais c’est un brutal death massif qui nous assomme par la suite.
Une sorte de lien entre les deux univers, un chevauchement qui sévit depuis le début de
l’album.
Seulement trente-trois minutes pour "Reborn To Kill", mais Pathology nous a bien montré que
leur volonté est intacte. Les nouveaux membres se sont bien intégrés, et ils offrent leur patte
à cette marque de fabrique surpuissante qu’est Pathology, diversifiant un peu l’album.
Pourtant, est-ce une mauvaise chose ? Oh que non ! Et on en redemande !
"Pathology"
Note : 17,5/20
S'il y a bien un groupe qui a décidé d'envoyer du pâté cette année, c'est Pathology. Ce groupe de brutal death américain vient de sortir son neuvième album, sobrement appelé "Pathology" en onze ans d'existence. Formé par Dave Astor (batterie, Being Killed, ex-Cattle Decapitation, ex-Parasitic) et Tim Tiszczenko (guitare, Being Killed) en 2006, le groupe intègre en 2008 Matti Way (chant, aussi présent dans Abominable Putridity, Cinerary, Hydrocephalic et Liturgy A.D.) qui partira en 2010 avant de revenir en 2012. Le groupe confie encore une fois l'artwork au désormais célèbre Pär Olofsson, mais le bassiste Oscar Ramirez les quittera après l'enregistrement, alors que Ricky Myers (Disgorge, Sarcolytic) et Cole Jacobson (Lago) hurleront en compagnie de Matti sur certains titres. Laissez la délicatesse à côté en écoutant cet album...
On va démarrer en douceur sur les hurlements de "Lamentation", qui sont entrecoupés de riffs assassins et de blasts dévastateurs. Au moins, le ton est donné ! Alors que "Dolorous" se reposera sur la vitesse d'exécution de la rythmique et les vomissements des chanteurs, "Litany" s'axe sur une double pédale omniprésente et une rythmique beaucoup plus lourde, qui lancera parfois des coups d'harmoniques tranchants. On repart tout de suite avec "Servitors" qui ne prendra même pas le temps d'une introduction, nous envoyant la sauce en pleine face dès les premières secondes. A peine un break pour alimenter une guitare lead lancinante. Je sais que la plupart d'entre nous n'ont pas attendu pour se décrocher les cervicales, mais les riffs de "Dissevered" vous y obligeront une fois encore. Un son très entraînant, même pour du brutal death. "Putrescent" se contentera de gros coups de power chords pour lancer l'assaut, tandis que c'est sur "Doth" que viendra la surprise. Une intro presque ambiante qui continue sur une rythmique vraiment puissante qui restera dans les mémoires. Le groupe continue sa chevauchée dans la violence à un rythme effréné avec "Shudder" et sa tornade de puissance. On assiste la à un véritable démantèlement grâce aux blasts de Dave Astor, qui continuera sous les hurlements d'"Opprobium". Le groupe ne faiblit pas et l'intensité reste la même jusqu'à "Vermilion", le dernier titre. Jamais à court d'idées pour nous faire headbanguer, le groupe nous livre sa dernière composition, et l'album redémarre sans aucun temps mort.
Une petite trentaine de minutes, c'est pile le temps nécessaire aux Américains pour déposer leur nouveau parpaing dans le paysage du brutal death. Des riffs de qualité et une voix bestiale, c'est pour ça qu'ils sont connus, et leur nouvel album ne me fera pas mentir. Je me demande personnellement comment ils tiennent le rythme du live, et j'espère avoir une réponse très rapidement !
"Throne Of Reign"
Note : 16,5/20
Pathology revient avec son nouvel album "Throne Of Reign" nous asséner son brutal death metal qui, depuis bientôt 10 ans, fait mouche à chaque fois.
Pathology, pour ce nouvel album, a décidé d’innover, peut-être que les death métalleux en avaient marre des labels, du music business alors ils ont décidé de créer le leur, sobrement nommé Pathology Music. Une initiative qui tend à se développer ces derniers temps. Quoi qu’il en soit, Pathology a décidé de prendre sa liberté et "Throne Of Reign" est la concrétisation du projet.
Avec ce nouvel album, Pathology lâche encore une fois un train lancé à vive allure sans freins : pas de concession, du bourrinage d’enceintes en bonne et due forme et ça dure 9 titres... Autant vous dire chers amis que ça fait mal, même très mal...
Pathology ne nous a pas habitués depuis son premier album "Surgically Hacked" en 2006 à de la mélodie mais plutôt à un bon gros death metal bien gras de derrière les fagots, un brutal death qui décalamine sans mal n’importe quel conduit auditif encrassé.
Le brutal death, soit on aime, soit on déteste ; mais les Américains maîtrisent à merveille leur sujet et la technique de leurs instruments (on retrouve tout de même dans Pathology des anciens membres de Cattle Decapitation, Disgorge ou Being Killed) et la production d’une telle musique quasi inaccessible au commun des mortels s’avère être, après quelques écoutes, une véritable démonstration du genre, à l'image des titres "Harvest", "Alone" ou "Preparing For Blood".
Pour "Throne Of Reign", Pathology s’est fait plaisir, le groupe de San Diego a invité des amis et c’est du lourd : Shawne Kelly (Hate Eternal), Ralph Santolla (Iced Earth, Deicide ou encore Obituary) et Christiani Peluso (Cropocephalic) sont venus poser leur solos et Par Olofsson a encore signé une superbe pochette.
Pathology a réuni tous les ingrédients pour rentrer dans la légende du brutal death metal. Après avoir partagé la scène avec des légendes comme Obituary, Deicide, Nil, Vader, Immolation ou Grave, Pathology avec "Throne Of Reign" a toutes les cartes en main pour envahir le monde avec son brutal death inspiré.
Une production brutale, violente mais en tous points croustillante et groovy à mort !
Toutefois, à ne pas faire écouter à n’importe qui au risque de passer pour fou...
"Lords Of Rephaim"
Note : 17/20
Pathology est un groupe de death made in USA, pas besoin de rappel car j'ai chroniqué leur album "The Time Of Great Purification" assez récemment. Il semble donc que ce groupe ne soit pas du style à se reposer sur ses lauriers, c'est déjà une bonne chose !
J'avais beaucoup aimé ce précédent opus, du gros death très brutal, et donc quoi de neuf sur ce "Lords Of Rephaim" ? On prend les mêmes et on recommence ? Eh bien non !
C'est toujours du death, pas de doute, je dirais même que les bonnes choses remarquées précédemment sont toujours présentes : la voix, le growl toujours très bien maîtrisé, la batterie aussi, et les guitares toujours très techniques. Qu'est ce qui a changé alors ? Le tempo. Pathology a énormément ralentit la cadence. La lourdeur a remplacé l'ultra rapidité. Attention, il y a toujours quelques blasts et de la double pédale, mais les BPM ont pris un sérieux coup dans l'aile. Mais est-ce une mauvaise chose ? Pas tant que ça, certes je préfère le précédent album pour sa sauvagerie mais ici on est dans une atmosphère plus malsaine. L'album est court, 30 minutes et des poussières. Le son est très bon, et la pochette... Putain, la pochette, elle est sublime !
Au final, on se retrouve avec un bon album mais j'ai quand même préféré "The Time Of Great Purification". Heureusement, les titres sont bien écrits, bien construits et méritent malgré tout le détour.
"The Time Of Great Purification"
Note : 19/20
Il est de ces albums que l'on attend pas... d'un groupe que l'on ne connaît pas... Et pourtant, cet album va faire grand bruit. Tel est ce qui s'est passé avec le nouvel album du groupe américain Pathology. Du death, du gros death, du death énorme.
Un album qui parvient à convaincre malgré ses 29 minutes et 59 secondes au compteur, c'est court mais c'est bien la preuve qu'un bon et court album est toujours plus agréable qu'un long et moyen album.
Du death donc, au niveau voix, rien de bien révolutionnaire, du gros growl mais extrêmement bien maîtrisé par Matti Way. Pour la batterie, on se situe quelque part entre le métronome et le marteau-piqueur, on a droit à du blast dans tous les sens et de la double pédale pour mon plus grand plaisir. Pour ce qui est des guitares, le groupe nous garantit le haut du panier. Une technique énorme, des riffs très brutaux mais qui arrivent malgré tout à être mélodiques. Nous avons aussi le bonheur d'avoir de magnifiques solos, du grand art. Mais tout cet aspect technique, c'est bien beau mais ce n'est pas tout. Oui, l'écriture compte beaucoup, et ici, l'écriture est énorme. Les titres se suivent mais ne se ressemblent pas, et il y a énormément d'accroches, qu'elles soient vocales ou musicales.
La production n'est pas en reste, le son est juste énorme, et on termine par une pochette très bien réalisée elle aussi... Le groupe réussit un quasi-sans faute, et si l'album parfait n'existe pas, eh bien "The Time Of Great Purification" s'en rapproche énormément !