Originaire du Danemark, Pet The Preacher n'en est pas à son premier coup d'essai, puisque le groupe a déjà enregistré un album "The Banjo" en 2012. Le style? Je vous le donne en mille : du stoner... Un groupe de plus qui risque de nous balancer les mêmes riffs utilisés plus d'un million de fois, déclinés à toutes les sauces depuis... Black Sabbath (faut-il le préciser ??!!). Pourtant, on a beau anticiper, l'écoute d'un riff typé "Black Sabb", qu'il soit mille fois entendu, ou du moins reconnu... on ne peut s'empecher de ressentir un groove, un mystère, une sensation hors du temps.
Pet The Preacher, sans être un mauvais groupe, prend donc le risque de se retrouver noyé dans ce chaudron obscur dont les secrets sont à présent tombés dans le domaine public ou tout musicien opportuniste n'a qu'à se servir. Les premières notes du premier titre "The Cave" sont pourtant prometteuses, comme des sanglots longs d'un vieux cowboy condamné à l'errance, Pet The Preacher annonce une toute autre couleur par la suite. "Let Your Dragon Fy" est un pur condensé stoner / rock plutôt conformiste mais très appliqué. Les titres s'enchaînent alors avec une même qualité, de bons gros riffs graisseux, du groove, de la rage parfois mais un profond manque de personnalité vient ternir ce "The Cave & The Sunlight". Sur l'ensemble, la voix raucailleuse, feutrée du vocaliste / guitariste Christian Hede Madsen (rappellant de loin, Eddy Wedder de Pearl Jam) est malheureusement gâchée par des lignes trop conventionnelles, seule la basse est vraiment intéressante ("Kamikaze Night", le très bon "Marching Earth Part 2"), inventive, organique ("The Pig & The Haunted") avec un vrai feeling. S'il y a un titre qui sort du lot, ce serait le... bonus track "The Web", d'une durée de 8 mn. Blues, lancinant comme a pu l'être Alice In Chains, le titre a l'air improvisé... encore une fois les arrangements à la basse sont de toute beauté.
On ne peut pas jeter la pierre à un groupe qui semble pourtant prendre sincèrement du plaisir à jouer ce genre, mais un peu de risque serait bienvenu. La recherche d'un son, aller plus loin dans les arrangements, ne ferait pas de mal à un style qui est en voie de se mordre la queue.
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