Un an et demi après un premier morceau convaincant, Pillar Of Light s’offre un album.
Signé chez Transcending Obscurity Records, le groupe américain composé d’Aaron
Whitfield (chant / clavier), Alex Kennedy (guitare / clavier, Jesus Wept), Scott Christie
(guitare), James Obenour (basse) et Eric Scobie (batterie) dévoile "Caldera", son premier
album studio.
L’aventure débute dans la mélancolie avec "Wolf To Man", mais on se sent de plus en plus
oppressé lorsque les parties vocales apparaissent, et la sensation redoublera lorsque les
riffs s’invitent dans le mélange. La progression dans le bloc de noirceur est assez naturelle,
intégrant des touches de post-metal et de shoegaze pour créer des éléments vaporeux,
comme la guitare finale qui nous transporte jusqu’à "Leaving", où le son lancinant reprend de
plus belle et nous enferme à son tour sous son voile morne. La composition aura tendance à
s’apaiser, laissant le vocaliste seul avec quelques harmoniques planantes, mais la saturation
reprend possession de la rythmique avant de s’enflammer d’un seul coup pour disparaître,
laissant place à "Spared" qui nous accorde trente secondes de calme.
Le son explose sans
prévenir, puis s’essouffle à nouveau pour rythmer son apathie avec des déflagrations
entêtantes qui nous piétinent sans ménagement jusqu’à l’apocalypse finale suivie d’"Eden",
interlude apaisant de trois minutes en son clair. Toute notion de quiétude disparaît avec la
dissonante "Infernal Gaze" où la notion de progression et de rythme changeant est à nouveau
exploitée, en particulier avec l’arrivée du blast central puis l’éclosion des leads avant de
passer à "Unseeing" qui nous hypnotise un court instant. L’agressivité est revient par vagues,
créant un flot irrégulier de pesanteur intense qui nous berce avec brutalité avant de nous
relâcher sur "Certain End", la dernière composition de l’album, où on découvre des mélodies
aériennes qui contrastent avec la puissance des riffs, rendant le mélange aussi cohérent
qu’improbable, mais surtout incroyablement intense du début à la fin, malgré le break
salvateur.
Bien que "Caldera" ne soit qu’un premier album, on peut dire que Pillar Of Light a déjà trouvé
une identité musicale forte. Le groupe s’exprime avec lenteur, dissonance et sonorités
écrasantes pour créer de longs mais saisissants morceaux, qui font honneur à son héritage
musical lourd.
|
|