Nouvelle aventure pour Plague Rider ! Créé en Angleterre en 2011, le groupe sort
rapidement une démo la même année, suivie de peu par un album, ainsi que deux EPs. En
2023, Jake Bielby (guitare, Dybbuk, ex-Live Burial), Lee Anderson (basse, ex-Live
Burial, ex-Horrified), Matthew Henderson (batterie, ex-Live Burial, ex-Horrified) et
James Watts (chant, Dybbuk, Arkanar) signent chez Transcending Obscurity Records
pour annoncer "Intensities", leur deuxième album.
"Temporal Fixation" propose quelques notes claires en guise d’introduction avant de laisser le
groupe accélérer progressivement, plaçant quelques cris en arrière-plan avant que la
déferlante ne prenne place, laissant des sonorités old school nous lacérer sur des patterns
chaotiques. Le son dissonant accélère et ralentit sans cesse avant de s’éteindre pour
s’enflammer à nouveau sur "An Executive" dont le groove malsain mais accrocheur sévit
immédiatement dans ce que l’on pourrait appeler un imbroglio organisé, qui ne cesse de
déverser des parties complexes et travaillées. Le groupe ne lésine pas sur les harmoniques
inattendues avant de laisser "Modern Serf" prendre la suite avec une nouvelle dose d’imprévu
habilement ficelé pour rendre ses riffs relativement cohérents tout en restant possédé par
une folie dévastatrice.
La même énergie survoltée animera "Toil", une courte composition qui
peine à arriver aux trois minutes, mais qui ne perd pas un seul instant pour nous déverser
toute sa puissance grâce à des vociférations et une base remuante, puis le groupe repart
dans l’approche légèrement plus progressive grâce à "The Refrain", dont la durée est presque
trois fois plus longue. En plus de jouer une rythmique convolutée dont l’intensité ferait pâlir
n’importe quel musicien aguerri, le groupe ajoute des touches criardes dérangeantes à ses
moments les plus agressifs avant de s’abandonner à nouveau à la démence pour rejoindre
"Challenger's Lecture" en nous frappant de toutes les manières possibles. Si le titre démarre
de manière légèrement plus conventionnelle, les musiciens auront tôt fait d’ajouter leur patte
surprenante et explosive, avec notamment une partie plus étouffante sur la fin, puis c’est
avec les douze minutes de "Without Organs" que l’album prend fin, laissant les quatre
musiciens se démener pour occuper l’intégralité du temps imparti avec un mélange d’à peu
près tout ce qu’ils savent faire, que ce soit à pleine vitesse ou plus lentement, mais surtout
avec un maximum d’effets étranges et de maîtrise.
Quoi qu’on en pense, "Intensities" est un album remarquable. Extrêmement difficile d’accès,
Plague Rider parvient à conserver une cohérence dans sa folie, une logique dans son
chaos, et une virulence viscérale dans son nouvel album.
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