Quand tu décides, début 2018, à Lille, de former un groupe de grind et que tu l’appelles sobrement Poiro, inutile de préciser que tu n’es pas là pour enfiler des huîtres. Quand ce trio décide aussi de se limiter à la batterie, à la basse et au chant, tu comprends vite qu’on tient là quelque chose d’assez surprenant. Effectivement, quelle surprise et que de rebondissements musicaux à l’écoute de Poiro. Du blast beat et encore du blast beat, voilà comme on appréciera les définir. Ce groupe rassemble ce qui se fait de plus violent, malsain et extrême dans le metal, à commencer par le grind, mais aussi le black metal, le noiserock ou encore le mathrock. À fond les ballons, point barre.
Leurs influences sont vagues, puisqu’elles balayent des horizons allant de Meshuggah à Painkiller en passant par Wormrot, Moonshild et Lighting Bolt. L’album débute sur "Satan", une belle entrée sur scène où l’on dégustera du pig squeal à foison, et même un peu plus. Une minute quarante quatre, et peu de temps pour reprendre son souffle. On se rend compte dès lors que finalement, la guitare, ce n’est pas indispensable (façon, le grind, c’est pas de la musique). D’ailleurs, c’est rare que l’on puisse autant s’astiquer le poireau (de rien) sur de si belles mélodies réalisées à la basse, comme l’illustre le titre suivant, "Rivet". Moi qui me plains souvent de ne pas assez l’entendre, là au moins, j’en prends plein les oreilles, merci gentille basse.
Je termine en citant le tube de cet hiver 2019 : "Nwauly Meat", magnifique reprise du classique de 1993 qui animera vos soirées karaoké pour les années à venir (ce n’est d’ailleurs pas la seule reprise de l’album, mais je n’en dirai pas plus). Bref, c’était pas long mais c’était bon. Vivement la suite. Vivement leur prochain concert à ces Lillois, puisqu’il paraît même qu’on pourra assister à de jolis lancers de poireaux sur scène…
|
|