"Monumental Pandemonium"
Note : 16/20
Cela fait déjà six ans que le premier album de Post-Mortem est sorti, il était donc temps de lui donner un petit frère. C'est chose faite avec "Monumental Pandemonium" dont le titre a le mérite d'annoncer la couleur ! On s'attend donc à trouver comme sur "God With Horns" un death old school à la fois brutal, mélodique et groovy qui tabasse et qui fait craquer les vertèbres.
Déjà, on remarque que les protestations du comité contre les albums trop courts ont payé puisqu'on passe des trente et une minutes de "God With Horns" à quarante-trois minutes, on a donc un peu plus de matière à se mettre sous la dent et après six ans d'attente ça fait plaisir. Après l'intro "Abyssus Abyssum Invocat" qui installe une ambiance aussi épique que glauque avec ses airs de bande-son de film, c'est "Genocider" qui lance vraiment les hostilités, avec une fois de plus un titre tout en finesse qui annonce qu'on va s'en prendre plein la gueule ! Et effectivement on se prend une rafale de blasts dès le début, les riffs de bûcheron sont de retour et sont à cheval entre le death graisseux et old school et des sonorités bien plus groovy et modernes. Une fois de plus, Post-Mortem fait le grand écart entre deux époques pour créer un death metal brutal, accrocheur, puissant et qui a tout de l'incitation au headbanging. La formule fonctionnait déjà très bien sur "God With Horns" et elle se retrouve encore affinée et donc d'autant plus efficace sur "Monumental Pandemonium". Comme précédemment, ce sont bien les influences old school et brutales qui prédominent et le groupe nous pilonne bien la nuque sur ces douze nouveaux morceaux. La mélodie, le groove et la légère pincée de sonorités plus modernes ou groovy sont distillés intelligemment pour insuffler un peu de profondeur et renforcer encore la puissance d'un death metal qui évite le piège du bourrinage constant. "Skin Of My Enemy", après nous avoir détruit la tronche à grands coups de blasts, nous place un break plus lourd et plus sombre en fin de morceau. Un solo très mélodique se fait entendre avec quelques claviers grandiloquents en fond et cette fin de morceau crée une ambiance aussi funeste qu'épique qui pose un contraste intéressant après un pilonnage soutenu.
C'est simple, vous prenez ce qui faisait la force de "God With Horns", vous l'amplifiez encore un peu et vous avez une idée de ce que donne "Monumental Pandemonium". Post-Mortem n'a rien perdu de sa puissance, de sa brutalité, de son groove ou de ses penchants mélodiques et ce nouvel album nous remet une bonne grosse claque dans la mâchoire. "Mountain Of Skulls" nous sort même quelques riffs bien thrash au milieu d'un morceau là encore aussi brutal que mélodique qui devrait faire un beau petit carnage en live ! "Opening Of The Underworld's Gate", quant à lui, nous rappelle parfois ces bons vieux Suffocation dans ces moments les plus brutaux. Les passages les plus lourds, groovy ou martiaux, quant à eux, nous ramèneront à la référence incontournable du genre, les éternels Bolt Thrower. Les mélodies de "Cryptic Revelations" renvoient même à la fameuse scène death mélodique de Göteborg avec là encore des riffs aux fortes senteurs thrash. Toutefois, le fait de citer ces grands noms ne doit servir qu'à donner une vague idée des scènes qui s'entrechoquent dans la musique de Post-Mortem, le groupe fait sa propre sauce et a depuis longtemps digéré ses influences pour créer quelque chose de personnel et foutrement efficace ! Et que le fait d'avoir mentionné quelques sonorités plus modernes ne vous effraie pas, le death du groupe reste majoritairement old school et ces fameuses sonorités ne sont placées que par petites touches. "Monumental Pandemonium" porte bien son nom et défonce tout sur son passage que ce soit par des passages brutaux ou des riffs puissants et écrasants. "Soul Inquisitor" est probablement le morceau qui se permet le plus de liberté en allant marcher sur des terres plus martiales et modernes presque teintées de metal industriel dans l'esprit, le tout au milieu de gros blasts qui tachent évidemment.
Post-Mortem nous revient donc en forme pour un album qui suit la voie tracée par "God With Horns" mais en poussant encore un peu plus loin dans tous les domaines. "Monumental Pandemonium" est tout indiqué pour vous fournir votre dose de death old school, brutal, mélodique et groovy tout en amenant quelques petites sonorités plus modernes ou originales. C'est efficace, bourrin, accrocheur et surpuissant, franchement que demander de plus ?
"God With Horns"
Note : 15/20
Nouvelle signature de Great Dane Records, Post-Mortem (à ne pas confondre avec le Postmortem alemand) débarque avec un premier album "God With Horns" annoncé comme étant dans la lignée du brutal death old school à la old Cannibal Corpse, Jungle rot, Dying fetus et autres Sinister.
L'intro de l'album brouille les pistes en donnant dans l'electro orchestral, mais "Spine Trophy" remet les pendules à l'heure bien vite. On tombe sur un death metal effectivement très proche des vieux Cannibal ou Sinister, avec une brutalité crue bien loin des blasts supersoniques en vigueur de nos jours. Chez Post-Mortem on tabasse à coups de riffs de bûcheron et de gros tapis de double, les blasts eux sont bien présents mais en version locomotive comme les vieux Suffocation. Mais on a à peine le temps de trouver nos marques que "Rules Of Death" nous prend déjà à contre-pied avec l'intervention de Shawter de Dagoba sur un refrain en chant clair alors que le début du morceau sent bel et bien le death des 90's. Globalement l'album est de toute façon assez varié et si Post-Mortem présente un death metal bourru, il ne tombe jamais dans l'ultra violence. Les riffs se font primaires, directs ou très lourds, pas de technique à outrance forcément et malgré l'apport régulier de mélodies, on ne sombre pas non plus dans le death gentillet comme on peut l'entendre chez certains groupes ces derniers temps. Post-Mortem se sert de la mélodie pour appuyer les ambiances et accrocher un minimum, ce qu'il fait aussi très bien avec un groove dont l'album ne se sépare jamais. Mais avouons tout de même que ça fait du bien d'entendre de bons leads et de bons soli comme sur "Industrial Aborting Process" ou au début de "God With Horns".
La volonté d'aller droit au but se retrouve aussi dans la durée de ce premier album, bonus track compris on atteint à peine les 31 minutes ! Pas le temps de s'appesantir et de s'ennuyer, Post-Mortem a voulu faire direct et pour le coup c'est réussi. Il est d'autant plus fort d'arriver à présenter un visage relativement varié sur une durée aussi faible. On reste certes constamment dans le death metal mais entre le refrain en chant clair avec l'intervention de Shawter, quelques incursions tout de même plus modernes dans certains riffs et l'ajout de pas mal de soli et mélodies on a quand même de quoi faire sur cette poignée de morceaux. Le bonus track "Umbilical Strangulation" en rajoute d'ailleurs encore un peu niveau variété puisque les growls déjà profonds à la base deviennent ici carrément gore et le morceau fait très fortement penser à du Dying Fetus des débuts ! Petite surprise à la fin du morceau d'ailleurs avec un dialogue complètement what the fuck et quelques secondes grind sortie de je ne sais où et qui a le mérite de m'avoir bien fait marrer en plus de trancher méchamment avec le reste de l'album. Pour ce qui est de la production, c'est du bon boulot aussi avec une basse bien présente qui prend sa place au même titre que les autres instruments.
Au final, un premier album assez varié, qui contrairement aux intentions affichées ne se limite pas seulement au death old school. "God With Horns" lui fait évidemment la part belle mais laisse de la place pour quelques petites fioritures efficaces, d'autant que l'album est court et que ça rend le mélange d'autant plus percutant.
"Mankind Autopsy"
Note : 16/20
Cette seconde démo de Post-Mortem date de 2001, et je trouve bien étonnant qu'on n'en ait pas plus entendu parler plus que ça...
C'est du tout bon. Dans un style proche de Cannibal Corpse ou encore Dying Fetus, qui sont cités parmi les influences du groupe, nos amis de l'Est de la France nous pondent ici une excellente galette !!
Ca blaste dans tous les coins avec une voix bien agressive. Les riffs sont assez souvent bien entraînants et nous reste en tête comme les riffs du Foetus Mourrant.
C'est certes pas aussi technique, mais c'est quand même pas mal du tout. Le son est très bon pour une autoprod, c'est à souligner tout particulièrement.
La voix utilise parfois des effets du plus bel effet (oui, je sais...) sans que ca ne nuise au style.
Les paroles gagneraient cependant à être un poil plus articulées, mais bon il faut pas en demander trop, c'est le style qui veut ça.
En bref, Post-Mortem, c'est du tout bon, j'ai hâte de voir comment le groupe a évolué depuis le temps, surtout qu'on nous promet des influences funk et jazz...
Tant qu'ils nous font pas de la pop anglaise, on leur pardonnera tout après cette excellente démo.
|
|