Malgré plus de dix années d'existence, il aura fallu attendre le cinquième album du groupe pour que j'entende enfin parler des Brésiliens de Power From Hell !!! Sorti sur un obscur label, ce nouvel album a quand même traversé l'Atlantique et ce n'est pas rien... A en juger par l'artwork kitch au possible, le combo ne fait certes pas dans l'originalité, mais au moins, on sait à peu près à quoi s'attendre : je veux bien me faire nonne si Power From Hell ne joue pas du black / thrash bien old school !!! Même si j'adore le style, beaucoup s'y essayent avec plus ou moins de réussite... Alors, bonne surprise ou fiasco, la réponse se trouve en fin de chronique !!!
Tout commence avec "Old Metal" et son intro quelque peu orientalisante... Et très vite, on est emporté par un groove bien sympathique et un son old school qui l'est beaucoup moins !!! En effet, les guitares ont l'air d'avoir été enregistrées dans le garage des parents, la batterie, qui sonne très 80's, pourrait avoir été enregistrée en tapant sur des saut et des barils d'Omo, et le chant, plutôt honnête, se trouve noyé dans l'ensemble... Bon, je noircis peut-être un peu le tableau, mais on est quand même très loin des standards actuels : aujourd'hui, on peut assez facilement sonner crade et old school tout en gardant un son compréhensible, puissant, personnel et dynamique !!! Il n'y a qu'à écouter Deströyer 666, Aura Noir, Gospel Of The Horns, Nocturnal Breed ou encore Whiskey Ritual... En fait, le plus dérangeant est que ce son n'a pas d'âme et qu'il est d'une platitude incommensurable !!! Tout sonne étouffé et sans vie, et même avec de bonnes idées, ce premier morceau s'avère malheureusement très terne...
Place à "Revelations Of Flesh", morceau qui reprend exactement le même pattern de batterie... En fait, ça pourrait très bien être la suite du titre précédent, surtout vu sa durée d'à peine plus de 2 minutes !!! A moins que ce soit le même morceau remanié... Encore une fois, il y a de bonnes idées et un solo plutôt bien envoyé, mais le son rend tout cela ennuyeux !!! Quand, en plus de cela, la rythmique s'avère la même, on a l'impression de tourner un peu en rond... "Howling At The Blood Moon" offre une petite variante au début, mais on revient très vite sur le même pattern !!! Seule différence notable, une petite baisse de tempo et une durée qui passe en dessous de la barre des 2 minutes... De quoi ôter tout intérêt à ce nouveau morceau totalement vide et désincarné !!! Où sont la fougue et la rage propres à ce genre musical ??? Où est la bestialité ??? Sûrement pas dans un titre aussi scolaire qu'ennuyeux, soyez-en sûrs...
S'ensuit un "Armageddon" qui devrait tout détruire sur son passage... Mais détrompez-vous, ce morceau vous offrira en échange l'éternelle même rythmique !!! Bref, rien de nouveau sous le soleil, ce qui rend l'écoute de ce "Devil's Whorehouse" désagréable au possible... Ça en est affligeant d'entendre un album aussi peu inspiré et interprété avec aussi peu de conviction !!! "Nightcrawler" vous offrira une risible intro de batterie avant d'arriver sur un riff heureusement plutôt sympathique et une rythmique, Satan soit loué, beaucoup plus efficace... De quoi redorer le blason des Brésiliens ??? Il ne faut quand même pas pousser Mémé dans les orties !!! On retrouvera le fameux pattern sur "Torture Garden", quant à lui sauvé par un riff principal très teinté black metal et apportant enfin un peu de noirceur à la musique de Power From Hell... Un passage mid-tempo plutôt lourd va même vous donner envie d'headbanguer, et vous pourriez presque trouver le solo final savoureux !!!
Le morceau suivant s'intitule "666 Ways To Blasphemy" et s'avère résolument mid-tempo... Ce genre de titre permet à un album plus qu'intense de respirer un peu, mais que dire de son effet sur une galette aussi décevante que celle-ci ??? Sa linéarité vous fera très vite décrocher et oublier les quelques bonnes choses entendues précédemment... Même sentiment avec "Black Forest", qui se veut plus black metal dans son atmosphère, mais qui passe à côté de sa mission en manquant encore une fois cruellement d'âme, damnée de préférence !!! Le riff principal de "The Evil And The Lust Never Sleeps" est quant à lui plutôt réussi, même si l'ensemble sonne très kitch et suranné... Pas inintéressant, mais pas de quoi sortir l'auditeur de sa torpeur, enfin, s'il n'a pas décroché avant !!! Passons à "Mais Um Ano Esfria", qui est une reprise, mais qui semble pourtant avoir été composé par Power From Hell lui-même : d'un ennui mortel...
On termine l'écoute avec "Long Road To Hell", et même si les morceaux de "Devil's Whorehouse" sont très courts, il est vrai que cet album semble avoir duré une éternité : ce fut belle et bien une longue route pour l'Enfer !!! Ce dernier titre est un genre de balade rock'n'roll, surprenant mais sans grand intérêt, tout juste destiné à nous achever... Bref, voilà bien un album poussif au plus au point, absolument pas habité et exécuté sans conviction !!! Outre les problèmes de son, un tel genre musical demande d'avoir des tripes et d'avoir la foi... On a ici plutôt l'impression que les Brésiliens ont enregistré un album pour enregistrer un album, sans y avoir mis ce supplément d'âme qui changerait tout !!! Il y a certes quelques bonnes choses ici et là, mais l'ensemble est beaucoup trop linéaire, scolaire et donc ennuyeux à mon goût... En attendant que Power From Hell révise sa copie, je m’abstiendrai bien volontier de m’infliger une nouvelle écoute : sado peut-être, mais pas maso !!!
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