Le groupe
Biographie :

Praetor est un groupe de thrash metal luxembourgeois formé en 2019 et actuellement composé de : Alex Raising (batterie), Noémie Bourgois (guitare / Sepult, Women Of The Grave, ex-Lazy Hollow), Sebastien Gouttes (basse / Kryzees, ex-O-Zone, Skulls From Hell, ex-Hairy Skulls) et Hugo Nogueira Centeno (chant, guitare / ex-Lost In Pain, Suffocate). Praetor sort son premier album, "Praetor", en Février 2023 chez Barhill Records.

Discographie :

2023 : "Praetor"


La chronique


Praetor est un jeune groupe luxembourgeois qui sort son premier album éponyme et devrait ravir les amateurs de dentelle et de poésie puisqu'il donne dans un thrash metal pur et dur qui découpe tout ce qui dépasse. Voyez seulement : dix morceaux pour à peine plus de trente-six minutes et le morceau le plus long dépasse à peine les quatre, je crois que c'est assez clair !

Et si vous aviez encore quelques doutes, "No Return" en ouverture d'album va vous calmer très vite, en moins de trois minutes la messe est dite et le groupe n'aura pas levé le pied une seule fois. Bon, certes le refrain est un poil moins bourrin que le reste mais c'est quand même au minimum énergique et le groove qu'il déploie va de toute façon pousser au headbanging et va vous déplacer des vertèbres. Au moins ça annonce la couleur tout de suite et Praetor confirme qu'il n'est pas là pour enfiler des perles, vous allez en prendre plein la tronche et ça tombe bien puisque vous êtes venus pour ça. "Move On" enchaîne avec un rythme un peu moins nerveux mais le groupe reste teigneux même si le refrain apporte un tout petit peu plus de mélodies. Globalement, c'est inspiré du thrash de la bay area donc oui, vous allez entendre un peu de vieux Metallica, du Testament et un peu de Exodus. "Pitch Black" envoie d'ailleurs le pâté comme il faut avec une fois un rythme bien énervé et une envie d'en découdre qui saute aux yeux, ou plutôt aux oreilles. Si certaines influences peuvent effectivement s'entendre, le groupe n'oublie pas pour autant de vivre avec son temps, que ce soit par une production propre et puissante ou par une brutalité que les vieux de la vieille n'ont que rarement atteinte. D'ailleurs, en parlant de son, le petit détail qui fait plaisir c'est que l'on entend bien la basse, quand on sait à quel point elle est étouffée chez la plupart des groupes de metal c'est un point à souligner. Praetor fonce dans le tas et même s'il apporte la dose syndicale de mélodie et de groove, il n'empêche que son thrash est brutal et qu'il fonce dans le tas sans se poser trop de questions.

"Mass Extinction" fait bien mal aussi avec ses tapis de double grosse caisse et ses riffs de bûcheron, le break mid-tempo qui débarque en deuxième moitié de morceau n'en est d'ailleurs que plus brutal. "Precious Time" s'en sort bien aussi en matière de gros riffs qui font mal et sur ce morceau les lignes de chant rappellent parfois un peu Testament, ce qui n'est pas la pire des références, vous en conviendrez ! En tout cas, les trente-six minutes passent évidemment très vite et ce premier album ne baisse jamais en intensité, le groupe fonce droit devant pied au plancher et ne laisse que quelques passages plus groovy ou mélodiques pour apporter un minimum de dynamisme. Le reste du temps c'est du thrash méchant et teigneux réalisé par un groupe qui connaît ses classiques mais y apporte quand même sa petite touche. Parce qu'il faut avouer que quand on joue ce style il est difficile d'apporter plus qu'une petite touche personnelle sans le dénaturer, le thrash c'est le thrash et en général ce qu'on en attend c'est qu'il arrache tout façon sol, plafond et moquette. D'ailleurs, après toute cette boucherie, vous vous dites qu'en fin d'album le groupe va quand même lever le pied, vous vous trompez et "United" en remet une couche avec un tempo nerveux et un refrain effectivement plus fédérateur. La fin du morceau est d'ailleurs encore plus brutale avec un solo bien fou à gros coups de vibrato et des blasts en bonus parce que tout ça n'était évidemment pas encore assez brutal ! C'est "Distant Road" qui clôt cette attaque en règle et c'est une fois de plus à fond du début à la fin, Praetor termine l'album comme il l'a commencé avec l'aiguille dans le rouge.

Un premier album qui laisse transparaître ses influences et qui balance un thrash assez classique influencé par la Bay Area, ce ne sera donc pas extrêmement original. Mais ce n'est pas ce que l'on attend d'un groupe de thrash, on veut au contraire que ça tape fort, que ça joue vite et que ça déboîte tout ce qui bouge. Et pour ça, vous pouvez faire confiance à Praetor parce que bordel ça remue là-dedans. Comme l'a dit un jour un grand philosophe (ou une vieille pub pour des conserves je ne sais plus) : "il y a de l'ambiance dans cette petite boîte !".


Murderworks
Mai 2023


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/praetorthrash