Bon, ne nous mentons pas, avec cet album les membres de Psy:Code n’ont rien réinventé. Ils n’ont pas réinventé la musique, ils n’ont pas réinventé le metal et ils n’ont pas réinventé la mouvance core dans laquelle ils semblent se placer. Et puis 57 minutes, pour un album du genre, c’est long, c’est très très long. L’ennui prend place assez vite si on se met à écouter l’album d’un coup. Et puis, quitte à perdre une heure de son temps, autant écouter un morceau de Tool (pardon Maynard, je t’aime bien).

Mais alors, tout est à jeter sur cet album ? Avec un tel début de chronique, on pourrait croire que oui. Mais en fait non, et ce serait bien triste. Alors voici ces choses à retenir et à écouter. La pochette : c’est bête à dire mais la pochette d’un album est très importante. Si ça attire l’œil, ça force l’oreille à suivre. Regardez la pochette de "Mørke" au-dessus de cette chronique et osez me dire qu’elle est laide ! Moi, je la trouve très cool. "Leech" : c’est le premier morceau de l’album et c’est toujours important d’écouter, au moins, le premier morceau d’un album. Si le groupe l’a posé là, ce n’est pas pour rien. Si la pochette est la première chose que l’on voit d’un album, le morceau d’ouverture est la première chose que l’on découvre en entrant dans cet album. D’autant plus que ce "Leech" présente bien le style du groupe. J’utilisais le mot "core" en début de chronique, mais vous entendrez bien vite que ça ne se limite pas à ça. "Loosen The Tight" : pour son intro délirante, à mi-chemin entre Korn (première époque) et… et je ne sais quoi. Et parce que le travail de guitare de ce morceau est chouette. "Iskolde Øjne" : parce que je ne sais pas comment prononcer ce Ø mais que ça me fait rire. Et puis surtout parce que c’est n’est pas si courant d’entendre une musique en danois (à moins que vous soyez vous-même un musicien danois). "Paralyzed" : parce que ce morceau n’a rien à voir avec le reste de "Mørke" et que ça fait toujours plaisir de voir des ruptures en milieu d’album. "The Sky Is Broken" : comme pour "Loosen The Tight", l’intro est géniale, celle-ci est même meilleure. Mais ce n’est pas tout, le morceau est très bien dans son ensemble. Peut-être le meilleur de l’album. "Stay Disappeared" : ce morceau est à 10 000 lieux du reste de l’album. Si "Paralyzed" était déjà bien différent, celui-ci ne manquera pas de vous toucher.

Cet album n’est définitivement pas le mauvais album que je semblais décrire en introduction. Mais je maintiens ma position, il ne faut surtout pas l’écouter d’un coup au risque de s’y perdre. Il vaut mieux écouter l’album piste par piste, de temps en temps, mais surtout, plusieurs fois. Certains titres y gagnent beaucoup après plusieurs écoutes.

Loin des déambulations metalcore aux grosses productions ricaines qui traînent à outrance dans le paysage musical métallique dernièrement, on trouve ici avec Psy:code une production plutôt scandinave, un son ressemblant fortement à du Mnemic. Ces 12 titres s'enchaînent à la perfection avec ces guitares tranchantes agrémentées de solos et des riffs qui saignent bien comme il faut. De la production scandinave comme seuls nos amis qui viennent du froid savent en faire. Au niveau des compositions, c'est assez intéressant, tranchant et assez cohérent. Les morceaux s'enchaînent à la perfection, même si sur la fin du CD on ressent une certaine lassitude quant à la diversité de ceux-ci. Oscillant entre le metal tranchant et rempli de haine, avec toujours cette "touche" froide et moderne propre au metal scandinave, les guitares bénéficient d'une certaine puissance et d'une aisance technique. Si on reprend au niveau instrumental, peu de fautes de goût. Le tout est ciselé de bien belle manière, la partie rythmique n'a rien à envier à personne avec une section vraiment haut de gamme. Le groupe pourrait rappeler par certains aspects les non moins célèbres Mnemic, compatriotes et pionners du genre, avec ce metal froid et moderne, mais tout en gardant sa propre identité. Psy:code fait dans le metal moderne, certes, mais accordant et laissant sa place aux ambiances et atmosphères. Le chant de grande qualité, autant dans les saturations, dans le growl, que dans les passages planants et atmosphériques, permet au groupe d'acquérir sa propre identité et permet un niveau intéressant. La production finissant superbement tout cela, par quelque chose de très fin, ciselé, permettant la mise en avant de chaque partie guitare, de chaque note et ne se laissant pas aller à un ensemble désuet ou brouillon. Psy:code se pose véritablement en digne sucesseur des Mnemic, ou encore Soilwork... A découvrir. La Scandinavie regorge de talents, il ne leur reste plus qu'avec cette excellente galette, bien qu'un peu lassante sur la fin mais cohérente de bout en bout, à se faire une place au soleil.