Red Kunz, mi-homme mi-taureau.
Cinq pistes, vingt-deux minutes de son, autant se le dire tout de suite les gars - ni voyez ici aucune parole sexiste - ça va être un plaisir court mais intense. On va se faire mâcher, digérer et recracher en bouillie. Alea Jacta Est.
Ce n’est pas le chant des sirènes qui va te scotcher, dès le premier morceau mais "Transatlantic", pas grave nous voilà dans l’océan quand même. Un océan de cordes grasses et groovy, d’une batterie percutante comme une lame de fond, et d’un chant (on y revient quand même) tout simplement envoûtant.
L’épopée continue avec "The Beggar", apprêtez-vous à taper du sabot. Un gros rock musclé qui galope, que c’est bon ! Les titres s’enchaînent crescendo avec "Four Good Reasons", le chant est particulièrement séduisant, le tout d’une cohérence irréprochable et les stridentes notes folles qui s’échappent tout simplement jouissives. Plus épais, plus saccadé encore, "Prisms", avec ses sonorités et ses lignes de basses, me rappelle One Second Riot, une vrai madeleine de Proust. L’opus se ferme sur le groovy "Teeth, Hair & Skin". Une voix décalée, criarde pour la première fois. Un morceau lancinant, faisant basculer la tête de gauche à droite, comme un pantin désarticulé.
La cerise sur le gâteau, l’enregistrement live et tout le charme que cela peut offrir. Le son en premier, doté d’une sincérité et d’un naturel déconcertant, sans oublier le souffle des amplis au début des titres ou les voix des musiciens à la fin.
Deuxième cerise sur le gâteau (eh oui), l’objet est accompagné d’un "journal" regroupant pas moins de quinze photographies en noir et blanc. Photographie d’un art "primaire", un truc qui se rapproche plus de l’instinct que de l’inspiration.
"Teeth, Hair & Skin" n’est pas un album, c’est un minotaure (non pas une sirène, ta gueule), puisqu’il définit l’homme dominé par ses pulsions animales, bestiales.
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