Le groupe
Biographie :

C’est en 2017 qu’émerge le jeune trio Remains Of Morpheus, composé de Titouan Grignoux à la basse, Tom Blaineau à la guitare, et de Quentin Lefèvre à la batterie. Les trois musiciens rassemblent leurs influences communes, qui puisent leur sources dans la musique progressive (Porcupine Tree) , le metal expérimental (Dub Trio) , le post-rock (Russian Circles), mais aussi dans la musique classique (Steve Reich) et le jazz (Mahavishnu Orchestra) , et entament alors un processus de création et de recherche sonore. Très vite, les trois membres se concentrent sur le travail de composition ainsi que sur toute la diégèse qu’ils souhaitent transmettre à travers leurs œuvres, pour produire un univers à la fois atmosphérique et transcendant, qui oscille entre le post-rock et le post-metal progressif. Le groupe sort son tout premier album "XXI Parallels", enregistré à Paris lors d’une intense session studio d’une semaine, en Septembre 2019 via Klonosphere. L'album suivant et éponyme, "Remains Of Morpheus", sort en Février 2025.

Discographie :

2019 : "XXI Parallels"
2025 : "Remains Of Morpheus"


Les chroniques


"Remains Of Morpheus"
Note : 17/20

Clap de fin pour Remains Of Morpheus. Après un premier album en 2019 sorti chez Klonosphere, le trio pictavien composé de Tom Blaineau (guitare), Quentin Lefèvre (batterie) et Titouan Grignoux (basse) vient de finaliser son deuxième et dernier album, "Remains Of Morpheus", qu’ils sortent indépendamment.

"Joik" m’intrigue dès ses premières secondes, avec ce que je pourrais qualifier de percussions tribales presque enjouées, suivies par des parties de guitare complexes mais entêtantes puis une basse plus aérienne et un retour progressif à l’atmosphère post-metal pesante. Le groupe nous balade d’harmonique en harmonique, se montrant parfois franchement agressif puis soudainement beaucoup plus posé avant de redevenir imposant avec l’aide de quelques claviers, mais "Iron Goat" finira par prendre le relai et nous proposer des tonalités lourdes et furieuses avec un son bien plus abrasif. La basse est beaucoup plus douce et le morceau se montre finalement assez entraînant, à l’inverse d’"Olog" qui propose immédiatement des tonalités apaisantes et très aériennes, mais qui va les laisser se métamorphoser en sonorités hypnotiques plus épaisses et inquiétantes au fur et à mesure de sa progression.

Le final confirme que le groupe reste ancré dans un son lancinant avant de laisser "Scaphandriac" nous envoûter avec son introduction vaporeuse qui se renforce imperceptiblement et finit par devenir une véritable cyclone explosif et saccadé mais qui saura nous faire profiter d’un moment de calme avant de redevenir infernal et dissonant. Le passage vers "Cabirol" se fait avec fracas, et on sent que cette nouvelle composition ne sera clairement pas l’une des plus douce, que ce soit avec ses harmoniques persistantes, sa batterie propice à l’embrasement ou même ses sonorités sombres, et bien que le morceau soit assez court, le temps me donnera raison. Le final épuré mène à "Last Parallel" qui va une fois de plus nous offrir un son alambiqué aux influences aussi irritantes qu’intéressantes, mais qui les envoie par petites doses, teintant tour à tour les riffs de nuances perturbantes ou énergiques avant de laisser "Blossom" refermer l’album avec une certaine chaleur rassurante, gérée par des cordes douces et qui flottent sans mal autour de nous.

Remains Of Morpheus aura pris six ans pour finaliser son ultime album, et bien que l’approche soit un peu différente du précédent, "Remains Of Morpheus" témoigne d’un travail acharné. On souhaite bon vent aux musiciens, et merci pour ces deux disques !


Matthieu
Mars 2025




"XXI Parallels"
Note : 16/20

Toute nouvelle formation venue de Poitiers, Remains Of Morpheus nous offre enfin son premier album. Décrit comme un mélange d’influences diverses et variées créant un post-rock progressif aux sonorités parfois étranges parfois planantes, il est composé de trois musiciens talentueux. Tom Blaineau (guitare), Titouan Grignoux (basse) et Quentin Lefèvre (batterie) ne sont pas peu fiers de ces deux années d’efforts acharnés qui leur ont permis de signer chez Klonosphere, et c’est en leur compagnie que nous allons découvrir leur oeuvre.

Nous débutons cette aventure sonore avec "Axiom", une courte introduction à la fois inquiétante, intrigante et aérienne qui nous amène droit sur "The Awakening | Déjà vu". A la fois martiale dans les frappes et groovy grâce à une basse et une guitare qui se complètent mutuellement, ce morceau est réellement entêtant. Bien que pas spécialement amateur de prog / instrumental, je me retrouve rapidement embarqué dans la composition, qui n’a de cesse d’accélérer et de décélérer. Alors que l’on croit à un final, c’est une véritable explosion qui survient, avant de nous jeter sur "The Awakening | Fall In". Plus douce et mélancolique que le titre précédent, il crée une véritable rupture aux influences presque jazzy. Mais le son saturé revient bien vite par moments, accompagné par quelques effets venus de l’espace. La composition suivante, "8 32 Am", est une transition qui attise notre curiosité avec une guitare qui embraye directement sur "Moving Circles". Alors que la mélodie file, le rythme s’accélère et de nouvelles sonorités s’ajoutent au fur et à mesure du chemin, et ce sont finalement des riffs saccadés et dissonants qui se mêlent à cette cette pureté. Bien que long, le titre est tellement diversifié qu’on a l’impression d’en écouter plusieurs.

L’enchaînement avec "DHD" se fait en douceur, et c’est d’ailleurs le mot qui caractérise le mieux le début de cette composition, puisque c’est après un silence pesant qu’un son terrifiant et un sample prennent la suite. On se rapproche doucement de la fin avec "Hunted (Persecution)" qui commence lentement avant que la folie ne s’empare des musiciens, invoquant une rythmique lourde et marquée par une batterie assommante. Si la partie finale repose essentiellement sur la guitare, "Hunted (Prosecution)" utilise allègrement le groove de la basse auquel s’ajoutent d’autres sons, qui nous mènent finalement à un riff massif. Ce sont finalement quelques notes douces qui achèvent cette composition et cet album.

Inattendu, riche et réfléchi, "XXI Parallels" convaincra aisément un public réceptif. Le talent de Remains Of Morpheus n’est plus à prouver, et même si les compositions doivent encore passer la barrière du live, je ne me fais aucun souci concernant la motivation du trio. A réserver aux amateurs d’expérimentations musicales.


Matthieu
Septembre 2019


Conclusion
L'interview : Tom

Le site officiel : www.facebook.com/rmnsmrphsofficial